Archives de catégorie : 01 Articles essentiels

La division contre soi-même

ÉCOUTEZ : La division contre soi-même(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


Premier obstacle à notre équilibre

« Que peut un royaume divisé contre lui-même ? » Marc 3:24

Pascal de Duve était écrivain et professeur de philosophie. Il est mort du sida à 29 ans. Juste avant de mourir, il a écrit un livre au sous-titre magnifique : « Vingt-six jours du crépuscule flamboyant d’un jeune homme passionné » dans lequel il partage ceci : « Mon histoire commence le jour où j’ai décidé de ne plus vivre ma vie comme on remonte un escalator qui descend. »

Devoir remonter un escalator qui descend, c’est être écartelé entre ce qu’on sent qu’on a à faire et ce qu’on pense qu’on doit faire, c’est ne plus savoir quelle direction est la bonne et courir le risque de tomber en s’emmêlant les jambes. C’est contradictoire et malsain parce qu’un escalator qui descend est fait pour descendre, pas pour monter.

Continuer la lecture

Esquiver ou digérer

ÉCOUTEZ : Esquiver ou digérer(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


Le chemin pour s’en sortir 1 

Il n’est pas possible de bien jouer avec des cartes truquées. Ainsi les comportements que les autres ont eu à notre égard, ceux que nous avons eus à leur égard, les mots qu’ils ont prononcés à nos oreilles, et ceux que nous avons prononcés à leur oreilles resteront inscrits en nous pour toujours.

Nous ne pourrons jamais revenir en arrière. La machine à remonter le temps qui nous permettrait de pouvoir délibérément changer l’orientation de nos destins n’existe pas.

Continuer la lecture

L’identification à son enfant intérieur

ÉCOUTEZ : L'identification à son enfant intérieur(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


Apprendre à le reconnaitre en soi pour arrêter de lui obéir

Vous êtes nombreux (plusieurs centaines de personnes par jour), depuis des années, à lire mes deux articles : A propos des parents aux comportements toxiques[1] et Comment parvenir à guérir de son enfance ?[2] , et pour certains d’entre vous (plus de 600 à ce jour), à avoir ressenti le besoin de partager votre propre vécu d’enfant, le plus souvent dramatique.

Nous vivons dans un monde où le sujet de la mère toxique et maltraitante est encore tabou. Une lectrice m’écrivait récemment que quand elle partageait l’histoire douloureuse de son enfance avec ses amies, ces dernières excusaient le plus souvent sa mère (pourtant maltraitante) en justifiant ses actes et en refusant d’admettre que c’était bien elle (et non sa fille) qui était toxique et avait un problème.

Comme si le seul fait d’être parent excusait tout. Comme si le quatrième commandement de la Bible « Tu honoreras ton père et ta mère », nous obligeait – même inconsciemment – à cautionner les dysfonctionnements de nos parents.

Continuer la lecture

Comment sortir de sa toxicité de parent ?

ÉCOUTEZ : Comment sortir de sa toxicité de parent ?(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


ou comment se déséduquer pour respecter son enfant tel qu’il est ?

« Si nous voulons éviter le viol inconscient de l’enfant et sa discrimination, la première chose à faire est d’en prendre conscience. Nous sensibiliser aux formes fines et subtiles d’humiliation d’un enfant est le seul moyen de nous aider à acquérir ce respect pour l’enfant dont celui-ci a besoin dès le premier jour de sa vie pour pouvoir se développer psychiquement. »

Alice Miller Le Drame de l’enfant doué

Devenir parent

Le désir d’enfant n’implique pas que les futurs parents seront à l’écoute de leur enfant à naître.

Le désir d’enfant d’une femme dépressive peut par exemple être un moyen pour elle de tenter de réparer – inconsciemment – un besoin d’affection non comblé.

Sans parler des nombreux cas de couples qui se réconcilient sur l’oreiller à travers leur mutuel désir d’enfant – vu comme une réponse à leurs difficultés relationnelles.

Il y a aussi les hommes immatures paniqués par la grossesse de leur femme et qui la quittent parce qu’elle est enceinte.

Et les jeunes mères qui ne savent pas, ne peuvent pas s’occuper de leur bébé.

Pour ne parler que de quelques cas.

Continuer la lecture

Voir les choses telles qu’elles sont : la leçon des feuilles

ÉCOUTEZ : La leçon des feuilles(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


« La vie est un jeu, un défi, une conquête, simplement parce que les choses n’arrivent qu’une fois. Ce n’est jamais la même eau qui coule sous le pont. Tout ce qui arrive est nouveau, donc précieux, source de lumière. Tout ce qui vient, vient seulement pour vous enrichir, pour vous illuminer, uniquement quand vous êtes prêt à l’accepter. Alors, soyez toujours prêt à être étonné. »

Swâmi Prajnânpad

« Il t’est arrivé de voir une main arrachée, un pied, une tête coupée, gisant séparés du reste du corps ? Voilà ce que se fait à lui-même celui qui n’accepte pas ce qui arrive et qui se sépare du Tout. »

Marc Aurèle

« Ne sentirez-vous donc pas qui vous êtes, pourquoi vous êtes nés, quel est ce spectacle auquel vous avez été admis ? »

Epictète

Le contexte :

L’être humain fonctionne comme une respiration : inspir puis expir. Si nous voulons agir sur le monde et aider les autres, il nous faut alterner entre vivre dans le monde et nous retirer du monde. C’est ainsi que celui qui est dans le rôle de l’aidant, donc en première ligne, devra à un moment se mettre en retrait(e) avant de pouvoir retourner en première ligne.

Puisque dans la dualité il y a l’extérieur et l’intérieur, inséparables, je suis allé prendre soin de mon « intérieur » en allant « faire retraite » pendant une semaine complète dans un lieu de silence et de paix, dans un lieu propice à la méditation, à la réflexion, dans un lieu propice à un abandon vivant.

Continuer la lecture

Traumatisme et présence

ÉCOUTEZ : Traumatisme et présence(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


Comment s’y prendre avec une personne victime d’un traumatisme ?

Ou comprendre le fonctionnement du traumatisme pour respecter et entrer en relation avec les personnes qui en sont victimes.

Il faudrait agir avec une personne traumatisée comme nous ferions avec une personne blessée, or le plus souvent, le traumatisme ne se voit pas.

« L’amour n’est pas une valeur, mais justement ce qui nous délivre de toute évaluation. La mise en présence la plus pure. »

Fabrice Midal[2]

Question de Daniel :

Je suis le conjoint d’une femme victime d’un viol alors qu’elle avait 16 ans (elle en a aujourd’hui 37). Elle me l’a dit dès notre rencontre il y a 9 ans mais a quitté la phase de déni des conséquences de ce traumatisme depuis seulement quelques mois. Et 20 ans de silence ont gravé beaucoup de choses. Son évolution est très très lente et la honte et la culpabilité sont très présentes. Nous sommes encore loin de l’acceptation, et je ne parle pas de guérison pour le moment. J’éprouve beaucoup de difficultés à l’aider correctement et je suis très souvent maladroit face à des attaques qui ne me sont pas destinées, mais sont dirigées vers moi, au quotidien.

En lisant votre article : « Comment gérer l’agressivité et la violence dans la relation d’aide ? » je me suis reconnu dans les attitudes qui provoquent le conflit et enveniment ces situations.

En tant que thérapeute, considérez-vous que je puisse m’appuyer sur vos travaux concernant les personnels médicaux pour tenter de trouver des éléments de réponse et réussir, un jour, à avoir l’attitude juste face à cette situation ?

Merci d’avance pour votre attention.

Continuer la lecture

Pourquoi un travail thérapeutique ?

ÉCOUTEZ : Pourquoi un travail thérapeutique ?(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


De quoi s’agit-il ?

En hommage à Alice Miller

(Si vous envisagez d’entreprendre un travail thérapeutique avec moi, il est important que vous commenciez par comprendre intellectuellement ce dont il s’agit. Pour ce faire, lisez et relisez attentivement ce texte en laissant passer plusieurs jours entre vos lectures afin de ressentir s’il vous parle.)

On commence souvent une démarche thérapeutique en sachant davantage « ce qu’on ne veut plus » que « ce qu’on veut vraiment. »

Beaucoup de personnes souffrent de ne pas être autonomes, c’est-à-dire qu’elles n’osent pas se démarquer de ce que les autres attendent d’elles, ainsi elles oscillent sans arrêt entre négliger leurs propres besoins et se soumettre à ceux des autres, ou imposer leurs points de vue de manière plus ou moins agressive, quitte à culpabiliser après coup d’avoir été désagréables et de se sentir « nulles. »

Etymologiquement, « autonome » vient de « auto » (soi-même) et « nomos » (la loi). Une personne autonome – qui se régit elle-même en utilisant ses propres lois – a des comportements adaptés aux situations relationnelles qu’elle rencontre.

Par contre la personne que l’on pourrait appeler « émotionnellement endommagée », ne peut pas accéder à son autonomie, elle ne peut que se nuire à elle-même et nuire aux autres, parce qu’elle est « en souffrance. »

Pourquoi sommes-nous si confus ?

Continuer la lecture

Pourquoi faut-il reconnaître sa toxicité à l’oeuvre dans sa relation à l’enfant ?

ÉCOUTEZ : Pourquoi reconnaître sa toxicité à l’œuvre dans la relation à l’enfant ?(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


…et comment aider les parents à sortir de leur toxicité ?

« C’est en vivant avec des adultes épanouis que les enfants deviennent à leur tour des adultes épanouis, pas en se faisant bourrer leur petite tête de principes moraux par des hypocrites bien intentionnés mais inconscients. »

Lee Lozowick.

A la fin de mon article sur les parents aux comportements toxiques* que j’écrivais en mai dernier, je précisais :

« Pour que tous les membres d’une famille apprennent peu à peu à vivre ensemble dans le respect et l’amour, il leur faut ne plus avoir le besoin de se manipuler les uns les autres sous le prétexte qu’il est douloureux de reconnaître ses maladresses. »

Après avoir lu cet article sur la toxicité à l’œuvre chez certains parents, un homme de 50 ans m’a écrit :

« Lorsque mon père me faisait des reproches, me battait ou m’insultait, c’est-à-dire tous les jours, je me taisais, maintenant, je n’accepte plus aucun reproche, justifié ou non, et je m’autorise la colère, sauf que maintenant c’est complètement débile, démesuré et n’a plus lieu d’être, je suis en colère contre moi de n’avoir pas eu la force de réagir mais je fais payer aux autres ce que j’ai subi. »

Continuer la lecture

à propos des parents aux comportements toxiques

ÉCOUTEZ : À propos des parents aux comportements toxiques(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


Faut-il rester soumis à ceux qui ne nous respectent pas ?

Quel avantage y a-t-il à être attentif à la toxicité de ses parents ?

« Plus le niveau spirituel de l’éducateur est pauvre, plus sa morale est incolore, plus grand sera le nombre des injonctions et interdictions qu’il imposera aux enfants, non pas par souci de leur bien, mais pour sa propre tranquillité et son propre confort. »

Janus Korczak(1)

« C’est notre propre exemple qui apprend à l’enfant à mépriser tout ce qui est faible. »

Janus Korczak

Récemment je conversais avec une personne qui me disait que l’appellation « parents toxiques » qu’elle rencontrait ici et là sur internet lui semblait exagérée, que bien sûr ses parents n’étaient pas parfaits et qu’elle avait été malmenée par eux (comme nous tous, disait-elle), mais que cela ne l’empêchait pas de vivre « normalement. » Elle ajoutait que l’égoïsme faisait des ravages aujourd’hui et que puisque tous les parents avaient eu, eux aussi, leurs problèmes avec leurs propres parents, il était normal de les respecter et de les aimer en leur montrant présence et affection.

Elle estimait aussi que c’était le plus souvent « de bonne foi » qu’un parent obligeait son enfant à agir, qu’il le punissait « pour son bien », et que le simple fait que nos parents nous aient donné la vie et qu’ils aient eu leurs lots de peines et de soucis, justifiait à lui seul notre devoir de reconnaissance et de respect à leur égard.

Continuer la lecture

Pourquoi sommes-nous agressifs envers nos enfants et comment y remédier ?

ÉCOUTEZ : Pourquoi sommes-nous agressifs envers nos enfants ?(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


« Personne ne peut diriger le vent mais on peut toujours apprendre à ajuster ses voiles. »

Proverbe 

« Parler à un adolescent, ce n’est pas lui dire : “Maintenant je suis là pour t’aider”, mais lui dire la phrase complète : “Je sais qu’à des moments, je n’ai pas été là quand tu m’attendais mais maintenant je suis là. »

Daniel Morin 

Question de Stéphanie :

Bonjour, je suis mariée et maman de trois enfants et mon mari me reproche souvent d’être agressive avec mes enfants, avec lui et même avec les étrangers.

Aujourd’hui, j’ai parlé agressivement à la directrice d’école maternelle où mon fils doit aller, car j’ai appris par une maman qu’elle avait fait entrer un enfant en début de semaine, donc je suis allé lui demander si je pouvais faire de même avec le mien et elle m’a répondu que cela n’était pas possible, qu’il n’y avait plus de rentrée après janvier, et là, au lieu de lui expliquer calmement ce que je venais d’apprendre par une maman, je me suis énervée. Maintenant, je m’en veux j’ai mal au ventre car je sais qu’au lieu de réfléchir à ma demande, ce sera « NON ».

Quant à mes enfants, j’aimerais qu’ils soient parfaits, même si je sais que ce n’est pas possible car je ne suis pas parfaite moi-même (et personne ne l’est). Du coup, ma fille aînée s’éloigne de moi et se rapproche de son père (malgré que je sois là toute la journée et pas lui), mon deuxième cherche à toujours être ailleurs. Ils me mentent car ils savent que je vais monter en flèche et ça m’énerve encore plus.

Je ne sais plus comment faire pour me sortir de cette spirale, j’aimerais que tout le monde m’aime, même si je sais que ce n’est pas possible !

J’ai cette sensation que tout le monde compte sur moi car j’ai du caractère, mais personne ne se préoccupe de savoir si je vais bien !!!!

Ma réponse :

Il y a beaucoup de lucidité dans votre partage : vous convenez d’abord volontiers que ce que vous dit votre mari est vrai, vous convenez également que vous vous y êtes mal prise avec la directrice et que quand on est maladroit, le risque est que l’autre se ferme définitivement, sans espoir de retour.

Continuer la lecture

Pensée positive ou travail sur les pensées ?

Se confronter aux choses « telles qu’elles sont » et ne plus tricher avec soi-même.

Une approche positive de la réalité.

 

« Celui qui est maître de ses pensées est plus grand que celui qui est le maître du monde. »

Bouddha. 

« C’est dans la lutte contre les pensées, et là seulement, que réside la possibilité d’une véritable libération. »

Arnaud Desjardins.

 

Sur internet, les commentaires à propos de la « pensée positive » sont multiples : « la pensée positive, ça marche… ; la pensée positive pour transformer votre vie… ; la puissance de la pensée positive… » La pensée positive est souvent proposée comme la panacée pouvant nous guérir de nos maux.

Sur quoi repose la pensée positive ?

Continuer la lecture

Comment parvenir à guérir de son enfance ?

ÉCOUTEZ : Comment guérir de son enfance ?(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


« Si vous n’avez pas confiance en vous, si vous ne vous aimez pas, alors ne pensez pas aux aspects douloureux de vos vies. Songez plutôt à ce fantastique potentiel d’être humain que vous détenez. Il ne demande qu’à croître. »

Dalaï-Lama.

« C’est nous qui acceptons d’être blessés. »

G.I. Gurdjieff.

Question de Marius :

A 5 mois de la retraite à Toulouse.

Bientôt 60 ans (malade), je n’ai toujours pas réussi à accepter mon enfance (blessures psychologiques), manque évident de confiance en moi… aucune envie… dépressif depuis mon enfance (avec des hauts et des bas).

Quels conseils pourriez vous me donner ?

Merci pour votre réponse.

Continuer la lecture

Le jeu de la Victime

Le triangle dramatique S.V.P. (Sauveur, Victime, Persécuteur)

(Un outil de travail avec soi-même, pour nous aider à débusquer nos jeux de pouvoir et ceux des autres.)

« Je crois qu’il y a violence dès que nous utilisons notre force non pour créer, stimuler ou protéger mais pour contraindre, que la contrainte s’exerce sur nous-même ou sur les autres. »

Thomas d’Assembourg (1)

Avant propos sous forme de mise en garde :

Vous conviendrez sans doute facilement que quel que soit l’outil que vous utilisez, vous pouvez vous en servir pour faire votre bonheur comme votre malheur… Avec un couteau, on peut étaler du beurre sur son pain mais on peut aussi tuer quelqu’un. Il en est de même de l’outil psychologique « Triangle dramatique ». Si vous vous en servez dans le dessein de vous comprendre pour vous améliorer il peut devenir pour vous une aide précieuse… mais si vous le retournez contre vous, il ne fera que générer – à l’intérieur de vous – encore davantage de mauvaise conscience et de culpabilité.

La lecture de cet article n’est donc pas conseillée aux personnes dépressives ou angoissées parce qu’elles risqueraient de l’utiliser contre elles.

Continuer la lecture