Archives de catégorie : 02 Connaissance de soi

Mes filles ne s’intéressent pas à moi, que faire ?

Question posée par @ingrid :

Mes filles sont grandes, mamans, et je les vois très peu. Elles ne m’appellent pas. Elles ne demandent pas si je vais bien, ne s’intéressent pas à ce que je vis. Je ne suis jamais invitée dans leurs belles familles respectives, alors qu’elles y vont tout le temps. Je me sens isolée. J’ai pensé leur écrire, mais je redoute leur réaction, et que ce soit pire encore, qu’elles pensent que je me plains. J’aimerais juste qu’elles s’intéressent à moi.
Merci.

Mes pistes de réponse :

Dans votre souffrance, vous pensez que vos filles devraient s’intéresser à vous.
Il existe un moyen presque infaillible pour que vos filles vous donnent ce dont vous avez besoin : une nouvelle manière de vous intéresser à elles qui fera qu’elles auront envie de s’intéresser à vous en retour, et cela passe par commencer par ne rien attendre d’elles. Plus vous focalisez votre attention sur l’espoir que vos filles s’intéressent à vous, plus vous vous repliez sur vous-même et votre souffrance.

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S’initier au travail intérieur

…le défi des candidats à la psychothérapie

« Trop de personnes qui ont peur d’agir utilisent l’idée d’acceptation pour renforcer leur soumission au mauvais sens du terme. Incapables de se redresser pour oser dire non quand la situation l’exige, ils encaissent, ils capitulent, ils baissent la tête, persuadés que l’enseignement1 leur demande cette attitude de victime. » 

Arnaud Desjardins

Trop souvent les candidats à la psychothérapie abordent cette dernière avec une mentalité de patient en attente d’être pris en charge. Ils font comme s’ils ignoraient – alors que tout le travail qu’ils font leur démontre le contraire – que c’est leur manière de voir les choses qui contribue à leur propre détresse.

Je cherche donc à travers ces quelques lignes à les encourager à assumer leurs propres responsabilités c’est-à-dire à les encourager à agir et à entreprendre un travail intérieur afin de se mieux connaitre.

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La confiance en soi pour gérer la relation à ses proches

ÉCOUTEZ : S'éveiller à sa propre dignité(© RENAUD PERRONNET - Téléchargement du podcast en bas de page)


Devenir libre de sa famille et de ses amis

« Notre véritable nature n’est pas un idéal auquel nous devons aspirer. C’est la personne que nous sommes maintenant et c’est ce avec quoi nous pouvons entrer en amitié et célébrer. »

Pema Chödrön (Moniale bouddhiste)

Tout le monde s’accorde pour dire qu’il est nécessaire d’avoir confiance en soi, comme si cela était facile, comme si nous n’avions qu’à aller pêcher cette confiance au fond de nous-même, comme si elle était là, tapie dans l’ombre, à attendre que nous nous intéressions à elle.

Or la confiance en soi-même n’est pas innée, il n’est donc possible de la trouver en soi-même que si elle y a été déposée. Si personne ne nous a donné l’opportunité de cultiver notre confiance en nous-même, il nous sera certainement très difficile, voire impossible de la ressentir.

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Les autres me déçoivent

Et il n’y a pas de place pour l’espoir

« C’est l’attente qui est la cause de tous les soucis. Vos espoirs et vos désirs sont en vous, alors que les actions des autres et les événements se déroulent dans le monde extérieur. Alors ? L’attente n’est-elle pas inutile ? Les choses peuvent tourner comme vous vous y attendez ou non. Tout dépend des facteurs extérieurs ! Et non de vous ! Alors ? Espérer quoi ? Vous devez accepter ce qui est arrivé, ce qui arrive. Il n’y a pas de place pour l’espoir. »

Swami Prajnanpad, Les Yeux ouverts, p. 110-111.

Question de Anavlis :

La communication avec les autres est devenue très délicate de nos jours. Il y a des gens qui, à tout moment, veulent s’imposer et font preuve d’une attitude de dédain envers l’autre.

Comment faire pour ne pas briser la communication sans pour autant rien avoir à concéder de ses valeurs et principes de vie.

Je vous remercie par avance de votre réponse.

Mes pistes de réponse :

La raison pour laquelle nous nous retrouvons déçus quand l’autre ne répond pas à nos attentes, c’est que nous considérons comme normal et naturel qu’il y réponde.

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Est-ce que je ne me ferais pas un film par hasard ?

Deux histoires pour réfléchir sur nous-même

« C’est c’ui qui dit qui y est ! »

Parole d’enfant 

« Ce que tu es parle si fort que je n’entends pas ce que tu dis. » 

Ralf Waldo Emerson

Indéniablement, à chaque fois que nous prenons conscience – dans notre relation aux autres – de nos préjugés et de nos fausses certitudes, à chaque fois que – faisant preuve d’humilité – nous renonçons à nos opinions sur les autres, au profit de la vision des choses telles qu’elles sont, nous progressons vers plus d’équilibre et d’équanimité.

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S’éveiller à sa propre dignité

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Pour ne pas succomber aux injonctions d’une société dépressive

« Sentiment de dignité veut dire sentiment de son importance et de la nécessité urgente de sa propre vie : Oui, je suis quelque chose, je suis quelqu’un et j’éprouve une nécessité, j’ai une mission – si vous aimez les grands mots – quelque chose à faire, et sans faire cela, ma vie n’est rien, aussi je ne peux que le faire. »1 

Swami Prajnanpad 

« La dignité humaine ne dépend pas du compte en banque. Elle provient de ce que nous puisons dans nos ressources humaines inhérentes, en faisant les choses avec nos propres mains, ici et maintenant, correctement, magnifiquement. Nous pouvons réellement le faire ; même dans la pire des situations, nous avons le pouvoir d’infuser de l’élégance dans notre vie. »2 

Chögyam Trungpa

Comment se construirait un petit enfant sans le regard de ses parents ?

Difficilement puisque c’est sur le regard de ses parents (sur ce que ses parents, par leurs comportements, lui montrent qu’il est), qu’un jeune être s’appuie pour devenir peu à peu qui il est.

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À propos de l’amour et de l’altruisme

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« Être un avec, osons le dire, cela veut dire aimer. Vous ne pouvez pas à la fois être un avec quoi que ce soit, une situation, un fait, un objet, une parole, un être humain, un instant, et en même temps être identifiés à un refus émotionnel. »

Arnaud Desjardins, La Voie du Cœur, Éditions La Table Ronde, 1987, pp. 38-39

« Vivre, c’est être utile aux autres. »

Sénèque, Lettres à Lucilius

L’histoire du jugement du roi Salomon met tout particulièrement en évidence la relation entre l’amour et l’altruisme.

Un différend opposait deux femmes ayant chacune mis au monde un enfant, mais dont l’un était mort étouffé. Les deux femmes se mettent alors – devant le roi – à se disputer l’enfant survivant. Pour régler ce désaccord, Salomon demande une épée et ordonne : « Coupez en deux l’enfant qui est en vie et donnez-en la moitié à chacune. »

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D’erreur en erreur

« C’est à travers la falsification de nos suppositions que nous entrons en contact effectif avec la « réalité ». La découverte et l’élimination de nos erreurs sont le seul moyen de constituer cette expérience « positive » que nous retirons de la « réalité ». »

Karl Popper1 

« Errare humanum est »2 

Il a été une période de notre vie dans laquelle nous nous développions intuitivement en répondant à nos besoins et sans jugement sur nous-mêmes. Époque bénie pendant laquelle nous avons évolué à partir de nos ressentis et sans nécessité à qualifier les manières dont nous nous y prenions avec eux.

Nous avons ainsi appris à marcher en nous dressant sur notre séant et en tentant de mettre un pied devant l’autre. Que s’est-il passé alors ? Nous sommes tous tombés. Sans y accorder la moindre importance, parfaitement en paix avec le fait d’être tombés, nous nous sommes remis sur notre séant pour, prenant de nouveau appui sur nous-mêmes, nous mettre debout, risquer quelques nouveaux pas et… tomber encore, et encore.

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Comment trouver la paix avec un père égocentrique ?

Question posée par Urbain :

Après leur séparation, mon père a été très absent et lâche. 0 communication, 0 complicité, 0 soutien. Puis il n’est pas venu à mon mariage. Puis il n’est pas proche de ma vie actuelle. Sauf pour me demander de l’appeler et de venir le voir pour me narrer les lourdes difficultés qui régissent sa vie. Si j’accepte je me soumets, si je lui en parle il s’excuse et recommence, si je l’esquive je culpabilise.

Comment faire pour trouver la paix ?

Mes pistes de réponse :

Si – comme je le pressens à travers votre partage – vous aspirez à un rapprochement avec votre père malgré ce qu’il vous a fait subir, il n’existe pas d’autre moyen pour vous que celui de l’accepter tel qu’il est.
Pour ce faire, il vous faut commencer par comprendre que tant que vous resterez affectivement et émotionnellement dépendant de votre père, il vous sera impossible d’être en paix avec vous-même.

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Comment obtenir de l’autre ce que l’on souhaite ?

Plaidoyer pour le don

« Quand les Tarahumaras descendent dans les villes, ils mendient. (…) Qu’on leur donne ou qu’on ne leur donne pas, ils se retirent toujours au bout du même laps de temps. Si on leur donne, ils ne disent pas merci. Car donner à celui qui n’a rien n’est même pas pour eux un devoir, c’est une loi de réciprocité physique que le Monde Blanc a trahie. Leur attitude semble dire : « En obéissant à la loi, c’est à toi-même que tu fais du bien, je n’ai donc pas à te remercier. » (…) Cette loi de réciprocité physique que nous appelions la charité, les Indiens la pratiquent naturellement, et sans aucune pitié.

Antonin Artaud, Les Tarahumaras, Éditions Gallimard, Tome IX, p. 98, 1971.

« Si vous voulez recevoir quelque chose de quelqu’un, donnez-lui d’abord.
Dès que vous donnez, vous entrez en relation. »

Swami Prajnanpad.

Pour parvenir à obtenir de l’autre ce que l’on voudrait qu’il nous donne alors même qu’il n’y consent pas, il faudrait devenir capable de le changer donc trouver le moyen de lui permettre de consentir.

Or il est intéressant de constater que, le plus souvent, nous faisons preuve d’une pédagogie très inadaptée en accablant l’autre de reproches sous le prétexte qu’il devrait être conforme à notre besoin : « C’est n’importe quoi ce que tu as fait… Tu devrais comprendre que… etc. »

C’est dire que dans la dualité moi / l’autre, nous faisons preuve de maladresse quand nous cherchons à faire valoir à l’autre notre point de vue à nous, sans tenir compte de sa sensibilité à lui.

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Les anges me parlent, qu’en faire ?

« Ce qui est important, ce ne sont pas seulement les expériences extraordinaires dont l’ego est friand mais la transformation de l’être. Une personne donnée peut passer par diverses expériences exceptionnelles et ensuite les raconter. Mais en quoi ces expériences ont-elles vraiment changé cette personne ? L’essentiel c’est ce qui émane d’un être humain, la manière dont un homme ou une femme vit et rayonne dans le monde au milieu de ses semblables. »

Arnaud Desjardins, Regards sages sur un monde fou, Éditions La Table Ronde, 1997, p. 230.

Aujourd’hui, il m’arrive de plus en plus fréquemment d’être en contact, à travers mon site internet, avec des personnes qui, sous le prétexte qu’elles ont eu l’impression d’avoir vécu une expérience transcendante, et alors même qu’elles vivent parallèlement des émotions tout à fait ordinaires, sont persuadées avoir eu un « éveil spirituel » définitif.

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Pourquoi le reproche est vain et nuisible ?

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« La morale imposée du dehors, et qui n’est pas l’expression de notre niveau d’être, nous maintient dans la dualité et le conflit avec nous-même, dans l’aveuglement et le mensonge. »

Arnaud Desjardins, Les Chemins de la sagesse. Tome 2, p. 201

C’est bien souvent parce que nous nous sentons déconcertés par l’attitude d’un autre que nous pensons qu’il aurait dû avoir une attitude différente de celle qu’il a eue. C’est alors que nous lui adressons un reproche, en lui expliquant ce que – selon nous – il aurait dû être, ou faire.

À moins que notre reproche ne soit qu’une pure compulsion personnelle, il y a là une naïveté extrême, un égocentrisme déconcertant, que de croire qu’il nous suffit d’adresser un reproche à l’autre pour qu’il devienne ce que nous voudrions qu’il soit, qu’il agisse comme nous voudrions qu’il agisse.

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Esclavage et liberté

Apprendre à nager avec le courant (pour moins souffrir)

« Dans l’homme existent un amour, une douleur, une inquiétude, un appel, de sorte que s’il possédait les cent mille univers, il ne pourrait trouver le calme et le repos. »

Djalāl ad-Dīn Rûmî

Nous faisons tous – en permanence – l’expérience que nous n’avons pas la possibilité de décider de ce qui nous arrive.

En même temps nous faisons tous aussi l’expérience que le refus de ce qui nous arrive nous empêche de nous y adapter, en même temps que ça nous condamne à en souffrir.

A contrario nous pouvons tous découvrir que c’est notre capacité à accepter ce qui nous arrive qui nous permet de nous y adapter.

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