Archives de catégorie : Connaissance de soi

Le piège de l’amour

Pourquoi nous devons remettre en cause ce qu’on nous a fait croire enfant

« Nous ne pouvons pas aimer vraiment s’il nous est interdit de voir notre vérité, la vérité sur nos parents et nos éducateurs, mais aussi sur nous-mêmes. Nous pouvons seulement faire semblant d’aimer. Mais ce comportement hypocrite est le contraire de l’amour. »

Alice Miller

Edgar Morin, philosophe et sociologue français, souligne que l’éducation, telle qu’elle est pratiquée de nos jours à peu près partout, a tendance à servir de moyen de contrôle social, incitant les élèves à accepter les idées et valeurs dominantes sans les questionner. Or, d’après lui, l’éducation devrait avant tout nous enseigner à penser de manière critique, en remettant en question les idées reçues et en développant notre esprit d’analyse.

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Attendre sans impatience

« Que se passe-t-il ? demande Hamm.

Quelque chose suit son cours, répond Clov. »

Samuel Beckett, Fin De partie

« À penser anxieusement au futur, les hommes oublient le présent, de sorte qu’ils finissent par ne vivre ni le présent ni le futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir… Et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu. »

Le Dalaï-Lama

Vous connaissez peut-être cette histoire qui illustre que l’attente est une blague parce que demain n’existe pas ?

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Sortir du drame

ou comment entrer en relation vraie avec soi-même et les autres…

« Quand un homme a confiance en lui, il a le sentiment d’être ce qu’il est. « Je n’attends pas de moi davantage que ce que je suis capable de faire. J’ai fait ce que je pouvais. Je suis ce que je suis. Ce que les autres disent ne me touche pas. » Rappelez-vous : ne vous analysez pas en termes de « bien » et de « mal », analysez-vous plutôt en termes de « vérité » et de « réalité ». Ce qui est bien ou mal change en fonction du lieu, du moment, des personnes. Mais ce qui est vrai est stable comme le soleil. »

Swami Prajnanpad, Les Yeux ouverts

« Tout ce que l’on a à faire est de se démasquer, si pénible que cela soit ! »

Chogyam Trungpa, Pratique De la voie tibétaine

Le drame est un genre théâtral dont l’action généralement tendue, est faite de risques et de catastrophes. Dans notre vie quotidienne, le terme « drame » désigne une situation grave et tragique qui peut nuire à nos relations avec nous-même et avec les autres.

Dans la théorie de l’Analyse Transactionnelle on parle de jeux psychologiques destructeurs qui créent nécessairement un malaise entre les personnes. Pour les décrire Stephen B. Karpman a créé ce qu’il a appelé le Triangle Dramatique, à chaque extrémité duquel se trouve un rôle spécifique : Victime, Sauveur ou Persécuteur.

Pour comprendre le fonctionnement de ce triangle et mieux vous connaître à son propos, cliquez sur : Le Jeu de la victime

La spécificité de ces trois rôles est qu’ils sont à la fois en interaction et interchangeables. Ainsi la Victime (qui cherche à se justifier), évoluera avec facilité en Sauveur (j’ai essayé de t’aider), ou en Persécuteur (tu ne m’aides pas), en fonction du comportement de son interlocuteur, lui-même prisonnier de ces mêmes rôles dictés par ses besoins frustrés issus de ses blessures passées.

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Faire de son expérience une beauté

« Chaque expérience, chaque incident, chaque événement est comme il est. Il n’y a rien à quoi l’on puisse le comparer. Mais dire qu’il est comme il est, cela sonne un peu abstrait. Alors dites plutôt « c’est nouveau ». Qu’est-ce que la beauté ? Ce qui est toujours nouveau. Ainsi chaque événement devient une nouveauté. Il n’y a rien d’autre que la nouveauté. Devant vous se déroule un flot continu de nouveauté, une fête de la nouveauté, un festival de la nouveauté… partout et toujours ­ présente. »

Swami Prajnanpad, La Connaissance de soi, p. 83‑84

Celui qui change son regard sur une chose, change nécessairement l’expérience qu’il a de cette chose. Illustration :

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Démarche spirituelle ou développement personnel ?

« Tout apparaît et disparaît. C’est la caractéristique de la Nature : ce n’est qu’une simple manifestation ! Si « quelque chose » semble « se produire », cela ne veut pas dire que cela existe ; rien ne reste sous la même forme sans changer : le monde, c’est simplement le fait de changer, de bouger. Le monde n’arrête pas de bouger, et dans ce monde qui bouge, tout s’écoule, rien ne reste sous la même forme. Par conséquent aucune chose n’est, il n’y a que mouvement sans fin. Ce mouvement se manifeste comme apparition et disparition. »

Swami Prajnanpad

La « persona » (du latin per-sonare : parler à travers) désignait le masque porté par les acteurs de théâtre de l’antiquité. Ce masque avait pour fonction de leur donner l’apparence du personnage qu’ils interprétaient, permettant ainsi aux spectateurs de comprendre et de prédire leur action. La persona est donc un masque, une apparence.

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Revenir à l’intelligence du réel

« Distinguer un fait de son interprétation est le stade le plus élevé de l’intelligence humaine. »

Krishnamurti

La guérison de nos manquements, de nos maladresses et de nos infirmités
relationnelles passe par le développement de notre compassion envers nous-même et autrui.
Pour y parvenir il est crucial de mieux comprendre le fonctionnement de notre esprit et la
signification que revêt le fait d’être un être humain faillible et imparfait.

Cette compassion envers soi-même permet de développer progressivement la
confiance en soi nécessaire pour ne plus être victime de nos processus mentaux de
dévalorisation et d’arrogance. Se rééquilibrer mentalement revient à renouer avec
l’intelligence du réel, c’est-à-dire avec la compréhension de la nature des choses et avec la
signification des faits, afin de s’adapter aux exigences de l’action (ou de l’absence d’action) à
venir.

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Les malentendus fondamentaux

« La nature ne pardonne jamais la transgression de ses lois.

Il n’y a pas de pitié dans la nature, elle est inexorable. »

Swami Prajnanpad

Si le malentendu empêche l’accord, c’est la bonne appréciation des choses qui permettra l’harmonie. Vous cherchez l’harmonie ? Voici quelques principes qui – si vous vous y soumettez – vous aideront à trouver l’harmonie avec vous-même et dans votre relation aux autres.

Nos biais de pensée font que nous avons tendance à croire que nous sommes les seuls à avoir des difficultés.

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Réponse au découragement

C’est parce qu’on imagine simultanément tous les pas qu’on devra faire qu’on se décourage, alors qu’il s’agit de les aligner un à un.

Marcel Jouhandeau

Sans doute avez-vous déjà entendu l’expression proverbiale : « Il ne faut pas jeter le manche après la cognée ! » qui fait référence à une très ancienne histoire. Celle-ci raconte que dans une forêt profonde, alors qu’il cherchait à abattre un arbre, un bucheron a perdu le fer de sa hache (la cognée), qui s’était séparée de son manche et a disparu dans une eau profonde.

Désespéré, le bucheron a jeté le manche, oubliant par là-même qu’il lui aurait suffi de lui adapter un autre fer de hache pour pouvoir l’utiliser de nouveau.

Que s’était-il passé dans la tête de ce pauvre bucheron ?

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Se faire la guerre ou se comprendre

« Il est grand temps de passer d’une société orientée vers les choses à une société orientée sur les êtres. Si l’on pense que les machines et les ordinateurs, le profit et les droits de propriété sont plus importants que les personnes, alors le trio de géants – racisme, matérialisme et militarisme – est impossible à vaincre. »

Martin Luther King

Puisque, comme le disait Clausewitz1, l’objectif de la guerre est de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté, elle est nécessairement un carnage dans lequel chaque camp est incité à toujours davantage massacrer l’autre pour parvenir à le dominer.

L’histoire mondiale des peuples est une succession de conflits, plus ou moins sanglants. Les périodes de paix sont extrêmement rares. La seconde guerre mondiale (pour ne citer qu’elle) a été le conflit le plus meurtrier de l’histoire avec plus de 80 millions de personnes tuées entre 1939 et 19452. Dans un tel contexte, le concept de « lois de la guerre » peut sembler paradoxal mais c’est sans doute parce qu’ils se sont sentis repus de sang et de larmes que les dirigeants politiques de l’après 1945 ont estimé qu’il fallait plus que jamais développer et faire respecter ces fameuses « lois de la guerre ».

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Étudier sa prison

« Vous n’êtes prisonniers de rien d’autre que de vos pensées. Vous n’avez à vous libérer de rien d’autre que de vos pensées. Voilà la vérité. Et vous n’avez pas d’autre problème que celui de vos pensées. Vous n’avez aucun problème, ni avec votre santé, ni avec votre métier, ni avec votre patron, ni avec vos enfants, ni avec votre femme, ni avec votre voisin, ni avec votre propriétaire, ni avec le maire de votre commune. vous n’avez qu’un seul problème : un problème entre vous et vos pensées. »

Arnaud Desjardins

Imaginez que vous vous retrouviez emprisonné(e) et que – ne le supportant pas – vous fassiez grandir en vous le désir de vous évader de votre prison.

Quel autre moyen pourriez-vous vous donner à vous-même que celui de commencer par étudier votre prison de très près ?

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Faut-il dire ce que l’on pense ?

« Pour se faire des ennemis, pas la peine de déclarer la guerre, il suffit juste de dire ce que l’on pense. »

Martin Luther King

« Être vrai, ce n’est pas nécessairement toujours dire toute la vérité, surtout si cela crée de la souffrance, c’est ne pas mentir pour cacher ses erreurs et ses défauts ou, pire, pour tromper autrui par malice. »

Matthieu Ricard

Aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux, nous sommes sans cesse sollicités à donner notre avis sur tout et n’importe quoi, beaucoup d’entre nous sont convaincus de devoir asséner ce qu’ils pensent à tout un chacun.

Mais peut-on dire, doit-on dire aux autres ce que l’on pense, sous le douteux prétexte de devoir s’affirmer soi-même ?

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La justice plutôt que la vengeance

« L’homme qui croit en l’humanité ne doit pas encourager la division mais l’union, il ne doit pas fortifier les sectaires dans leur sectarisme ni ceux qui se haïssent dans leur haine ; il doit s’efforcer de faire vivre les hommes en bonne intelligence et de favoriser les accords ; et plus l’époque montre de fanatisme, plus il faut qu’il s’obstine dans son impartialité, ne considérant, au milieu de ces désordres et de ces égarements, que ce qui est commun à tous les hommes, en tant qu’avocat incorruptible de la liberté spirituelle et de la justice sur terre. »

Stefan Zweig, Érasme, 1935

La vengeance est une action par laquelle une personne offensée ou lésée inflige par ressentiment un mal en retour à l’offenseur afin de le punir ; elle opère donc sur la base d’une irritabilité du moi.

Toute légitimation de la vengeance mène à la vendetta, c’est-à-dire à la perpétuation infinie de l’injure ou du meurtre et cela de génération en génération.

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Parler du silence

Le silence est l’aboutissement suprême du langage et de la conscience.

J.M.G. Le Clézio

Le silence n’est ni une obligation ni un devoir, c’est un droit.

Arnaud Desjardins

La négligence envers ce qu’on appelle notre vie intérieure est certainement à l’origine de la plupart de nos problèmes, de nos névroses.

Nous vivons au milieu du bruit, des bruits de toutes sortes, or c’est le silence qui donne à un être humain l’opportunité de se tourner vers sa profondeur, et de prendre conscience de sa vie intérieure.

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