Archives de l’auteur : Renaud Perronnet

À propos Renaud Perronnet

ÉVOLUTE Conseil est un cabinet d'accompagnement psychothérapeutique et un site internet interactif de plus de 8 000 partages avec mes réponses. Avertissement aux lectrices et aux lecteurs : Ma formation première est celle d'un philosophe. Il est possible que les idées émises dans ces articles vous apparaissent osées ou déconcertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expérience, je ne vous invite pas à croire ces idées parce qu’elles sont écrites, mais à vérifier par vous-même si ce qui est écrit (et que peut-être vous découvrez) est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions (et peut-être de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes.) Cliquez ici pour en savoir plus sur qui je suis Cliquez ici pour en savoir plus sur Évolute Conseil

Un peu de poil à gratter

« Que le cœur de l’homme est creux et plein d’ordure ! »

Blaise Pascal, Pensées.

Aspirer à devenir capable de voir les choses telles qu’elles sont, c’est commencer par convenir que nous sommes sans cesse soumis à des mécanismes inconscients qui nous obligent à une satisfaction de soi illusoire. Cela fait que nous dissimulons et mentons, c’est-à-dire que nous interprétons systématiquement ce que nous vivons de manière conforme à notre avantage et comme si les autres n’existaient pas.

Cela induit que nous utilisons en permanence toutes sortes de stratégies pour nous tromper nous-même et tromper les autres.

Travailler sur soi-même c’est donc parvenir, à force d’attention et de lucidité, à être sans concession sur soi-même, en étant d’accord pour s’atteler à déjouer nos si nombreux vécus hypocrites.

Qu’est-ce que l’hypocrisie ? Le dictionnaire nous dit que c’est le « caractère d’une personne qui dissimule sa véritable personnalité et affecte, le plus souvent par intérêt, des opinions, des sentiments ou des qualités qu’elle ne possède pas. »

Quelques synonymes d’hypocrite dont certains nous parleront peut-être davantage :

Tartufe / Sournois / Fourbe / Faux / Trompeur / Perfide / Doucereux / Mielleux / Imposteur / Faux jeton / Déloyal / Menteur / Flatteur / Affecté / Comédien / Simulateur / Déguisé / Tordu / Cabotin / Dissimulateur.

Mais je laisse la parole au poète :

La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,

Occupent nos esprits et travaillent nos corps,

Et nous alimentons nos aimables remords,

Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

 

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;

Nous nous faisons payer grassement nos aveux,

Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,

Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

 

Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste

Qui berce longuement notre esprit enchanté,

Et le riche métal de notre volonté

Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

 

C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !

Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;

Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,

Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

 

Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange

Le sein martyrisé d’une antique catin,

Nous volons au passage un plaisir clandestin

Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

 

Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes,

Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,

Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons

Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

 

Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie,

N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins

Le canevas banal de nos piteux destins,

C’est que notre âme, hélas ! n’est pas assez hardie.

 

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,

Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,

Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,

Dans la ménagerie infâme de nos vices,

 

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !

Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,

Il ferait volontiers de la terre un débris

Et dans un bâillement avalerait le monde ;

 

C’est l’Ennui ! – l’œil chargé d’un pleur involontaire,

Il rêve d’échafauds en fumant son houka.

Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,

Hypocrite lecteur, – mon semblable, – mon frère !

 

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857.

C’est au moment où nous aurons osé démasquer nos fausses identités, que nous nous retrouverons face à nous-mêmes dans notre vérité, prêts à accepter qui nous sommes, sans peur, et sans crainte du regard des autres.

© 2025 Renaud Perronnet. Tous droits réservés

Illustration :

Hypocrite, collage de Larry Vigon.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire :


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Pas de résistance

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Être quelqu’un

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Réponse au découragement

C’est parce qu’on imagine simultanément tous les pas qu’on devra faire qu’on se décourage, alors qu’il s’agit de les aligner un à un.

Marcel Jouhandeau

Sans doute avez-vous déjà entendu l’expression proverbiale : « Il ne faut pas jeter le manche après la cognée ! » qui fait référence à une très ancienne histoire. Celle-ci raconte que dans une forêt profonde, alors qu’il cherchait à abattre un arbre, un bucheron a perdu le fer de sa hache (la cognée), qui s’était séparée de son manche et a disparu dans une eau profonde.

Désespéré, le bucheron a jeté le manche, oubliant par là-même qu’il lui aurait suffi de lui adapter un autre fer de hache pour pouvoir l’utiliser de nouveau.

Que s’était-il passé dans la tête de ce pauvre bucheron ?

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Connaissance de soi

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Le paradoxe de la jeune mère

Ce que toute jeune mère et tout jeune père vont vivre et qu’il est bon qu’ils sachent pour ne pas se perdre.

« Si nous voulons la réalité, nous devons sacrifier nos illusions.
On ne peut pas avoir la réalité et conserver ses illusions. »

Lee Lozowick

Ce texte a été écrit par Polly Döge (élève de Lee Lozowick) :

« Tu ne peux pas être un bon parent tant que tu ne t’avoues pas à toi-même que tes gosses t’emmerdent. »

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Angoisse ou instinct

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Se faire la guerre ou se comprendre

« Il est grand temps de passer d’une société orientée vers les choses à une société orientée sur les êtres. Si l’on pense que les machines et les ordinateurs, le profit et les droits de propriété sont plus importants que les personnes, alors le trio de géants – racisme, matérialisme et militarisme – est impossible à vaincre. »

Martin Luther King

Puisque, comme le disait Clausewitz1, l’objectif de la guerre est de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté, elle est nécessairement un carnage dans lequel chaque camp est incité à toujours davantage massacrer l’autre pour parvenir à le dominer.

L’histoire mondiale des peuples est une succession de conflits, plus ou moins sanglants. Les périodes de paix sont extrêmement rares. La seconde guerre mondiale (pour ne citer qu’elle) a été le conflit le plus meurtrier de l’histoire avec plus de 80 millions de personnes tuées entre 1939 et 19452. Dans un tel contexte, le concept de « lois de la guerre » peut sembler paradoxal mais c’est sans doute parce qu’ils se sont sentis repus de sang et de larmes que les dirigeants politiques de l’après 1945 ont estimé qu’il fallait plus que jamais développer et faire respecter ces fameuses « lois de la guerre ».

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Être parent

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Infantilisme

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Étudier sa prison

« Vous n’êtes prisonniers de rien d’autre que de vos pensées. Vous n’avez à vous libérer de rien d’autre que de vos pensées. Voilà la vérité. Et vous n’avez pas d’autre problème que celui de vos pensées. Vous n’avez aucun problème, ni avec votre santé, ni avec votre métier, ni avec votre patron, ni avec vos enfants, ni avec votre femme, ni avec votre voisin, ni avec votre propriétaire, ni avec le maire de votre commune. vous n’avez qu’un seul problème : un problème entre vous et vos pensées. »

Arnaud Desjardins

Imaginez que vous vous retrouviez emprisonné(e) et que – ne le supportant pas – vous fassiez grandir en vous le désir de vous évader de votre prison.

Quel autre moyen pourriez-vous vous donner à vous-même que celui de commencer par étudier votre prison de très près ?

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Amitié avec soi

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Faut-il dire ce que l’on pense ?

« Pour se faire des ennemis, pas la peine de déclarer la guerre, il suffit juste de dire ce que l’on pense. »

Martin Luther King

« Être vrai, ce n’est pas nécessairement toujours dire toute la vérité, surtout si cela crée de la souffrance, c’est ne pas mentir pour cacher ses erreurs et ses défauts ou, pire, pour tromper autrui par malice. »

Matthieu Ricard

Aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux, nous sommes sans cesse sollicités à donner notre avis sur tout et n’importe quoi, beaucoup d’entre nous sont convaincus de devoir asséner ce qu’ils pensent à tout un chacun.

Mais peut-on dire, doit-on dire aux autres ce que l’on pense, sous le douteux prétexte de devoir s’affirmer soi-même ?

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