Comment m’y prendre avec mes traumas ?

Question de @laura :

J’ai 24 ans et j’ai vécu des traumatismes durant toute mon enfance.
Une des conséquences de ces traumas est que je ne supporte pas que d’autres personnes que mon compagnon me touchent.
Il est arrivé récemment que la famille de mon compagnon me taquine en me poussant. Mon compagnon refuse que j’aille parler à sa famille de ce que je ressens et pourquoi je ne veux pas qu’ils me touchent à nouveau.
J’ai l’impression d’exagérer, mon compagnon est très affecté par cette situation.

Mes pistes de réponse :

Oui, votre impression d’exagérer est à la mesure de la non compréhension de votre compagnon de vos vécus traumatiques.
Car vous n’exagérez pas au contraire, vous êtes cohérente et rationnelle vis-à-vis de vous-même. Ayant vécu des traumatismes en relation avec le toucher, vous redoutez ce toucher de la part de tiers. C’est à la fois légitime et « normal », personne ne peut et n’a le droit de vous le reprocher.
Il vous faut comprendre que votre compagnon est affecté par votre comportement, à l’exacte mesure de sa non compréhension de ce que vous vivez (ne l’ayant pas personnellement vécu, il ne parvient pas à comprendre ce que vous vivez même si vous le lui avec expliqué). Il s’en suit que vous devez rester fidèle à vous-même, que votre compagnon vous comprenne ou pas, qu’il se sente en décalage et perdu à la fois vis-à-vis de sa famille et vous, ou pas.
Il lui faudra comprendre que de vous aimer, c’est vous comprendre, en même temps que de vous soutenir inconditionnellement dans vos besoins de vous protéger.
Il est donc très important que vous mettiez tout en œuvre pour rester fidèle à vous même et à ce que vous ressentez plutôt que de courir le risque de vous diviser davantage encore en culpabilisant et en pensant que vous exagérez.
Vous n’exagérez pas, vous faites exactement ce que vous pouvez compte tenu de vos vécus traumatiques passés. Comprenez que vous ne pouvez pas marchander avec vos traumatismes et que pour en sortir, il vous faut commencer par vous accepter vous-même telle que vous êtes pour le moment donc par reconnaître que vos traumatismes passés vous obligent à certaines émotions et ceci sans vous en vouloir.
Donc oui – sans devoir attendre le consentement de votre compagnon – il serait parfaitement légitime et courageux de votre part de tout mettre en œuvre pour vous respecter dans vos besoins, en commençant par expliquer à votre belle famille et sans vous sentir obligée de lui donner trop de détails intimes – qu’ayant vécu des violences dans le passé, il est particulièrement important et nécessaire pour vous de ne pas être bousculée, même de manière taquine.

Cela dit, je présume que vous faites un travail qui vous permettra de prendre soin votre mémoire traumatique ? Si ce n’était pas le cas, je vous inviterai à l’entreprendre conjointement sans tarder.

Pour aller plus loin, je vous invite à lire cet article qui vous concerne : Traumatisme et présence, ainsi que : Mon compagnon ne tient pas compte de mes traumatismes, que faire ?

 

  • Nan dit :

    Bonjour, je comprends très bien Laura, moi même j’ai vécu des traumas dans mon enfance. Cela marque toute notre vie et notre conjoint ne peut se mettre à notre place ne l’ayant pas vécu. Je ne supporte pas non plus d’être taquinée. Suivre une thérapie encore faut il trouver le bon thérapeute, j’usqu’a présent je ne l’ai pas encore trouvé et j’en ai fait plusieurs. Cdt

  • Répondre à Nan Annuler la réponse

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    2 réflexions au sujet de « Comment m’y prendre avec mes traumas ? »

    1. Nan

      Bonjour, je comprends très bien Laura, moi même j’ai vécu des traumas dans mon enfance. Cela marque toute notre vie et notre conjoint ne peut se mettre à notre place ne l’ayant pas vécu. Je ne supporte pas non plus d’être taquinée. Suivre une thérapie encore faut il trouver le bon thérapeute, j’usqu’a présent je ne l’ai pas encore trouvé et j’en ai fait plusieurs. Cdt

      Répondre
      1. Renaud Perronnet Auteur de l’article

        Oui, et cela parle alors de votre détermination à ne plus vouloir souffrir. Quand vous avez soif, vous ne vous contentez pas de la formule : Je n’ai pas trouvé d’eau à boire.

        Répondre

    Répondre à Nan Annuler la réponse

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *