« Les jugements de valeur vous ont été assénés quand vous étiez jeune, quand votre mental était réceptif, aussi sont-ils solidement ancrés. Pour vous en libérer, votre pouvoir de discrimination doit donc être clair et tranchant. Comment l’affûter ? En le frottant sur la vérité. »
Swami Prajnanpad
Il y a quelque chose de pathétique dans la manière dont les parents aux comportements pourtant toxiques et dysfonctionnels1 tiennent à leurs opinions sur l’éducation. Qu’ils en aient conscience ou non, ils sont les esclaves des façons de faire de leurs propres éducateurs et des affirmations péremptoires de ces derniers.
Je reprendrai donc ici quelques-unes de ces opinions qui ont la particularité de n’avoir jamais été remises en cause par ceux qui les chérissent et qui se les transmettent de génération en génération même si – enfants – ils en ont fait les frais.
Ces opinions sont les croyances de ceux qui ne pensent l’éducation que comme un rapport de force. Les parents qui les chérissent sont mus par la crainte, ils pensent devoir dominer leurs enfants sous peine de se faire dominer par eux et sont incapables de sortir de cette alternative.
Ces opinions sont les présupposés de ce qu’Alice Miller a appelé la « pédagogie noire2 », elles ont pour caractéristiques de rassurer a minima les parents dysfonctionnels et toxiques et de sembler justes et vraies, mais elles ne résistent pas à l’analyse de celui ou de celle qui s’y confronte avec lucidité.
Le point commun de ces opinions est de sous-entendre a priori que l’enfant a besoin d’être « dressé3 » parce qu’il est naturellement mauvais.
Elles sont la conséquence de siècles d’allégeance à des principes de domination patriarcale. Peut-être reconnaitrez-vous, en les lisant, certains des principes à travers lesquels vous avez été vous-même éduqué(e)s ?
Voici donc quelques-unes de ces croyances – à démonter :
1° « Ici, c’est moi qui commande et toi tu te tais. »
Cette croyance (obéir rend fort) permet à un parent de légitimer son comportement dominateur : c’est pour qu’ils puissent devenir forts à leur tour que les enfants doivent obéir.
La domination a pour but de saper (réduire à néant) la volonté de l’enfant, elle se fait toujours au moyen de la menace, donc de la peur. Il s’agit de s’y prendre de telle façon que le moi propre de l’enfant devra toujours céder devant l’autorité des parents.
Le psychologue humaniste Carl Rogers parlait ainsi de la manière dont il est possible de rendre un être étranger à lui-même, en l’occurrence une de ses patientes : « Bien que, enfant, elle fut totalement indépendante de l’opinion des autres, elle est maintenant complètement dépendante de ce que les autres pensent. Elle n’a plus aucun moyen de savoir ce qu’elle ressent ou ce qu’elle pense d’elle-même. Il s’agit de l’état le plus isolé qui soit, une séparation presque complète de son propre organisme autonome. »
L’obéissance se fonde sur la négation de toute altérité. Un être dominé est un être aliéné parce qu’il a dû renoncer à lui-même et se sent faible, il ne peut donc agir que comme un robot.
Les partisans de cette obéissance inconditionnelle, confondant la maitrise de soi avec la soumission à l’autre, veulent croire qu’un enfant capable de serrer les dents (donc capable de refouler sa souffrance à l’intérieur de lui-même) est un enfant fort, quand il est en réalité un enfant blessé et divisé qui cherche à cacher la honte qu’il a de lui-même de n’être pas à la hauteur de l’attente de ses parents. Jusqu’au jour où, devenu grand, il se vengera sur un plus faible (son propre enfant souvent) en le dominant par la peur.
A contrario de l’obéissance, l’écoute et l’ouverture à la parole de l’enfant qui questionne le monde laissent la place à l’expression et au discernement de cet enfant, conditions nécessaires à l’harmonie, à l’entente ou au conflit à résoudre.
Pour Swami Prajnanpad, le fondement de l’éducation est « de ne jamais permettre à un enfant de prendre les choses comme allant de soi », il en découle la nécessité « de l’encourager à voir et à poser des questions. »
Le parent ouvert à la parole de son enfant le rendra fort en l’encourageant à faire ses propres expériences en s’appuyant sur lui-même. Cette ouverture conditionne le respect et la liberté dus à l’enfant pour lequel le parent souhaite qu’il apprenne à vivre les yeux ouverts.
2° Un parent doit contraindre son enfant à agir comme il pense qu’il doit agir car les adultes ne peuvent qu’avoir raison. L’enfant le reconnaîtra un jour et il leur sera reconnaissant.
La plupart d’entre nous avons été, dès l’enfance, conditionnés par l’idée que nous devons faire « ce que nos parents nous disent de faire » plutôt que d’obéir à ce que nous nous sentons de faire. Le conditionnement venu de l’extérieur de nous-même s’est substitué insidieusement à ce que nous sommes et à ce que nous voulons pour devenir notre nouveau critère d’action. Non plus je le fais parce que je le sens et m’en sens capable (sentiment de confiance et de cohérence avec soi-même), mais je le fais parce que je suis prisonnier d’une influence, d’un ordre extérieur à moi (sentiment d’obligation).
Inculquer à l’enfant le sentiment du devoir c’est vouloir détruire son moi, lui demander de renoncer à son individualité propre.
Parce qu’il a une haute conception de l’homme et de sa liberté, Swami Prajnanpad refuse de le soumettre à l’impératif du devoir extérieur à lui-même. Il estime que « le devoir est dégradant pour l’homme, il est en dessous de sa dignité. Il y a à la fois une compulsion et une obligation dans le devoir ! C’est un esclavage ! »
A contrario, l’amour naît chez l’enfant de la liberté que son parent lui octroie d’être lui-même. Se sentant aimé et respecté, il aime et agit à son tour à travers son libre consentement.
La gratitude ne peut pas provenir d’une décision inspirée par une injonction morale à agir selon un quelconque devoir. Seul l’amour, parce qu’il est fluide, permet la vraie gratitude qui s’exprime spontanément et provient de l’élan du cœur de l’enfant qui la ressent.
Comme le dit Swami Prajnanpad : « Quand on ressent « ceci est mon travail », la tâche s’accomplit à merveille et prend tout son sens. »
Le parent qui permettra à son enfant de sentir par lui-même « ce qu’il a à faire », lui rendra possible de faire les choses de manière unifiée.
Car c’est l’unification et non la division entre soi-même et un devoir extérieur à soi qui permet à un être de ressentir l’amour et la paix. Éduquer c’est donc réfléchir à la manière dont on va s’y prendre avec intelligence pour que l’enfant consente à faire ce qu’on lui propose et non pas imposer des devoirs qui ne pourront pas être suivis autrement qu’au prix de l’hypocrisie.
Que voulons-nous ? On récolte toujours ce que l’on sème. Si Gurdjieff exprimait : « L’éducation d’un enfant doit être basée sur ce principe que tout doit venir de son propre vouloir. Rien ne doit lui être donné sous une forme toute faite. On ne peut que lui proposer une idée, que le guider, ou même l’instruire indirectement en partant de loin et en l’amenant au point voulu à partir d’autre chose. » c’est bien parce ce qu’il avait compris l’absolue nécessité pour le parent d’obtenir le libre consentement de son enfant, dans son intention à l’aider à devenir un être intègre, honnête, vrai, donc capable d’agir délibérément.
3° C’est par des interdits imposés qu’un parent parviendra peu à peu à faire de son enfant un être sociable et aimant.
Par exemple on inculquera moralement à son enfant que « mentir est mal », plutôt que de lui montrer les choses à l’occasion d’un mensonge. Les lui montrer c’est parvenir à lui permettre de voir qu’on ment par nécessité parce qu’on est assujetti à la peur et que si l’on n’a pas peur, on n’a plus besoin de mentir.
Dire à son enfant « mentir est mal », sans rien lui montrer le déstabilisera (le mettra en porte-à-faux) en l’obligeant au déni quand – ayant peur – il ressentira le besoin de mentir.
Croire qu’on sociabilisera son enfant par des interdits abrupts est une opinion particulièrement naïve parce qu’elle méconnait le mécanisme du refoulement d’un être qui cherche à paraître ce qu’il pense qu’il faut qu’il soit quand il se sent dominé, en même temps qu’il cherche à dissimuler ce qu’il est vraiment.
Les interdits non consentis par le cœur de l’enfant ne peuvent que créer chez lui la peur, l’hypocrisie, la dissimulation et les faux-semblants.
Personne ne peut accéder à l’absence de haine ou à l’amour par l’intermédiaire de la peur.
A contrario, un enfant qui se sent aimé par son parent qui l’accepte tel qu’il est, aime en retour d’un amour libre, « vrai » et non soumis à la peur. Il développe ainsi la confiance en son parent, confiance qui lui permet même d’accepter un interdit auquel il n’a pas encore eu le temps ou l’opportunité de consentir.
Si le parent a une relation saine donc aimante avec son enfant, ce dernier s’abandonnera à lui avec confiance. On (et en particulier un enfant) se sent l’obligé d’un être dont les comportements sont vrais, authentiques, honnêtes et pas manipulateurs. C’est à travers une telle relation à ses parents qu’un enfant deviendra naturellement aimant et sociable.
Swami Prajnanpad insiste en nous invitant à ne pas courir le risque de faire « de l’enfant un automate. Ne craignez pas qu’il fasse des erreurs. C’est seulement en faisant des erreurs qu’il peut entrer en contact avec la réalité. » Il va même encore plus loin : « Mieux vaut qu’il fasse une erreur que de respecter les apparences. »
C’est donc bien le rôle du parent que de « permettre » à son enfant de faire des erreurs, manière de l’encourager à entreprendre pour « rentrer en contact » avec le réel.
Ainsi aimer son enfant ce n’est plus le protéger pour qu’il ne fasse pas d’erreurs, c’est l’accompagner dans les erreurs qu’il fait, cela revient à lui apprendre à vivre puisqu’on apprend et grandit pas à pas, d’erreur en erreur. C’est à ce prix que l’enfant prendra la pleine mesure de l’autre et du monde.
4° Plus un enfant restera dans le doute par rapport à sa propre valeur, moins il sera arrogant et dominateur et plus il deviendra apte à vivre en harmonie avec les autres.
Conditionné par des siècles d’un christianisme culpabilisateur, certains parents restent persuadés que s’ils font sentir à l’enfant sa valeur, il ne pourra qu’en faire un mauvais usage. L’aimer ? sans doute, mais ne surtout pas le lui faire ressentir. Persuadés qu’il est mauvais par nature, ils le conditionnent à adhérer à une sorte de fausse humilité dépréciative de lui-même, de peur qu’il devienne arrogant et dominateur.
L’idéal dévoyé qui veut obliger l’enfant à faire passer l’autre avant lui est typique de la pédagogie noire qui croit qu’elle obtiendra davantage de l’enfant par la coercition et l’humiliation que par la douceur, le respect et l’encouragement.
Un enfant convaincu de sa propre nullité est un enfant perdu, condamné à l’errance et prêt à croire la première personne qui cherchera à l’abuser puisqu’il ne se fait pas confiance. Et surtout, conditionné contre lui-même, il ne pourra pas prendre sa juste place en harmonie avec les autres.
A contrario, pour qu’un enfant devienne un jour capable de donner et d’aimer librement, il faut qu’il ait grandi dans un milieu dans lequel on lui aura permis de faire confiance à ses ressentis.
Le désintéressement, le sentiment d’abnégation comme la capacité à faire passer l’autre avant soi ne peut pas être vécu (autrement qu’avec hypocrisie) par celui qui reste profondément en manque, en déficit de lui-même, conséquence de multiples frustrations qui n’ont jamais été comblées.
C’est parce qu’il aura le sentiment d’avoir reçu (de l’amour essentiellement, et de la reconnaissance) qu’un enfant, devenu grand, pourra se sentir heureux, et deviendra capable de se tourner vers les autres pour partager avec eux.
Éduquer les enfants à la liberté commence donc, selon la formule de Swami Prajnanpad, par « leur permettre d’être ce qu’ils veulent.4 »
Un être qui a pu faire pleinement l’expérience de lui-même devient un être sans prétention qui n’a plus besoin de chercher à illusionner l’autre.
5° En règle générale, il faut se méfier des sentiments qui peuvent facilement nous déborder. Rester dur et impassible face aux sentiments de l’enfant est un bon moyen de prévenir les débordements que l’on craint.
On connaît la justification essentielle de ceux qui cherchent à éduquer par la force et la domination : « qui aime bien châtie bien. »
Il y a là encore une mystification. Expliquer à son enfant que si on est dur avec lui « c’est pour son bien », est irrecevable pour lui. En effet comment un enfant peut-il comprendre que celui qui dit l’aimer lui fasse du mal ?
Être dur avec son enfant, c’est mettre en place avec lui une relation sournoise et menaçante dans laquelle la violence n’est jamais loin. C’est aussi lui apprendre à devoir nier et refouler ses propres sentiments et à être dur lui aussi, à son tour, avec les autres.
Un enfant est naturellement dépendant ; pour se construire, il a besoin de soins, de compréhension et d’amour. Montrer de la dureté et de la froideur à un enfant qu’on prétend aimer c’est le conditionner à un chantage insupportable, c’est chercher à lui faire croire que l’amour peut être soumis à condition. Ça ressemble à une initiation au sadisme : aimer c’est faire mal à l’autre.
A contrario, Swami Prajnanpad est explicite, « si les enfants ne peuvent pas s’ouvrir, il n’y a pas de relation. » Leur permettre de s’ouvrir, c’est leur permettre de dire ce qu’ils ont à dire et d’exprimer ce qu’ils ont à exprimer. Donc se souvenir qu’une émotion exprimée est une émotion apaisée.
Pour ce faire, il conseille aux parents : « Et vous, ayez l’ouverture d’esprit d’écouter et d’expliquer de manière non passionnelle ! Qu’ils soient libres, c’est tout. (…) Vous devez vous poser toutes sortes de questions, sous tous les angles, et changer votre comportement ou votre manière de faire, si nécessaire. »
Être capable de changer son comportement de parent pour permettre à son enfant de ne pas se sentir jugé quand il s’exprime, c’est devenir capable d’aimer son enfant tel qu’il est, donc faire en sorte qu’il se sente aimé tel qu’il est.
Si, comme l’exprime Swami Prajnanpad : « Un mode de vie juste signifie que l’homme doit suivre le chemin de la vie les yeux ouverts, en se posant des questions : « Quoi ? Pourquoi ? Comment ? » une éducation juste et consciente apprendra à l’enfant à pouvoir le faire pour lui-même et en particulier dans la relation à son parent.
Il est dit dans le Dhammapada (un recueil des paroles du Bouddha) : « Tout ce que nous sommes est le produit de ce que nous avons pensé. Tout cela est fondé sur nos pensées ; est façonné par nos pensées. »
C’est parce que la pensée conditionne toutes choses que nos pensées sur l’éducation doivent être fondées sur des principes solides.
Pour qu’un enfant ne soit pas la victime du cruel passé de son parent, il faut que son parent ait préalablement vérifié par lui-même la validité des principes de base qui présideront à l’éducation qu’il veut donner à son enfant5.
Ces nouveaux principes de base peuvent être énoncés ainsi :
1. Ce n’est pas l’obéissance qui rend un être fort. Ce qui lui donne le sentiment de sa dignité intrinsèque et donc de la force, c’est de se sentir à la fois aimé et respecté par ses éducateurs.
2. Le sentiment du devoir n’engendre pas l’amour mais l’hypocrisie parce que l’amour ne peut pas être soumis, il ne peut qu’être consenti.
3. On ne peut pas tuer la haine en imposant des interdits, on tue la haine par l’amour et pour reprendre la célèbre parole du Bouddha, si la haine est encore vivante, c’est que l’amour n’est pas assez fort.
4. Plus un enfant aura un ressenti négatif de sa propre valeur plus il deviendra jaloux et envieux des autres, donc incapable de les aimer. C’est la confiance en soi et non la fausse humilité, qui conditionne la capacité d’un être à aimer ses semblables.
5. La dureté et la froideur des parents sont des obstacles à l’expression complète de la sensibilité de l’enfant. Or la capacité à se laisser toucher par les autres est la condition d’une relation équilibrée vis-à-vis de ces autres.
Respecter ces principes reviendrait à nous y prendre de telle manière avec nos enfants que nous nous donnerions les moyens de répondre à cette interrogation d’Alice Miller : « Nous ne savons pas encore comment se présenterait le monde si les enfants étaient élevés sans humiliations, et s’ils étaient respectés et pris au sérieux par leurs parents comme des êtres humains à part entière. »
Notes :
1. On lira à ce propos sur ce site : À propos des parents aux comportements toxiques
2. On trouvera l’énumération des principes de la « pédagogie noire » dans Alice Miller, C’est pour ton bien, Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant, Éditions Aubier, 1983, p. 78.
Sur ce thème, je vous conseille vivement de lire l’article de Marc-André Cotton : La Pédagogie noire.
3. Lire à ce propos sur ce site : Éduquer ou dresser ?
4. On lira à ce propos sur ce site : L’enfant et les ballons.
5. On lira à ce propos sur ce site : Parent efficace ou parent conscient ?
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Pour aller plus loin, je vous invite à lire :
- L’essentiel d’Alice Miller, préfacé par son fils Martin Miller, une compilation de ses quatre principaux livres.
- Swami Prajnanpad, Le Maître du Oui, Éditions Points Vivre, 2020. Vous en trouverez l’extrait de ce jour ICI.
- Le courage d’éduquer, de Lee Lozowick, aujourd’hui réédité en poche sous le nouveau titre Pour une éducation consciente, aux Éditions du Relié. Vous en trouverez le premier chapitre ICI.
- Les articles de ce site sur la relation aux enfants.
- Mémo / repères pour l’éducation des enfants
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Ma formation première est celle d’un philosophe. Il est possible que les idées émises dans ces articles vous apparaissent osées ou déconcertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expérience, je ne vous invite pas à croire ces idées parce qu’elles sont écrites, mais à vérifier par vous-même si ce qui est écrit (et que peut-être vous découvrez) est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions (et peut-être de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes.)