Sommes-nous volontairement méchants ?
« Le meilleur service que l’on puisse rendre aux autres, c’est de leur faire remarquer que c’est l’inconscient qui les incite à agir et de les aider à comprendre cet inconscient. »
Swami Prajñânpad(1).
« La peur est ce qui rend méchant ; la méchanceté est ce qui fait peur. »
Eugen Drewermann(2).
Socrate (dans le dialogue de Platon, Le Gorgias), énonce : « Nul n’est méchant volontairement. » On peut – en effet – se demander si l’être humain accomplit une action mauvaise en toute connaissance de cause, « parce qu’elle est mauvaise » (auquel cas il serait volontairement méchant), ou « bien qu’elle soit mauvaise » (auquel cas il serait méchant par accident et ne rechercherait pas la méchanceté « pour la méchanceté. »)
Pour Platon, le mal – ne pouvant pas être fait en connaissance de cause – ne saurait être le fait d’un esprit lucide. Un peu comme quand il nous arrive de pressentir, sans en tenir compte, que nous allons commettre une erreur. Si nous avions « vraiment » pressenti notre erreur, l’aurions-nous commise ? En fait peut-être l’avons-nous pressentie, mais certainement pas d’une manière suffisamment explicite pour nous empêcher de la commettre… Comme si nous étions restés incapables de croire en la vérité de notre pressentiment.
Prenons un exemple. Le jour où Olivia a montré à sa mère la robe un peu courte qu’elle venait de s’acheter, et qu’elle s’est entendue dire « Voilà une robe parfaite pour faire le trottoir à Pigalle », elle s’est sentie profondément blessée par la réplique de sa mère, la trouvant méchante avec elle.
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