Archives de catégorie : 06 Réflexion de la semaine

Vieillir

« Vieillir c’est passer de la passion à la compassion », a écrit Camus.

Dans nos sociétés occidentales, on évite de parler des « vieux », on dit plutôt « troisième » ou même depuis que les centenaires sont légion, « quatrième âge ». C’est vrai que le panel est large entre le vieil homme prostré dans son fauteuil et le marathonien de 101 ans (Fauja Singh) qui a commencé la course à 88 ans ; mais aussi entre le « jeune retraité » encore très en forme et un vieillard de plus de 90 ans.

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Schéma

Dans le travail de connaissance de soi, on est amené à appeler l’entrelacs de pensées et d’émotions négatives qui trouvent leur sens dans notre passé un « schéma ».

C’est au moment où nous nous apercevons que nos schémas structurent l’ensemble de nos comportements que nous pouvons nous sentir mobilisés pour nous en débarrasser et commencer ce qu’il est convenu d’appeler un « travail sur soi ».

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Limites

La violence, l’exploitation et le harcèlement existent objectivement. Et il est frappant de remarquer à quel point ceux qui les subissent – à leur travail ou dans leur couple – sont désorientés quand on leur parle de « mettre des limites » à leurs prédateurs.

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Irritation

L’irritation est l’amie de celui qui cherche à se connaître, à condition qu’il soit d’accord pour la regarder de près plutôt que de la justifier (« c’est normal que je sois irrité après ce qu’il m’a fait ») en se racontant que s’il est irrité c’est forcément de la faute des autres.

Pourquoi en effet serait-ce toujours de la faute des autres ?

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Être Charlie

De retour du rassemblement organisé à Colmar ce 11 janvier 2015, en hommage aux 17 personnes tuées en trois jours dans les attentats, la formule de Martin Luther King « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots » nous a semblé plus que jamais d’actualité.

Pour « vivre ensemble comme des frères », il nous faut utiliser notre intelligence pour nous souvenir que ce n’est pas l’homme qui est (parfois) notre ennemi mais son comportement.

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Regrets

Je suis frappé de voir à quel point de nombreuses personnes ont tendance à idéaliser les gens au moment de leur mort, comme si elles voulaient que ne restent que les bons souvenirs…

Comme le dit le refrain d’une chanson de Georges Brassens :

« Il est toujours joli, le temps passé. Une fois qu’ils ont cassé leur pipe,

On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés : les morts sont tous de braves types. »

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Ordre

« Le monde n’a pas besoin qu’on y mette de l’ordre ; le monde est ordre, incarné. C’est à nous de nous harmoniser avec cet ordre, » écrivait le romancier américain Henry Miller.

Beaucoup de personnes n’ont pas conscience qu’il existe un ordre différent du désordre, elles n’ont pas conscience que tant qu’elles n’ont pas mis les choses à leur place, tant qu’elles ne les ont pas reconnues « là où elles doivent être », elles ne peuvent que souffrir et faire souffrir.

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Mauvaise conscience

L’autre jour sur mon blog, une jeune femme qui commençait à prendre conscience de la manière dont elle n’avait pas été respectée par ses parents tout au long de son enfance, partageait avec lucidité : « tout est paradoxal dans ma relation à mes parents. (…) J’ai l’impression qu’ils ne m’aiment pas moi mais ce que je représente, je représente leur enfant fantasme. » Et, après avoir évoqué « ce regard de domination, de supériorité, de sadisme lorsque je pleurais à cause des coups ou des mots de mon père », elle poursuivait : « Ils ne se rendent pas compte de leurs mots, gestes. Ils ont été élevés comme ça et conservent une certaine rancune envers leurs parents. Sauf que ça c’est moi qui le paie. Et j’ai cette culpabilité de penser ça d’eux parce que je n’en ai pas le droit. Il y a des parents alcooliques, incestueux… Je ne me sens pas le droit de m’en plaindre. (…) Il y aura toujours cette emprise, du moins elle sera présente encore de nombreuses années, j’en suis sûre, je n’ai pas le choix. (…) Il faudrait une discussion, des remises en question. Et ça ne sera jamais possible, car si j’ai cette capacité de remise en question elle ne m’a été léguée par aucun de mes parents. Quoi que je fasse rien ne changera, du moins pas en bien. Je n’ai que la possibilité de subir et de culpabiliser de penser ces choses. »

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Juger

Dans leur idéal judéo-chrétien, beaucoup de personnes pensent que ce n’est pas bien de juger les autres parce qu’il est plus facile de les dénigrer que de se remettre en cause soi-même. Nous voyons en effet plus facilement la paille dans l’œil de notre voisin que la poutre dans notre œil.

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Subjectivité

Les personnes qui se penchent sur leur passé essayent souvent maladroitement de se comprendre en tentant de s’imaginer la manière dont leur histoire a pu être déterminante pour elles. Ce faisant, la personne ne voit pas toujours qu’elle s’écarte d’elle-même et de son ressenti. Elle se dit sincèrement qu’il faut qu’elle se mette à la place de celui ou celle qu’elle a été, avec le secret espoir de découvrir quelque chose d’inconnu et de déterminant pour sa propre guérison. Elle ne se doute pas que l’important pour elle est moins son histoire vécue que le vécu de son histoire, autrement dit la manière dont elle a été subjectivement déterminée par cette histoire.

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S’excuser

Comment expliquer l’attitude apparemment irrationnelle et antisociale de ces personnes qui s’obstinent à ne pas vouloir s’excuser quand elles ont fait une erreur dommageable à autrui, alors que c’est un moyen à la fois simple et efficace de pacifier une relation ?

A la suite de plusieurs expériences en psychologie sociale, le Docteur Tyler Okimoto, de l’université du Queensland (en Australie), a constaté que les personnes qui avaient refusé de présenter des excuses après avoir commis une erreur, vivaient – au moment de leur refus – un important sentiment de puissance et d’estime d’elles-mêmes, donc qu’elles en retiraient un bénéfice psychologique.

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Se connaître

Je m’aperçois de plus en plus fréquemment que la plupart des personnes n’ont aucune idée des causes par lesquelles elles pensent, désirent et veulent. Elles sont inconscientes du principe de causalité qui dit qu’il n’y a pas d’effet sans cause et que la cause est nécessairement antérieure à l’effet.

Ces personnes ne semblent par exemple pas voir le lien qui existe entre la relation à la première femme (ou le premier homme) qu’elles ont rencontrée – généralement leur mère (ou leur père) – et leurs comportements émotionnels vis-à-vis des femmes ou des hommes dans le cours de leur existence.

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Comprendre

J’ai remarqué que nous avons souvent très peur de comprendre l’autre. Et je crois que c’est parce que la plupart d’entre nous confondons « comprendre l’autre » avec « être d’accord avec lui ». Comme si la compréhension des mobiles des actes d’un autre nous obligeait à les légitimer.

Un délinquant braque une banque, au moment où il tient en joue le caissier avec son révolver, un client terrifié se met à crier. Il se retourne alors contre celui qui lui apparait comme un obstacle et tire.

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