La violence, l’exploitation et le harcèlement existent objectivement. Et il est frappant de remarquer à quel point ceux qui les subissent – à leur travail ou dans leur couple – sont désorientés quand on leur parle de « mettre des limites » à leurs prédateurs.
Ceux qui ont appris à vivre dans la peur et la soumission ne savent pas faire autrement que d’obéir à ceux ou celles qui les harcèlent et vont même jusqu’à croire que laisser les autres les humilier sans « tracer la ligne à ne pas dépasser », est la preuve qu’ils sont « gentils ». Or il s’agit bien de faiblesse et de lâcheté dues à la peur.
Tout être humain a le droit d’utiliser ses forces pour se défendre et donc doit commencer par apprendre à reconnaître ce qu’est un rapport de forces.
Michel Vaujour, braqueur connu pour ses évasions spectaculaires, affirme dans son ouvrage, Ma plus belle évasion : « Quand le regard de l’adversaire détermine notre attitude, alors on a perdu. »
En effet, tant que nous sommes sur la défensive, nous laissons l’initiative à l’autre. Dans certains contextes relationnels, pour ne pas nous laisser dévorer, il nous faut trouver notre système de défense, donc « prendre l’initiative » de poser clairement des limites à l’autre « avant » qu’il ne soit trop tard.
Il s’agit de sentir en étant à l’écoute de soi-même à quel moment dire STOP. Le mieux, c’est d’agir dès la première manifestation du comportement malveillant de l’autre, dès les premières insultes par exemple.
Avant les premiers coups. Ne jamais le (la) croire quand il (elle) promet que ça ne se reproduira pas.
L’analyste jungienne Lily Jattiot affirme : « Les deux dimensions de la vie sont à la fois l’espace pour être (le féminin) et les limites (le masculin) pour que les choses se transforment. »
Le féminin et le masculin en chacun de nous !
Ces deux dimensions que sont le féminin et le masculin sont absolument nécessaires à la perpétuation de la vie. La loi (affirmée par la dimension masculine) est le garant de la vie. S’il n’y a pas de convention sociale, c’est-à-dire pas de loi, nous en sommes réduits à la loi de la jungle qui est la loi la plus archaïque : la loi du plus fort.
Dans une relation juste et équilibrée, « mettre des limites » quand c’est nécessaire, c’est faire en sorte d’arrêter le prédateur en se situant fermement face à lui et, si c’est au-dessus des forces de celui qui a toujours réagi en victime, cela peut être en mettant de la distance avec lui (en fuyant), juste pour que la maltraitance cesse.
Il est totalement légitime pour un être humain de trouver la force et le courage – héroïques parfois – de mettre fin au comportement d’un prédateur ou de s’y soustraire et c’est avec sa dimension masculine qu’il y parviendra.
Ce qui permettra à la victime potentielle de garder sa dignité en évitant d’avoir recours à des actes destructeurs tels que la toxicomanie, l’alcoolisme ou le suicide.
© 2015 Renaud & Hélène PERRONNET Tous droits réservés.
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Ma formation première est celle d’un philosophe. Il est possible que les idées émises dans ces articles vous apparaissent osées ou déconcertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expérience, je ne vous invite pas à croire ces idées parce qu’elles sont écrites, mais à vérifier par vous-même si ce qui est écrit (et que peut-être vous découvrez) est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions (et peut-être de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes.)