Il y a les Français et les immigrés, les juifs, les chrétiens et les musulmans mais aussi les Roms, et puis les hétérosexuels, les bisexuels, les homosexuels et les asexuels, les femmes, les hommes et les transsexuels…
Parce que nous sommes tous différents, nous pouvons nous poser la légitime question de la manière dont nous allons vivre nos différences.
Allons-nous nous entrechoquer à travers elles ou nous enrichir d’elles ?
Sur un champ de bataille serait-il légitime pour une infirmière d’organiser la longue file de ceux qui attendent en souffrant pour se faire soigner par sexe, nationalité, religion ou couleur de peau ? Tous ne souffrent-ils pas au même titre à travers leur humanité ?
Comment s’y prendre pour assumer nos différences sans devoir nier nos ressemblances ?
Krishnamurti nous propose une réponse : « Lorsque vous dites Indien, musulman, chrétien, Européen, ou autre chose, vous êtes violent.
Savez-vous pourquoi ?
C’est parce que vous vous séparez du reste de l’humanité, et cette séparation due à vos croyances, à votre nationalité, à vos traditions, engendre la violence. »
Cette violence due à la séparation s’exprime tout particulièrement à travers les totalitarismes dont la caractéristique principale est de mettre en avant les différences et de croire avoir le monopole de l’humanité, donc de nier à son ennemi sa qualité d’homme afin de le mettre au ban de l’humanité et ainsi pouvoir l’anéantir.
Nous sommes donc violents quand nous nous servons de la différence pour exclure.
En fait tous les hommes sont conformes au principe fondamental de la vie : la différence. « Une personne n’est pas une autre personne. Qui est-elle alors ? Elle est unique. » (…) Unique ? Elle est elle-même et pas quelqu’un d’autre. Elle est elle-même et personne ne lui est identique », répétait inlassablement Swâmi Prajnânpad en invitant ceux qu’il rencontrait à observer l’infinie variété des formes.
Si chacun est différent, la comparaison devient impossible car pour comparer il faut une base commune. Il en déduit : « Je suis moi, il est lui. Je suis conditionné d’une certaine manière et lui d’une autre. C’est tout. L’état dans lequel je suis est le seul qui soit le mien, sans aucun autre possible. »
Il s’ensuit que les jugements de valeur sont aberrants puisqu’ils dépendent de la comparaison : « Juger est une illusion parce que si vous devez juger, vous vous servez de votre propre échelle de référence. Derrière le jugement se cache la croyance que tout le monde est identique. »
Et il conclut : « Regardez le soleil. Éclaire-t-il seulement les bons et les saints ? Non, il éclaire tout le monde, le saint comme la prostituée. »
Se souvenir de la différence c’est se donner les moyens de ne plus juger et de commencer à comprendre.
© 2015 Renaud & Hélène PERRONNET Tous droits réservés.
Moyennant une modeste participation aux frais de ce site, vous pouvez télécharger l’intégralité de cet article au format PDF, en cliquant sur ce bouton :
Compteur de lectures à la date d’aujourd’hui :
1 154 vues
ÉVOLUTE Conseil est un cabinet d’accompagnement psychothérapeutique et un site internet interactif de plus de 8 000 partages avec mes réponses.
Avertissement aux lectrices et aux lecteurs :
Il est possible que les idées émises dans ces articles vous apparaissent osées ou déconcertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expérience, je ne vous invite pas à croire ces idées parce qu’elles sont écrites, mais à vérifier par vous-même si ce qui est écrit (et que peut-être vous découvrez) est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions (et peut-être de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes.)