Question posée par Renée.
Les parents ont très facilement le pouvoir de culpabiliser leur enfant parce que ce sont eux qui détiennent l’autorité et qu’a priori les enfants les croient puisqu’ils ont confiance en eux.
Mais qu’en serait-il d’un enfant qui aurait le pouvoir de culpabiliser son parent ? Ce serait assurément le monde à l’envers car c’est bien le parent qui est responsable de son enfant et non l’inverse.
Pour avancer, il faut donc nous demander quel est le rôle de l’adulte dans la relation parent / enfant ? Quelle est la responsabilité du père ? De la mère ? Comment un parent pourrait-il devenir la victime de son enfant ?
Il faudrait que ce parent, incapable d’assumer sa responsabilité de parent, se conduise lui-même « comme un enfant », auquel cas il regarderait son propre enfant à travers ses projections d’ex-enfant perdu, non confiant en lui-même.
En réalité il existe moins d’enfants qui culpabilisent leurs parents que de parents qui parce qu’ils doutent d’eux-mêmes et ne se sentent pas à la hauteur de leur rôle, ne peuvent que se sentir culpabilisés par les besoins légitimes de leurs enfants.
Par un habile tour de passe-passe, le parent soumis à des exigences vis-à-vis desquelles il pourra ne pas se sentir à la hauteur, aura vite fait de retourner la situation en disant que s’il ne se sent pas à la hauteur de sa tâche, c’est de la faute de son enfant (dont il est en vérité responsable.)
Que le parent soit à la hauteur de sa responsabilité ou non, c’est bien lui qui est responsable de son enfant et non l’inverse. Certains parents crient à l’injustice parce que leur enfant leur pèse. Il faut comprendre qu’il y a un ordre des générations, ce qui veut dire que ce sont les parents qui sont faits pour les enfants (sans eux les enfants ne peuvent pas grandir), et non l’inverse, il ne peut donc pas y avoir d’injustice de ce côté-là.
Le parent qui se sentirait culpabilisé par son enfant n’aurait donc pas d’autre alternative que celle de réfléchir sur sa difficulté à jouer son rôle, quitte à entreprendre un travail thérapeutique qui lui permettrait d’apprendre à assumer son rôle. Pour ce faire, il lui faudrait mettre notamment à jour les mécanismes destructeurs de non-confiance en soi qui le contraindraient à devoir renoncer à lui-même comme à son rôle.
Pour aller plus loin vous pouvez lire mes articles : Ma propre mère me culpabilise, comment en sortir ? et Culpabilité et amour de soi.
Illustration : La culpabilité.
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Ma formation première est celle d’un philosophe. Il est possible que les idées émises dans ces articles vous apparaissent osées ou déconcertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expérience, je ne vous invite pas à croire ces idées parce qu’elles sont écrites, mais à vérifier par vous-même si ce qui est écrit (et que peut-être vous découvrez) est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions (et peut-être de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes.)