Que faire d’un enfant qui culpabilise ses parents ?

Question posée par Renée.

Les parents ont très facilement le pouvoir de culpabiliser leur enfant parce que ce sont eux qui détiennent l’autorité et qu’a priori les enfants les croient puisqu’ils ont confiance en eux.

Mais qu’en serait-il d’un enfant qui aurait le pouvoir de culpabiliser son parent ? Ce serait assurément le monde à l’envers car c’est bien le parent qui est responsable de son enfant et non l’inverse.

Pour avancer, il faut donc nous demander quel est le rôle de l’adulte dans la relation parent / enfant ? Quelle est la responsabilité du père ? De la mère ? Comment un parent pourrait-il devenir la victime de son enfant ?
Il faudrait que ce parent, incapable d’assumer sa responsabilité de parent, se conduise lui-même « comme un enfant », auquel cas il regarderait son propre enfant à travers ses projections d’ex-enfant perdu, non confiant en lui-même.

En réalité il existe moins d’enfants qui culpabilisent leurs parents que de parents qui parce qu’ils doutent d’eux-mêmes et ne se sentent pas à la hauteur de leur rôle, ne peuvent que se sentir culpabilisés par les besoins légitimes de leurs enfants.

Par un habile tour de passe-passe, le parent soumis à des exigences vis-à-vis desquelles il pourra ne pas se sentir à la hauteur, aura vite fait de retourner la situation en disant que s’il ne se sent pas à la hauteur de sa tâche, c’est de la faute de son enfant (dont il est en vérité responsable.)

Que le parent soit à la hauteur de sa responsabilité ou non, c’est bien lui qui est responsable de son enfant et non l’inverse. Certains parents crient à l’injustice parce que leur enfant leur pèse. Il faut comprendre qu’il y a un ordre des générations, ce qui veut dire que ce sont les parents qui sont faits pour les enfants (sans eux les enfants ne peuvent pas grandir), et non l’inverse, il ne peut donc pas y avoir d’injustice de ce côté-là.

Le parent qui se sentirait culpabilisé par son enfant n’aurait donc pas d’autre alternative que celle de réfléchir sur sa difficulté à jouer son rôle, quitte à entreprendre un travail thérapeutique qui lui permettrait d’apprendre à assumer son rôle. Pour ce faire, il lui faudrait mettre notamment à jour les mécanismes destructeurs de non-confiance en soi qui le contraindraient à devoir renoncer à lui-même comme à son rôle.

Pour aller plus loin vous pouvez lire mes articles : Ma propre mère me culpabilise, comment en sortir ? et Culpabilité et amour de soi.

Illustration : La culpabilité.

© 2020 Renaud PERRONNET Tous droits réservés. 


Pour aller plus loin, vous pouvez télécharger la fiche pratique de formation :


Moyennant une modeste participation aux frais de ce site, vous pouvez télécharger l’intégralité de cet article au format PDF, en cliquant sur ce bouton :


Compteur de lectures à la date d’aujourd’hui :

4 551 vues

 

CLIQUEZ ICI POUR VOUS ABONNER AUX COMMENTAIRES DE CET ARTICLE
Abonnement pour
guest

4 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Nathalie

Qu’en est-il d’un enfant de 30 ans qui culpabilise sa mère ?

Lisa

Bonjour, Je ne suis pas d’accord avec une partie de votre article dans la mesure où il y a des mères isolées qui élèvent leurs enfants seule, sans aucune aide humaine autour d’elle. Elles ne se culpabilisent pas ni ne culpabilisent leurs enfants, pour autant elles ont la haine contre le système, le voisinage, les hommes qui les sachant vulnérables cherchent à les exploiter (sexuellement, financièrement…) et contre le géniteur qui reste impuni par la justice française et qui sait avoir tous les droits sur les enfants et se comporte avec la mère de leurs enfants comme si c’était la… Lire la suite »