Je passe mon temps à critiquer, à pointer du doigt les défauts des autres. Que faire ?

Question posée par Jeanne.

Si vous passez votre temps à critiquer les autres et à pointer du doigt leurs défauts, n’est-ce pas parce que vous ressentez le besoin d’en découdre avec tout le monde ?

On ne le répétera jamais assez : si vous ressentez le besoin d’agresser c’est parce qu’il y a de l’agressivité à l’intérieur de vous.

En vous mettant à l’écoute de ce qui se passe en vous, vous découvrirez vraisemblablement de la rage, comme une envie d’en finir avec les autres une bonne fois pour toutes.

Que se cache-t-il derrière votre agressivité latente ? Il y a une émotion de colère que vous vous interdisez d’exprimer parce qu’on vous a persuadé que c’était mal de l’être et que vous avez donné votre assentiment à cette croyance.
Aujourd’hui, vous voudriez être autre que la femme agressive que vous pouvez être, ce faisant, à force de vous interdire de l’être, vous vous condamnez à l’être davantage encore. En l’étant davantage, vous renforcez votre culpabilité qui vous oblige à ne pas l’être et – ce faisant – vous vous condamnez à refouler encore davantage.

Vous êtes la victime d’un cercle vicieux, d’un mécanisme dévastateur que vous avez (bonne nouvelle), le pouvoir de ralentir avant de le stopper.

Pour ce faire il va vous falloir précisément mettre à jour votre rage plutôt que de chercher (inconsciemment) à l’enfouir en refoulant votre agressivité sans y parvenir vraiment.

Pour le moment, vous ne faites que vous juger vous-même en vous détruisant.
La simple constatation de votre agressivité permanente doit vous aider à voir que le refoulement que vous exercez contre vous-même est définitivement une fausse piste… il vous faut « mettre au jour » votre émotion en l’exprimant.

La mettre au jour c’est vous permettre de découvrir enfin la véritable cible cachée de votre agressivité, en même temps que vous allez l’élaborer, la faire « devenir », l’accueillir, l’expliquer et la comprendre en vous comprenant, enfin !

Ce travail se fait dans le cabinet d’un psychothérapeute en qui vous mettrez votre confiance et qui sera à votre écoute.

Pour ce faire, vous avez compris que votre principal risque, votre principal obstacle, serait de culpabiliser de vos comportements agressifs (votre culpabilité vous empêcherait alors de rencontrer votre émotion pour la mettre au jour.)

Il n’y a rien de « mal » – au contraire – à chercher à rencontrer vos émotions, car c’est ainsi qu’elles perdront de leur pouvoir sur vous.

En fait votre agressivité d’aujourd’hui, à qui vous cherchez à tordre le cou afin de ne plus avoir besoin d’elle pour « être », n’est que l’expression vraisemblablement ancienne d’une souffrance interdite.

Laquelle ?

Avec qui ?

Je vous laisse le découvrir avec le thérapeute que vous aurez choisi…

Pour aller plus loin, lisez : Se situer et trouver le bon thérapeute ?, Égocentrisme et vulnérabilité Et faites le test : Êtes-vous au clair avec les notions de conflit et de violence ?

© 2020 Renaud PERRONNET Tous droits réservés. 


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Klodio

La question et le sujet m’ont interpellé car je me suis reconnu et j’étais curieux de lire les éléments de votre réponse… Je ne suis ni psychologue ou thérapeute mais je me suis intéressé aux émotions, à mes émotions car elles étaient nombreuses, parfois intenses que ce soit la peur, la colère, la tristesse… Elles sont toujours là tapies quelques part prêtes à surgir mais je sais un peu les débusquer voire les accepter quand elles ont pris le dessus. Pour ce faire, j’ai suivi des stages et une formation. L’émotion est une information sensorielle suite à un évènement extérieur… Lire la suite »

Nita

Est-ce que les émotions agréables (joie) sont aussi liées à un refus ?