Ma fille de 18 ans veut fuir notre amour, que faire ?

Question de Nathalie :

Artisan à Ajaccio, France.

Bonjour, j’ai 40 ans, je suis mère de 2 enfants une fille de 18 ½ et un fils de 15 ans, et depuis plusieurs mois je ne reconnais plus ma fille, elle a fait la connaissance d’un jeune homme pas très fréquentable (5 ans de prison avec sursis à a peine 19 ans ! et qui continue a faire des petits larcins), bien sur au début je n’avais rien contre, j’ai demandé a faire sa connaissance, et bon je me disais que cela ne durerais pas.

En septembre elle a voulue quitter une première fois la maison, j’ai réussi a la récupérer et lui ai demander de passé son bac avant toute chose pour pouvoir être indépendante, nous l’avons inscrite au permis de conduire depuis 1 an et toujours rien ! en septembre une semaine après être revenue a la maison elle a eu un problème médical ses jambes ne la tenaient plus, après un rendez vous en urgence avec un neurologue qui pensait fortement a une sclérose en plaque elle a eu deux semaines d’hospitalisation avec tous les examens possible IRM ponction lombaire, analyses diverses, et rien tout était normale. par la suite visite régulièrement chez le médecin radios etc… les jambes ont recommencées a fonctionner et là il y a eu des petites crises de spasmophilie toujours à l’école donc 1,2, 3 fois au service des urgences qui nous ont diriger vers une psychologue, les crises ont cessées le jour ou j’en ai eu un peu marre et que j’ai fait comme si ce n’était rien et que cela allait passer tout seul sur les conseils du médecin des urgences. en octobre le jeune homme n’arrive plus a payer sa voiture et décide d’y mettre le feu, le bidon d’essence a exploser dans ses mains et lui a brûler les mains et le visage. nous avons été lui prendre des habits de la nourriture et avons questionner les médecins a plusieurs reprises car ses parents ne sont pas venus le voir pendant 5 jours alors qu’ils n’habitent qu’a 1 h 30 de l’hôpital ! pendant ce temps ma fille a manquée l’école sans me le dire, pour pouvoir être avec lui a l’hôpital. ensuite elle a cherchera aller un week end sur deux au village de son copain donc chez les parents de ce jeune, (père dépressif suicidaire et en invalidité, mère en maladie, fille déscolarisée (sourde et muette) et un petit frère complètement oublier, dans une maison qu’ils habitent sans l’accord des propriétaires et sans payer de loyer) enfin nous la laissons aller a contre cœur mais nous la laissons quand même. ensuite viennent les vacances de février ou nous avons demander a notre fille de prendre des cours de code pour pouvoir se présenter a l’examen en mars et de se mettre a jour de ses devoirs après toutes ses absences donc la première semaine serait pour se remettre à jour et la suivante elle monterais chez son copain. la veille des vacances elle est partie coûte que coûte et fuyant la maison. une semaine plus tard elle est revenue pour prendre des affaires et après une discussion avec son père était d’accord pour revenir le dimanche soir veille de la rentrée. bien évidemment, le dimanche soir elle n’était pas là et ne répondais plus au téléphone, le lundi non plus d’ailleurs. le mardi j’apprends par son petit frère qu’elle s’est présenter au lycée avec la mère de son copain pour se faire déscolarisée, qu’elle a été a la sécurité sociale pour se faire enlevée de notre caisse, qu’elle a été a la banque pour voir si par hasard son argent de poche que je lui versais tous les mois ne viendrais pas de comptes d’épargnes, qu’elle lui avait teint les cheveux etc… avec des projets de mariage ou concubinage et de vivre dans un village très isolé de tout. nous parvenons a rencontrer notre fille chez ma sœur en présence de sa “belle mère” qui la tenait par la jambe et lui caressait le bras comme si on lui avait fait beaucoup de mal nous ses parents ! malgré toutes nos paroles rien n’y a fait, je me suis mise en colère et j’ai agripper ma fille pour qu’elle vienne avec moi, la belle mère a essayer de la retenir dans l’autre sens en l’appelant “ma fille”, j’ai vue rouge et j’ai donner un coup a cette femme. en voyant dans qu’elle situation extrême cela nous menait j’ai préférer partir. a la suite de ça mon mari et ma sœur ont réussi a éloigner ma fille de cette personne et nous l’avons récupérée sous conditions, c’est à dire qu’elle ne voulait plus venir habiter chez nous, que je lui rende son portable, et son argent de poche et qu’elle habite dans un appartement qui me sert de bureau. nous avons tout accepter a la seule condition qu’elle passe son bac et qu’elle ne monte plus dans ce village chez ses gens. en lui disant qu’elle pourrait voir son copain a condition qu’il vienne avant la nuit tombée, le mercredi et les week-end. tout ça s’est passer mardi et mercredi dernier et depuis lundi elle dit qu’elle va monter passer le week-end au village ! mon mari lui a dit que sans sécurité sociale, avec les pneus lissent et tout ce qu’il s’était passer il devait réfléchir et tout d’abord voir son copain. hier soir nous apprenons que la mère de son copain était encore devant l’école, mon mari téléphone a notre fille en lui disant que pour le village il fallait voir avec lui encore une fois et la elle lui dit qu’il n’a rien a dire qu’elle montera quand même etc. cette fois c’est lui qui a vu rouge, il nous a rejoint a l’appartement en lui demandant qui il était pour qu’elle lui parle comme ça, après une deux et trois gifles et maintes explications et mises en garde, rien n’y a fait, mon fils a fait une crise de tétanie et nous avons été obligé d’appeler les pompiers pour l’emmener aux urgences son copain est venue la prendre et ils sont partis au village. je ne comprends plus rien ma fille était une gamine très sage et sensible, ne travaillant pas trop à l’école malgré d’énormes facilitées, mais qui n’a jamais fait de bêtises majeures, qui avait des petites copines très correctes sa cousine germaine avec qui elle a été élevée et qui est depuis toujours dans sa classe avec qui elle était très complice, même là elle a fait le vide, elle nous fait passer pour des parents bourreaux d’enfants hier soir c’était la première fois que nous lui mettions les mains dessus, nous en sommes malade nous avons dépasser l’entendement, nous ne vivons plus depuis qu’elle a fait cette rencontre, j’ai l’impression qu’elle a rencontrée le diable en personne et que rien ne pourra lui faire reprendre raison. elle a des projets de vie complètement incohérents, vivre d’allocations, de petits boulots, qu’elle n’a pas besoin de sortir elle qui a toujours aimer être habiller a la dernière mode et qui depuis le mois de juillet a dépenser pas moins de 5000 € !!! en quoi on ne le sait pas car actuellement elle est débiteur à la banque avec la menace d’être interdit bancaire ! j’ai lu votre réponse précédente concernant cette mère et sa fille de 20 ans qui veut partir pour fuir une agression et la réponse était très clair, mais la que veut elle donc fuir ? notre amour ? nous n’en pouvons plus que ce soit mon mari mon fils ou moi que faire ???

Merci de votre réponse et de votre aide.

Ma réponse :

J’ai lu et relu attentivement votre message. Il est celui d’une mère perdue et désemparée. Il peut y avoir des moments où des parents, parce qu’ils sont aux abois face à un enfant qu’ils ne comprennent plus, désespèrent. La désespérance est toujours mauvaise conseillère parce qu’elle nous oblige à considérer une situation « la tête dans le sac ».

La première chose que vous avez à considérer est celle de votre impuissance juridique. Votre fille, aussi difficile que cela vous apparaisse à accepter, a maintenant le statut d’une adulte. Si elle veut partir et se réfugier chez qui bon lui semble, vous ne pouvez pas l’en empêcher et votre désespoir peut vous obliger, dans de telles circonstances, à avoir recours à des moyens ultimes qui ne pourront que dégrader encore plus la situation.

Ce qui est certain, c’est que ce que vous partagez de votre fille nous montre qu’elle est en pleine crise existentielle, elle en arrive même à somatiser fortement tellement elle est mal. Dans le contexte d’un tel désarroi, elle peut devenir facilement la proie de personnes elles-mêmes désaxées. Ce dont nous pouvons être sûr c’est qu’elle souffre et que – très paradoxalement – c’est votre amour pour elle (votre désir qu’elle s’en sorte, qu’elle finisse son bac, qu’elle passe son permis) qui semble la précipiter par réaction vers ce que vous nommez « le diable ».

Vous avez l’impression de vivre une situation « diabolique » parce qu’il vous est pour le moment impossible de donner du sens à se comportements qui vous apparaissent irrationnels. Ainsi « le diable » est toujours ce que nous ne parvenons pas à comprendre chez l’autre. Ce sentiment d’incompréhension vous pousse, vous et votre mari à agir violemment contre votre fille que vous désirez tant sauver. Je ne vous accable pas, je le constate. Le fort sentiment d’insécurité que vous vivez pour votre fille vous contraint à des attitudes qui deviennent peu à peu de plus en plus radicales. Et plus vous rentrez dans cette « radicalité », plus elle s’éloigne de vous et moins vous vous comprenez en retour. Comprenez-vous comment cela « fonctionne », pour vous comme pour elle ? Vos désarrois émotionnels vous séparent pour le moment et soyez certaine que les vôtres n’ont rien à envier à ceux de votre fille.

Pourquoi votre fille a-t-elle été attirée par ce garçon « perdu » et ignoré de ses propres parents malades et névrosés, nous l’ignorons, mais ce serait une maladresse que de le nier. Soyez certaine que si elle est prête à fuir sa famille, elle a une raison qui est certainement bonne « pour elle ». Sa réactivité extrême actuelle a nécessairement une cause liée à la relation qui a été la vôtre. Il ne s’agit pas d’en culpabiliser (c’est le risque que vous courrez vous et votre mari) mais d’en convenir avec honnêteté. Vous me dites que le service des urgences a dirigé votre fille vers une psychologue, cela a-t-il été pour vous l’opportunité de comprendre quelque chose à ce qui lui arrivait ? Sans doute votre ressenti : « les crises ont cessé parce que j’en ai eu marre » a contribué à rajouter de l’huile sur le feu de votre relation à elle, car « en avoir marre » est différent de « faire comme si de rien n’était. »

Avez-vous essayé de l’écouter en prenant la précaution qu’elle ne risque pas de se sentir jugée par vous ou vos relations se sont-elles tellement dégradées que vous estimez honnêtement cela impossible ? Dans ce cas seriez-vous d’accord pour avoir recours à un médiateur ? Où la simple pensée d’un tel recours vous met-elle hors de vous parce que vous estimez qu’elle n’a qu’à vous obéir ? Dans ce cas êtes-vous prête à admettre que votre attitude est au moins partiellement à l’origine de sa défiance à votre encontre ? » En définitive êtes-vous prête à renoncer à votre colère au nom de votre amour pour elle ou votre colère est-elle tellement forte que vous vous en sentez incapable ?

Je pense à cette citation d’Alice Miller qui se trouve sur mon site : « L’amour et la cruauté s’excluent mutuellement. On ne gifle pas par amour, on gifle parce que dans une situation similaire, alors qu’on était sans défense, on a soi-même été giflé et contraint à considérer cela comme un témoignage d’amour. » Votre démarche de m’écrire nous montre que votre amour pour votre fille est supérieur à votre désir de la secouer. Sans doute penserez-vous « Mais j’ai envie de la secouer par amour ! » Puissiez-vous découvrir, comprendre, sentir peu à peu que l’amour ne secoue jamais. L’amour permet plus qu’il n’empêche et il est souvent bien douloureux pour des parents, sentant leur totale impuissance, de continuer d’aimer. On peut souffrir secrètement par amour, et c’est au bout de ce douloureux chemin de patience et d’indulgence que se trouve votre fille, tournée vers vous.

Si vous ne vous sentez pas assez forte pour affronter cette impuissance, il vous est aussi possible de vous faire aider. Notamment pour trouver un exutoire à vos sentiments de révolte et d’injustice face à votre fille qui explore sa part d’ombre, (vous aviez pensé dépendante cette jeune fille gâtée, et vous découvrez le contraire.) Peut-être a-t-elle besoin d’explorer cela dans la force de caractère qui est le sien, vous redoutez cette exploration parce que vous la pensez nécessairement négative, or qui sait ce qui va en naître ? Il est aussi des moments dans la vie où les choses semblent s’effondrer et où intervenir est pire que laisser faire. De deux maux, il faut savoir choisir le moindre, pour vous comme pour elle, et bien sûr, en vous disant cela, j’ai aussi une pensée toute particulière pour votre fils de 15 ans pour qui cette situation constitue aussi une très forte épreuve émotionnelle.

« L’incohérence totale » de votre fille vous empêche-t-elle de l’aimer ? Soyez certaine que ce n’est pas votre amour que votre fille veut fuir mais seulement l’interprétation qu’elle en fait dans le contexte de son désir d’indépendance et d’émancipation. Comment allez-vous vous y prendre pour tenter de tout mettre en œuvre afin qu’elle comprenne que vous l’aimez ? Pour cela vous aurez besoin de vous souvenir constamment que ce n’est pas parce que l’on aime que l’autre se sent magiquement aimé, et que la plus belle preuve de l’amour d’un parent pour son enfant réside dans la capacité pour cet enfant à se sentir aimé par ses parents.

© 2008 Renaud PERRONNET Tous droits réservés.


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Renaud Perronnet

Si vous voulez retrouver le contact avec votre fils, il s’agit moins de devoir lui dire vos préoccupations à son égard que de tenter de l’écouter donc de lui permettre de se sentir écouté par vous.

Tita

Bonjour, je vie apeu pres meme situation.je suis inquette pour mon fils 19 ans.c annee prochainque il va avoir son bac. redoublamont CE1. on ne accepte pas que sa coupine reste dormir le soir chez nous. c est notre education ele sera majore fin d anee. il est parti chez ses parents. deja 5 jour. pour nous c est pas une raison valabe. il nous appele tout les jours. je comprend pas son comportement et je m enquette pour son avenir. je ne sait pas plus qois lui dire et comment reagire. il est sur le compte de ses parents…

Renaud Perronnet

Si votre fatigue vis à vis de votre fils est plus importante que votre amour pour lui, il est normal que vous le laissiez tomber.
N’hésitez pas à lire, en cliquant sur le lien :
Le courage d’éduquer.
Eduquer ou dresser.

Dernière modification le 2 années il y a par Renaud Perronnet
Anonyme

Bonjour, moi aussi je vis un peu pres la meme situation avec mon fils, sauf que sa copine etait plus ages que lui la il dit que ils ont casse, mais il continue agressif envers nous ses parents, nacecpt pas quon lui dise de travailler un peu ses etudes pour avoir son bac, on peu meme pas le toucher pour un calin ou jouer ce la nous est interdit et plus il ment a tout le monde je croi et que cetait ça copine que lhe disais quoi dire et faire puisq a 2 reprises il a voulu quiter la… Lire la suite »

Renaud Perronnet

Bien sûr, vous êtes très inquiète pour votre fille parce que vous l’aimez et que vous vous dites qu’elle ne peut pas être heureuse dans un tel contexte. Mais l’aimerez-vous suffisamment pour ne pas prendre le risque de rompre le lien qui vous unit sous prétexte de vouloir prendre soin d’elle ? La réponse que vous ferez à cette question déterminera votre relation future avec elle.

Boubou

Profession : Ouvrière
Ville : Bordeaux

Je vie a peu pres la meme situation ma fille et enceinte elle a 18 ans mais pas dans sa tete le pere na que 16 ans et il veule vivre emsemble chez sa mere a lui elle na qu un demi salaire et ma fille aucun revenu je lui et proposer de rester avec nous le temp que lui rentre en apprentissage il ne se verron que le soir mais elle ne veut rien entendre ai je raison de la faire reste ou pas.