Beaucoup de personnes ne savent pas bien ce que veut dire « aimer », elles confondent leur besoin d’être aimées avec leur capacité à aimer.
C’est ainsi que dans leurs relations, elles s’abusent en disant à l’autre « Je t’aime » au moment où elles ressentent plus ou moins confusément qu’elles ont besoin d’être aimées par lui… Leur vérité, si elles la disaient, s’exprimerait ainsi : « J’ai besoin que tu me comprennes, j’ai besoin de ta tendresse ou que tu me prennes dans tes bras. »
Le psychologue Wayne W. Dyer propose une définition intéressante de l’amour, il dit que c’est « la capacité et la volonté de laisser ceux pour qui on a de l’affection être ce qu’ils choisissent d’être sans exiger que leur comportement nous donne satisfaction. »
Prenons quelques exemples :
Si mon enfant fait une chose avec laquelle je ne suis pas d’accord, vais-je lui en vouloir ou tenter de comprendre pourquoi il l’a faite – quitte à lui expliquer par la suite que ce qu’il a fait n’était pas approprié ?
Si mon compagnon (ma compagne) arrive encore en retard à notre rendez-vous, vais-je l’incendier ou l’écouter et entendre ses raisons – quitte à ne plus lui donner de rendez-vous à l’avenir ?
Si ma femme (mon homme) a encore une liaison extra conjugale, vais-je la (le) juger (en la (le) traitant de « salope » (« salaud ») ou tenter de comprendre son comportement à elle (lui) – quitte à agir ensuite pour mettre fin à une relation qui ne me convient plus ?
Dans ce dernier cas, en mettant fin à notre relation sans ressentiment, j’arrête de « mendier » désespérément l’amour de cette femme (cet homme), et je ne tolère plus chez elle (lui) un comportement aussi insupportable pour moi que la trahison systématique.
En fait s’il nous est souvent si difficile de prendre les décisions qui sont bonnes pour nous et de nous y tenir, c’est parce que nous n’avons pas assez confiance en nous et que nous n’avons pas le sens de notre propre dignité. Or cette conscience-là est infiniment précieuse en ce qu’elle nous permet de sentir notre valeur (sacrée) et d’arrêter de mépriser nos besoins.
Ainsi, pour pouvoir aimer l’autre, pour éviter de systématiquement le juger et devenir capable de le comprendre, il faut commencer par faire grandir son estime de soi. C’est à cette condition que nous parviendrons à laisser les autres être ce qu’ils sont sans exiger d’eux qu’ils répondent à nos attentes, sans non plus tolérer qu’ils attentent à notre dignité.
Lorsque nous nous estimerons nous-mêmes tels que nous sommes (sans nous comparer à qui que ce soit), nous serons enfin capables d’aimer les autres.
© 2014 Renaud & Hélène PERRONNET Tous droits réservés.
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