Question posée par Ali.
En principe nous cherchons à cacher aux yeux des autres ce dont nous avons peur ou honte, ce avec quoi nous nous sentons mal à l’aise, sinon quel mobile aurions-nous à vouloir le cacher ?
Cela vous amènera à prendre conscience de vos éventuels malaises de parent, de votre éventuelle honte face aux erreurs de vos enfants.
À comprendre que le « Tu me fais honte ! » du parent n’est que l’expression de son décalage vis-à-vis de son enfant, car un enfant qui ressent la honte de son parent à son égard ne peut pas se sentir aimé par lui.
Le parent qui voudrait cacher à son entourage les erreurs de ses enfants chercherait à se disculper d’eux. Or quel est le rôle d’une mère ou d’un père ?
C’est de montrer à ses enfants qu’il est solidaire de ce qu’ils sont (ce qui est différent de leur dire qu’il trouve leurs comportements toujours appropriés). Mais qu’il les trouve appropriés ou pas, les enfants les ont eus ! Et leur faire sentir que nous sommes avec eux alors même que nous estimons que certains de leurs comportements n’ont pas toujours été appropriés, c’est justement leur permettre de se sentir aimés par nous.
Pour rester à notre place de parents (qui est celle de faire sentir à nos enfants que nous les aimons), nous ne devons pas être dans la confusion entre nous et eux.
En fait ce que nous appelons souvent « leurs conneries » ne sont – en réalité – que leurs tentatives plus ou moins maladroites de trouver l’équilibre dans l’apprentissage qui est le leur. On apprend parce qu’on tombe, on apprend en tombant et en se relevant. « On se relève en prenant appui sur le sol même sur lequel on est tombé », dit un proverbe bengali cité par Swami Prajnanpad, il n’y a pas d’autre moyen de se relever.
Penser qu’on n’aurait pas dû tomber alors qu’on est tombé est mortifère parce que cela nous condamne à rester à terre.
Le parent bienveillant pour ses enfants, n’a pas peur de leurs erreurs. Il les assume donc de façon solidaire auprès de son entourage.
Peut-être que ce sera à ce prix que son fils ou sa fille, adolescent, se sentant inconditionnellement aimé, pourra ressentir quelque chose comme « mon père (ou ma mère), c’est quelqu’un ! »
Et soyez assuré qu’un enfant qui se sent aimé et respecté par son parent jusque dans les erreurs qu’il commet ressent à son tour le désir d’être respectueux et aimant vis-à-vis de son parent.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire : Éduquer ou dresser et Être un parent acceptable.
Illustration : Kyle Barnes, Hyperrealistic Paintings.
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Ma formation première est celle d’un philosophe. Il est possible que les idées émises dans ces articles vous apparaissent osées ou déconcertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expérience, je ne vous invite pas à croire ces idées parce qu’elles sont écrites, mais à vérifier par vous-même si ce qui est écrit (et que peut-être vous découvrez) est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions (et peut-être de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes.)