Une personne intègre est une personne à la fois honnête, incorruptible et juste.
Le parent intègre est celui qui ne cède pas à son désir de perfection à être le parent idéal, celui qu’il voudrait être, dans sa relation à ses enfants. Il admet donc avec facilité pouvoir se tromper et faire des erreurs.
Le problème avec la perfection c’est qu’en poussant les parents à se montrer comme ils pensent qu’ils devraient être plutôt que comme ils sont, elle mène à la dissimulation, au faux-semblant donc à la confusion pour l’enfant.
Il faut renoncer à toute idéalisation du rôle des parents qui – parce qu’ils sont des êtres humains ordinaires – ont à se comporter de manière simple, vraie et ordinaire : des êtres qui peuvent être la proie d’émotions en même temps qu’ils sont suffisamment matures pour le reconnaître. Du moment qu’ils ne manifestent pas leur colère passagère par des actes violents envers leurs enfants.
Un parent authentique, parce qu’il est en lien avec lui-même et ses émotions, peut facilement reconnaitre qu’il a, par exemple, été ponctuellement en colère, triste ou soucieux dans la vie qu’il mène en relation avec sa famille.
À défaut, non seulement les parents se condamnent à éduquer avec hypocrisie, mais en plus à montrer un très mauvais exemple à leurs enfants.
Un père à cran cherche souvent à cacher ses émotions en les refoulant, plutôt que de se montrer ponctuellement de mauvaise humeur et en colère parce qu’il a des problèmes au travail et de l’expliquer à son enfant, avec simplicité.
Une émotion reconnue et vécue délibérément est moins un problème pour un enfant qu’une émotion cachée dans un souci de paraître ce que l’on n’est pas sous le prétexte de ne pas vouloir inquiéter.
Pour prendre un exemple simple, plutôt que de laisser nos enfants s’interroger dans le vide à propos des causes de nos comportements dysfonctionnels, il est préférable de leur parler franchement en leur expliquant que si nous sommes aujourd’hui d’une humeur massacrante c’est parce que nous avons mal dormi.
Notre souffrance est insupportable à nos enfants, ils nous aiment tellement qu’ils s’inquiètent facilement à notre propos, quitte à prendre sur eux et pour nous être agréable, les responsabilités qui nous incombent.
Malheureusement, le parent inconscient de lui-même et de ses débordements est souvent maltraitant, en ce sens qu’à travers sa mauvaise humeur ou sa lassitude, il donne ou laisse à penser à ses enfants que ceux-ci sont responsables de ses inquiétudes.
Si vous avez manifestement fait une erreur dans votre relation à votre enfant, si par exemple vous vous êtes emporté, parlez-lui simplement, sans vous accabler, et faites-lui remarquer que vos problèmes sont les vôtres et qu’ils ne lui appartiennent pas.
Il est très important de rendre à chacun la propriété, la responsabilité de ses sentiments : le privilège d’un parent est de pouvoir souffrir sans devoir faire ressentir à son enfant qu’il souffre.
Les enfants n’attendent pas que leurs parents soient parfaits, ils ont besoin que leurs parents ne les induisent pas dans la confusion et la culpabilité en leur faisant porter leurs problèmes.
C’est parce qu’il ne se laissera pas corrompre en cherchant à être autre que ce qu’il est, qu’il s’acceptera donc lui-même tel qu’il est sans en culpabiliser, sans mauvaise conscience à devoir vivre les émotions qui sont les siennes, qu’un parent deviendra capable de s’assumer avec simplicité et intégrité dans sa relation à ses enfants.
© 2024 Renaud Perronnet. Tous droits réservés
Illustration :
Integrity, par Yuliia Chaika
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