De la même manière qu’on entend une personne dire qu’il faudrait qu’elle arrête de manger du sucre par exemple, on entend de plus en plus l’injonction « il faut lâcher prise ». Ce qui tendrait à faire croire que le lâcher prise peut se maîtriser, qu’il suffirait de le vouloir pour le pouvoir.
« Lâcher prise, ce n’est pas lâcher le tenu mais s’absenter en tant que tenant », précise Daniel Morin.
Mais comment s’y prendre pour « s’absenter » quand on tient quelque chose (ou à quelque chose) ? Ne faut-il pas commencer par apprendre à renoncer à ce à quoi on tient ?
Lâcher prise, de même que « se détendre », n’est pas de l’ordre du faire mais du « laisser se faire » (de la même manière que se détendre c’est arrêter de se tendre).
Arnaud Desjardins nous donne le conseil suivant, pour parvenir à ce lâcher prise : « Soyez patients. Vous ne pouvez pas relâcher de force. Imaginez que vous vouliez voir un lapin sortir de son trou ; ce n’est pas en vous mettant devant le terrier en criant : « lapin, lapin », que vous le ferez sortir. Il faut que vous soyez absolument immobiles et silencieux jusqu’à ce que le lapin daigne sortir. Vous ne pouvez pas intimer aux muscles l’ordre de se relâcher. »
En fait le désir fonctionne précisément comme une tension. Comme il est possible d’arrêter de se tendre pour parvenir à la détente, il est possible, grâce au silence et à l’immobilité, grâce au ressenti de la présence, de s’éclipser soi-même dans son désir de tenir quelque chose, pour « laisser se faire ». Et c’est cela, lâcher prise.
© 2014 Renaud & Hélène PERRONNET Tous droits réservés.
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Ma formation première est celle d’un philosophe. Il est possible que les idées émises dans ces articles vous apparaissent osées ou déconcertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expérience, je ne vous invite pas à croire ces idées parce qu’elles sont écrites, mais à vérifier par vous-même si ce qui est écrit (et que peut-être vous découvrez) est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions (et peut-être de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes.)