Dois-je obéir à mon besoin de solitude ?

Question de @reveuse :

J’aime ma famille, mes trois filles, deux adolescentes et ma petite dernière ainsi que mon compagnon, leur père avec qui je partage ma vie depuis bientôt 16 ans, nous nous sommes connus adolescents.
Je leur souhaite du bonheur, mais moi c’est comme si je n’arrivais plus à faire partie de l’équation, j’ai un profond besoin de solitude et le cercle familial n’offre pas cela.
Je ne suis pas en accord avec moi-même une partie de moi voudrait être avec eux, profiter avec eux et une autre seule.

Mes pistes de réponse :

À ne pas écouter vos besoins intimes, vous courez le risque de faire imploser le cercle familial.
Il vous faut prendre conscience que puisque tous les êtres humains sont différents, chacun a droit à sa spécificité. Se comparer aux autres sert à inhiber ses besoins et est une véritable maltraitance.
Dès lors la question devient : comment allez-vous vous permettre de vous offrir à vous-même ce que votre cercle familial ne vous offre pas ?

Montaigne ne disait-il pas (Essais, I, 39, 241) : « Il faut se réserver une arrière boutique toute nôtre, toute libre, dans laquelle nous établissons notre vraie liberté et notre principale retraite dans la solitude. »

Des étapes cruciales de notre existence ne peuvent se vivre que dans la solitude. Non pas une solitude amère et désespérée parce que contrainte, mais une solitude consentie qui nous permettra de rencontrer notre être profond pour se mettre à son écoute. C’est à travers l’expérience de la solitude qu’un être pourra enrichir son estime de lui-même et sa confiance en les autres.

Ne vous divisez pas, n’opposez pas ces deux parts de vous-même qui semblent contradictoires mais qui ne le sont pas, c’est parce que vous goûterez davantage votre être profond que vous apprécierez les autres et retrouverez la joie du cercle familial.
Certains êtres mal dans leur peau sont tyrannisés par la peur de la solitude, d’autres y aspirent sans l’oser, restant dans l’ignorance de ce qu’elle peut leur apporter.
À l’origine de nombre de nos angoisses, il y a la conscience de la séparation qui nous ramène à notre solitude fondamentale. Or c’est la solitude vécue consciemment qui nous permettra de surmonter la séparation vécue avec angoisse.
Pour « faire partie de l’équation » avec les autres, pour vivre un sentiment de communion joyeuse avec l’ensemble de la réalité, il n’est pas d’autre moyen que celui d’expérimenter pleinement notre solitude.

Alors pourquoi ne pas commencer par répondre à votre besoin de solitude en vous offrant un séjour dans un gite perdu dans la forêt ? Il existe également de très nombreux lieux de retraite confessionnels ou pas qui vous permettront de répondre à votre besoin de vous retrouver vous-même.
Pourquoi ne pas agir et vous offrir un tel séjour pendant au moins une semaine, en décidant consciemment de ne pas emporter votre portable avec vous ?

Pour aller plus loin, vous pouvez lire : Solitude.

 

  • jocelyne dit :

    La solitude peut avoir deux visages. Un je peux me sentir abandonnée, mal aimée, mal comprise, et je peux me refermer et me rabaisser de ne pas exister. L’autre visage peut être une rencontre avec soi-même. Dans la solitude il y a en premier un silence qui parle que je sois dans la nature, au bord de l’eau ou tout simplement assise dans mon salon en méditation. Je ne me sens pas obligée d’obéir à ma solitude, mais à l’apprivoiser à me découvrir pour faire taire les bruits de l’humanité qui envahissent mon quotidien. La solitude peut être parfois la réponse à mon mal être, mais je dois ouvrir mes oreilles, mon coeur. Même dans la solitude, je ne suis jamais seule.

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    Une réflexion au sujet de « Dois-je obéir à mon besoin de solitude ? »

    1. jocelyne

      La solitude peut avoir deux visages. Un je peux me sentir abandonnée, mal aimée, mal comprise, et je peux me refermer et me rabaisser de ne pas exister. L’autre visage peut être une rencontre avec soi-même. Dans la solitude il y a en premier un silence qui parle que je sois dans la nature, au bord de l’eau ou tout simplement assise dans mon salon en méditation. Je ne me sens pas obligée d’obéir à ma solitude, mais à l’apprivoiser à me découvrir pour faire taire les bruits de l’humanité qui envahissent mon quotidien. La solitude peut être parfois la réponse à mon mal être, mais je dois ouvrir mes oreilles, mon coeur. Même dans la solitude, je ne suis jamais seule.

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