Quelle relation à son enfant intérieur ?

Question de @pomme :

Comment rester en lien et le coeur ouvert aujourd’hui avec la petite fille qui pleure encore en moi de ne pas être vue, reconnue, aimée, exister… (j’ai 68 ans) ?

Mes pistes de réponse

Oui, il ne vous faut pas confondre rester en lien avec vous-même et répondre aux besoins de la petite fille frustrée qui sommeille encore à ce jour en vous.

Pour rester en lien avec vous-même, vous aurez besoin de sortir du déni de ce que vous avez vécu comme du risque de l’auto-apitoiement. Il va vous falloir convenir qu’aussi difficile pour vous que cela ait été, vous avez vécu ce que vous avez vécu.
C’est l’acceptation lucide de ce que vous avez vécu qui conditionnera votre capacité à le digérer. Ce faisant – au fur et à mesure que vous reconnaîtrez les faits de votre vécu plutôt que de chercher à les mettre à distance, vous vous rapprocherez de vous-même et de votre cœur pour vous-même.

Il y a donc en vous une petite fille frustrée qui pleure parce qu’elle refuse d’avoir dû vivre ce qu’elle a vécu. Cette petite fille, par son refus, vous conditionne à avoir le cœur fermé dans l’exacte mesure ou dans sa frustration elle quémande – alors que vous avez aujourd’hui 68 ans – d’être vue, reconnue et aimée.

Comprendre sa frustration et l’aimer telle qu’elle est c’est accueillir ses larmes et son ressentiment contre ceux qui n’ont pas su l’aimer, en même temps que de prendre garde à ne plus vous identifier à ses besoins insatisfaits.

Tant que vous conditionnerez votre bonheur d’être humain de 68 ans au besoin chimérique d’avoir été reconnue et aimée dans votre enfance, vous tournerez le dos à la possibilité même d’être en paix aujourd’hui.

En vérité les besoins de cette petite fille ne seront jamais comblés et de croire encore aujourd’hui qu’ils pourraient l’être vous condamne à tourner en rond en vous empêchant d’en faire votre deuil. Ses besoins ne sont pas les vôtres puisque vous n’êtes tout simplement plus cette petite fille.
Rester en lien avec votre petite fille, lui être fidèle, n’est donc pas croire éternellement que vous devez répondre à la tyrannie de ses besoins (aussi légitimes qu’ils ont été pour cette petite fille en souffrance) puisque ce qui a été a été.

C’est donc parce que vous parviendrez à faire le deuil de ce que votre petite fille n’a pas reçu que vous vous sentirez peu à peu libre d’elle, et que vous parviendrez à être heureuse, en même temps que vous pourrez vous tourner vers la satisfaction des besoins de la femme que vous êtes devenue aujourd’hui.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire :

 

  • Violette dit :

    Pour Pomme : Je tique sur ce mot que vous employez : “exister”, qui est un mot essentiel et fort, et qui résonne chez moi.

    Dans vos enfance, vous n’avez probablement pas eu la possibilité d’exister. De prendre une place, d’apparaître à la vie et à la lumière, de vous déployer. Les conditions n’ont pas été réunies.

    Qu’est-ce qui, aujourd’hui, pourrait faire que vous sentez que vous existez ?
    Dans votre vie d’adulte d’aujourd’hui, Exister, ce serait être et faire quoi ?

    Serait-il possible que vos conditionnements d’enfant, c’est à dire la douleur et la peur issue du besoin non assouvi d’être vue, reconnue, aimée (en fait comprise et validée dans vos envies, vos besoins, et votre légitimité à vivre, à exister, à vous déployer), vous empêchent d’oser faire ce que vous aimeriez pourtant faire et qui vous permettrait de vous sentir vivante aujourd’hui ? De sentir que vous existez ?

    Et si vous pouviez peu à peu vous accueillir et vous valider vous-même, dans vos tristesses et dans vos peurs issues du passé, comme dans vos frustrations, insatisfactions, envies et aspirations d’aujourd’hui, et oser être et faire ce qui vous fait vous sentir exister ?

    Depuis quelques jours je “voyage” intérieurement avec cette phrase qui m’est venue à l’esprit, et qui vous parlera peut-être (?) : “Je suis d’accord pour mourir physiquement, cela est prévu et est complètement ok, c’est complètement la vie, mais je refuse, avant cette date, de mourir psychiquement”.
    En écho au fait d’être biologiquement vivant, mais pour autant potentiellement mort à l’intérieur si la légitimité et la sécurité intérieures nécessaires pour se déployer, pour exister (dire oui, non, demander, refuser, aimer, être aimer, essayer des choses nouvelles, créer, montrer et se montrer, …), n’ont pas été possibles enfant et sont restés figés depuis.

    Refuser de mourir psychiquement, refuser de laisser mourir son être.
    (Cela me fait penser à un post récent sur “S’appuyer sur son insatisfaction”).
    Et donc, en refus de cette mort psychique – qui ne date pas d’hier, s’accueillir et se valider afin de pouvoir vivre et exister aujourd’hui.

    Voilà, ce sont mes pensées en vous lisant.
    Le chemin se fait en marchant.
    Je vous souhaite un bon chemin.

  • martine dit :

    J ai 69 ans et j ‘ai vécu l ‘enfer avec un frère incestueux, et mes parents qui ne voulaient rien voir.
    Toutes les nuits, je rêvais de Diable, je rêvais qu’ on voulait me tuer, me sacrifier.
    La petite fille qui était en moi était un Démon, elle puait, elle criait!
    Aujourd’hui , elle est morte et enterrée, elle est partie avec la mort de mon frère et la mort de mes parents.
    Au jour d hui je suis libérée et heureuse, grâce à un travail thérapeutique avec Monsieur Renaud Perronnet. Il faut du temps beaucoup de temps.
    C est une nouvelle vie qui s’ouvre à moi. Même avec un demi poumon en moins, car j ai été opérer,
    je suis vivante , je Respire et je Sens bon, le parfum des fleurs , l hiver, le printemps l ‘été et je lève mes bras haut vers le ciel! et je crie
    Oui je sens bon!

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    2 réflexions au sujet de « Quelle relation à son enfant intérieur ? »

    1. martine

      J ai 69 ans et j ‘ai vécu l ‘enfer avec un frère incestueux, et mes parents qui ne voulaient rien voir.
      Toutes les nuits, je rêvais de Diable, je rêvais qu’ on voulait me tuer, me sacrifier.
      La petite fille qui était en moi était un Démon, elle puait, elle criait!
      Aujourd’hui , elle est morte et enterrée, elle est partie avec la mort de mon frère et la mort de mes parents.
      Au jour d hui je suis libérée et heureuse, grâce à un travail thérapeutique avec Monsieur Renaud Perronnet. Il faut du temps beaucoup de temps.
      C est une nouvelle vie qui s’ouvre à moi. Même avec un demi poumon en moins, car j ai été opérer,
      je suis vivante , je Respire et je Sens bon, le parfum des fleurs , l hiver, le printemps l ‘été et je lève mes bras haut vers le ciel! et je crie
      Oui je sens bon!

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    2. Violette

      Pour Pomme : Je tique sur ce mot que vous employez : “exister”, qui est un mot essentiel et fort, et qui résonne chez moi.

      Dans vos enfance, vous n’avez probablement pas eu la possibilité d’exister. De prendre une place, d’apparaître à la vie et à la lumière, de vous déployer. Les conditions n’ont pas été réunies.

      Qu’est-ce qui, aujourd’hui, pourrait faire que vous sentez que vous existez ?
      Dans votre vie d’adulte d’aujourd’hui, Exister, ce serait être et faire quoi ?

      Serait-il possible que vos conditionnements d’enfant, c’est à dire la douleur et la peur issue du besoin non assouvi d’être vue, reconnue, aimée (en fait comprise et validée dans vos envies, vos besoins, et votre légitimité à vivre, à exister, à vous déployer), vous empêchent d’oser faire ce que vous aimeriez pourtant faire et qui vous permettrait de vous sentir vivante aujourd’hui ? De sentir que vous existez ?

      Et si vous pouviez peu à peu vous accueillir et vous valider vous-même, dans vos tristesses et dans vos peurs issues du passé, comme dans vos frustrations, insatisfactions, envies et aspirations d’aujourd’hui, et oser être et faire ce qui vous fait vous sentir exister ?

      Depuis quelques jours je “voyage” intérieurement avec cette phrase qui m’est venue à l’esprit, et qui vous parlera peut-être (?) : “Je suis d’accord pour mourir physiquement, cela est prévu et est complètement ok, c’est complètement la vie, mais je refuse, avant cette date, de mourir psychiquement”.
      En écho au fait d’être biologiquement vivant, mais pour autant potentiellement mort à l’intérieur si la légitimité et la sécurité intérieures nécessaires pour se déployer, pour exister (dire oui, non, demander, refuser, aimer, être aimer, essayer des choses nouvelles, créer, montrer et se montrer, …), n’ont pas été possibles enfant et sont restés figés depuis.

      Refuser de mourir psychiquement, refuser de laisser mourir son être.
      (Cela me fait penser à un post récent sur “S’appuyer sur son insatisfaction”).
      Et donc, en refus de cette mort psychique – qui ne date pas d’hier, s’accueillir et se valider afin de pouvoir vivre et exister aujourd’hui.

      Voilà, ce sont mes pensées en vous lisant.
      Le chemin se fait en marchant.
      Je vous souhaite un bon chemin.

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