Mon petit-fils s’est perdu, comment l’aider ?

Question de @martine :

Mon petit-fils s’est perdu, comment l’aider ?

Théo a vécu douloureusement la séparation de ses parents à 8 ans. Extrêmement gâté, sans trop de discipline il est devenu à 17 ans un ado rebelle, déscolarisé sans projets, en conflit avec son beau-père (un petit frère est né) vivant plus ou moins en marge de sa famille, avec fréquentations douteuses (+ cannabis).

Sa maman a perdu tout contrôle sur lui.

Mes pistes de réponse :

Votre partage montre à quel point – depuis sa naissance ou presque – votre petit-fils est balloté par des adultes qui n’ont pas vraiment su prendre soin de lui.

La vie est cruelle en ce sens qu’on récolte toujours ce que l’on sème. Votre petit fils trop gâté (aimé de façon dysfonctionnelle c’est-à-dire aimé par des parents qui songeaient plus à eux qu’à lui), se perd à travers ce qu’on lui a laissé croire qu’il était et se prend aujourd’hui pour un roi rebelle. Remplacé par un petit frère, il est en conflit avec son beau-père et n’a plus de repères, sa propre mère est elle-même dépassée et ne sait plus comment s’y prendre avec lui, il le sent, s’éloigne de ceux par qui il devrait se sentir aimé, il cherche donc et trouve sa propre valeur là où il peut : à travers des fréquentations marginales et douteuses. Dans un tel contexte, vous pouvez être certaine qu’il utilise inconsciemment le cannabis pour fuir sa vie douloureuse et sans repères.

Si vous voulez l’aider, commencez par lui faire sentir que vous ne le jugez pas quoi qu’il fasse où quoi qu’il ait fait (il ne contrôle lui-même rien de sa propre vie ou si peu, il fait comme il peut pour survivre à toutes sortes de souffrances et de difficultés liées à ce qu’il se sent être.) Donc pas de chantage à l’amour ni de leçons de morale inutiles car – n’étant pas en estime de lui-même – il ne pourrait pas les entendre et les retournerait contre lui-même et contre vous en vous jugeant négativement à son tour.

Par contre si vous réussissez à lui faire sentir que vous ne le jugez pas, en même temps que de porter sur lui un regard inconditionnellement bienveillant, vous créerez avec lui un lien spécifique qui deviendra petit à petit réciproque et – même si ce peut être assez long – la rencontre se fera.

Souvenez-vous de continuer de créer un lien d’amitié avec lui quoi qu’il fasse.

Dans ce tableau plutôt sombre, il faut qu’il ressente sa grand-mère comme une personne déterminée à le comprendre par-delà ses frasques. Un adolescent réellement éclairé par l’amour de ses grands-parents – pas par leurs conseils, injonctions ou plaintes – peut faire des bêtises, il ne peut pas sombrer. Il vous faut donc vous-même être suffisamment solide par rapport à ses « bêtises » pour garder le cap de votre confiance en lui malgré elles.

Nous vivons dans un monde dans lequel beaucoup d’adultes perdent tout contrôle sur leurs enfants qui, se sentant abandonnés, sont seuls et se perdent à leur tour avec leurs pairs qui leurs offrent l’attention qu’ils ne trouvent plus chez leurs parents depuis longtemps (on estime que 68% des parents ne parlent pas à leurs enfants et n’évoquent donc jamais avec eux ce qu’ils ont fait dans la journée).

Peut-être qu’à force d’avoir compris qu’ils ne devraient pas être toxiques pour leurs enfants, certains parents perdent toute confiance en eux-mêmes et en leur rôle, arrivant ainsi à délaisser leurs enfants pour les abandonner à des pairs eux aussi perdus ? C’est ainsi que les enfants se regroupent en bandes ou en gangs, transformés en racailles par le regard que certains portent sur eux, ils s’y conforment et peuvent devenir criminels.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire : Je réalise que mon fils de 17 ans part à la dérive, que faire ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *