Plaidoyer pour le don
« Quand les Tarahumaras descendent dans les villes, ils mendient. (…) Qu’on leur donne ou qu’on ne leur donne pas, ils se retirent toujours au bout du même laps de temps. Si on leur donne, ils ne disent pas merci. Car donner à celui qui n’a rien n’est même pas pour eux un devoir, c’est une loi de réciprocité physique que le Monde Blanc a trahie. Leur attitude semble dire : « En obéissant à la loi, c’est à toi-même que tu fais du bien, je n’ai donc pas à te remercier. » (…) Cette loi de réciprocité physique que nous appelions la charité, les Indiens la pratiquent naturellement, et sans aucune pitié.
Antonin Artaud, Les Tarahumaras, Éditions Gallimard, Tome IX, p. 98, 1971.
« Si vous voulez recevoir quelque chose de quelqu’un, donnez-lui d’abord.
Dès que vous donnez, vous entrez en relation. »
Swami Prajnanpad.
Pour parvenir à obtenir de l’autre ce que l’on voudrait qu’il nous donne alors même qu’il n’y consent pas, il faudrait devenir capable de le changer donc trouver le moyen de lui permettre de consentir.
Or il est intéressant de constater que, le plus souvent, nous faisons preuve d’une pédagogie très inadaptée en accablant l’autre de reproches sous le prétexte qu’il devrait être conforme à notre besoin : « C’est n’importe quoi ce que tu as fait… Tu devrais comprendre que… etc. »
C’est dire que dans la dualité moi / l’autre, nous faisons preuve de maladresse quand nous cherchons à faire valoir à l’autre notre point de vue à nous, sans tenir compte de sa sensibilité à lui.
ÉVOLUTE Conseil est un cabinet d’accompagnement psychothérapeutique et un site internet interactif de plus de 8 000 partages avec mes réponses.
Avertissement aux lectrices et aux lecteurs :
Il est possible que les idées émises dans ces articles vous apparaissent osées ou déconcertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expérience, je ne vous invite pas à croire ces idées parce qu’elles sont écrites, mais à vérifier par vous-même si ce qui est écrit (et que peut-être vous découvrez) est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions (et peut-être de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes.)