Je me sens victime, pas légitime, ça me rend triste

Question de @kriss :

Il y a de nombreuses circonstances ou je me sens victime, pas légitime, ce qui me rend triste. J’ai beau accueillir ce sentiment et souhaiter le traverser pour trouver la quiétude, je ne sais pourquoi je n’y parviens pas… peut-être ne dois-je pas « vouloir » trouver la quiétude et que c’est elle qui me trouvera ?

Mes pistes de réponse :

Ce n’est pas tant votre aspiration à la quiétude qui est problématique (elle est légitime), que la manière dont vous vous y prenez pour y parvenir.

A vous lire, j’ai le sentiment que votre émotion de tristesse est la conséquence de la manière dont vous refusez de vous sentir victime en vous jugeant de l’avoir été.

C’est certainement le plus difficile pour une personne qui a été la « victime » d’une autre, d’en convenir en le reconnaissant, et pourtant ce qui s’est passé s’est passé.
Il va vous falloir parvenir à envisager que par définition une victime n’a rien fait de mal.

C’est donc en prenant appui lucidement sur ce qui s’est passé (en le reconnaissant plutôt que de courir le risque de vous infliger une double peine en en ayant honte), que vous parviendrez petit à petit à traverser complètement votre sensation d’avoir été une victime, sans plus ressentir le besoin de vous juger.

C’est après avoir traversé cette sensation que vous parviendrez à trouver l’équilibre et la quiétude. A contrario, tant que le fait d’avoir été victime vous fait réagir en vous rendant triste, vous entretenez inconsciemment votre blessure qui ne pourra donc pas cicatriser.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire : Ressentiment ou responsabilité.

  • Kriss dit :

    Bonsoir,
    Merci encore pour votre réponse.

    Je comprends qu’il ne convient pas seulement de vouloir traverser son sentiment de tristesse mais le ressenti d’avoir été une victime afin de trouver la quiétude derrière la couche d’émotion.
    Le souci pour moi doit sans doute être qu’intellectuellement je pense l’avoir été mais que le ressenti ne vient pas vraiment. Donc j’en déduis qu’un travail de conscience est à faire à ce niveau.
    Merci

  • Kriss dit :

    Bonjour,
    Je repense souvent à votre réponse mais en ne sachant pas trop comment je dois avancer sur le mot de “victime” d’où ma question :
    “comment “savoir” si j’ai été ou suis réellement une victime lorsque mon entourage (mère, soeur et restant de la famille), en apparence ne comprend pas mon malaise et a tendance à penser que c’est mon “caractère” qui est ainsi, que je suis née avec un fort et mauvais caractère … que je suis “un peu spéciale”. Cela n’a pas été dit clairement mais bien insinué, et comme je les vois tous, autour de moi continuer (de vivre normalement) comme si de rien n’était en me laissant dans mon mal être, pour cela parfois j’ai l’impression d’être dans le brouillard, même si je sens au fond de moi que j’ai été malheureuse …
    C’est ce que je voulais rajouter.
    Merci à vous

    • Il faut commencer par consentir à être ce que vous êtes pour parvenir à le diminuer. Donc consentir au fait que vous vous comportez en victime puisque c’est le cas.
      En vous intéressant de très près à vous même, vous allez peu à peu découvrir que c’est l’angle de vue à travers lequel vous regardez les autres qui va déterminer votre vécu. C’est en changeant cette angle de vue, cette manière de voir qui vous appartient que vous allez parvenir petit à petit à l’autonomie.

      Pour avoir la réponse à la question : est-ce que je me comporte en ce moment en victime, regardez simplement si vous êtes en paix et détendue ou si vous souffrez. A souffrir vous pouvez être certaine que vous êtes entrain d’interpréter le monde en tant que victime et que vous vous identifiez à elle.
      Quand le regard posé par votre famille sur vous vous fait souffrir, vous êtes à ce moment-là leur victime et ils sont pour vous votre bourreau.
      Pour en sortir il faut d’abord consentir à ce qui se passe pour le voir à l’œuvre (ne pas le refuser), en même temps que de voir comment vous vous y prenez pour les rejoindre dans leur interprétation négative de vous-même.

      Vous n’êtes pas née avec un « fort et mauvais caractère » vous êtes née « comme vous êtes née », sans jugement ni qualifications qui sont venus après.
      Tant que vous vous mettez dans la position d’avoir besoin d’être reconnue par ceux qui vous jugent vous vous condamnez à être leur proie donc à souffrir.
      Le problème n’est pas que votre famille vous juge mais que vous vous jugiez vous-même à travers leurs jugements. Il vous faut donc voir que c’est votre dépendance, votre besoin de reconnaissance par rapport à ces personnes qui vous jugent qui est le problème.

      La situation que vous vivez quand ils vous critiquent n’est pas réelle en soi, elle est juste réelle pour vous qui êtes attachée à eux : tant que vous ressentez le besoin d’être validée par vos bourreaux vous ne pouvez que souffrir.

      D’où le conseil d’agir pour vous-même en les laissant faire puisque votre vie est ailleurs. Vous avez besoin de vivre votre vie à vous, de vous ouvrir au monde et aux autres plutôt que de vous rétrécir à la mesure du regard de ceux qui vous maltraitent en vous jugeant.

      Y voyez-vous plus clair ?

  • Chris dit :

    Bonjour,

    J’y vois beaucoup plus clair, votre réponse me permet d’avoir une nouvelle compréhension de la situation et j’en ressens une véritable joie intérieure.

    Merci,
    Bien à vous

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    5 réflexions au sujet de « Je me sens victime, pas légitime, ça me rend triste »

    1. Chris

      Bonjour,

      J’y vois beaucoup plus clair, votre réponse me permet d’avoir une nouvelle compréhension de la situation et j’en ressens une véritable joie intérieure.

      Merci,
      Bien à vous

      Répondre
    2. Kriss

      Bonjour,
      Je repense souvent à votre réponse mais en ne sachant pas trop comment je dois avancer sur le mot de “victime” d’où ma question :
      “comment “savoir” si j’ai été ou suis réellement une victime lorsque mon entourage (mère, soeur et restant de la famille), en apparence ne comprend pas mon malaise et a tendance à penser que c’est mon “caractère” qui est ainsi, que je suis née avec un fort et mauvais caractère … que je suis “un peu spéciale”. Cela n’a pas été dit clairement mais bien insinué, et comme je les vois tous, autour de moi continuer (de vivre normalement) comme si de rien n’était en me laissant dans mon mal être, pour cela parfois j’ai l’impression d’être dans le brouillard, même si je sens au fond de moi que j’ai été malheureuse …
      C’est ce que je voulais rajouter.
      Merci à vous

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      1. Renaud Perronnet Auteur de l’article

        Il faut commencer par consentir à être ce que vous êtes pour parvenir à le diminuer. Donc consentir au fait que vous vous comportez en victime puisque c’est le cas.
        En vous intéressant de très près à vous même, vous allez peu à peu découvrir que c’est l’angle de vue à travers lequel vous regardez les autres qui va déterminer votre vécu. C’est en changeant cette angle de vue, cette manière de voir qui vous appartient que vous allez parvenir petit à petit à l’autonomie.

        Pour avoir la réponse à la question : est-ce que je me comporte en ce moment en victime, regardez simplement si vous êtes en paix et détendue ou si vous souffrez. A souffrir vous pouvez être certaine que vous êtes entrain d’interpréter le monde en tant que victime et que vous vous identifiez à elle.
        Quand le regard posé par votre famille sur vous vous fait souffrir, vous êtes à ce moment-là leur victime et ils sont pour vous votre bourreau.
        Pour en sortir il faut d’abord consentir à ce qui se passe pour le voir à l’œuvre (ne pas le refuser), en même temps que de voir comment vous vous y prenez pour les rejoindre dans leur interprétation négative de vous-même.

        Vous n’êtes pas née avec un « fort et mauvais caractère » vous êtes née « comme vous êtes née », sans jugement ni qualifications qui sont venus après.
        Tant que vous vous mettez dans la position d’avoir besoin d’être reconnue par ceux qui vous jugent vous vous condamnez à être leur proie donc à souffrir.
        Le problème n’est pas que votre famille vous juge mais que vous vous jugiez vous-même à travers leurs jugements. Il vous faut donc voir que c’est votre dépendance, votre besoin de reconnaissance par rapport à ces personnes qui vous jugent qui est le problème.

        La situation que vous vivez quand ils vous critiquent n’est pas réelle en soi, elle est juste réelle pour vous qui êtes attachée à eux : tant que vous ressentez le besoin d’être validée par vos bourreaux vous ne pouvez que souffrir.

        D’où le conseil d’agir pour vous-même en les laissant faire puisque votre vie est ailleurs. Vous avez besoin de vivre votre vie à vous, de vous ouvrir au monde et aux autres plutôt que de vous rétrécir à la mesure du regard de ceux qui vous maltraitent en vous jugeant.

        Y voyez-vous plus clair ?

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    3. Kriss

      Bonsoir,
      Merci encore pour votre réponse.

      Je comprends qu’il ne convient pas seulement de vouloir traverser son sentiment de tristesse mais le ressenti d’avoir été une victime afin de trouver la quiétude derrière la couche d’émotion.
      Le souci pour moi doit sans doute être qu’intellectuellement je pense l’avoir été mais que le ressenti ne vient pas vraiment. Donc j’en déduis qu’un travail de conscience est à faire à ce niveau.
      Merci

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