Sommes-nous responsables de celui qui nous blesse ?

Question de @julie :

Je n’arrive pas à saisir précisément cette notion de « responsabilité ». Certes, nous sommes responsables de nos choix, des conséquences de nos actes, mais justement, quand quelqu’un nous blesse (infidélité, désistement d’un ami qui avait promis de nous aider, etc…), où se situe la limite entre comprendre et accepter l’individualité de l’Autre et se respecter soi ? En d’autres termes, est-il déplacé de nourrir une rancoeur face à un proche qui nous ment, qui nous « plante », etc ?

Mes pistes de réponse :

Nous sommes tout particulièrement dans l’illusion dans notre relation avec nos amis et nos proches quand nous pensons qu’ils devraient répondre à nos attentes.
Conditionner son propre équilibre au comportement d’un autre, fût-il notre ami, est simplement dangereux pour soi-même puisque que l’autre est par nature imprévisible.
Si nous souffrons des comportements des autres, c’est simplement parce que, croyant qu’ils devraient répondre à nos attentes, nous sommes devenus incapables de ne pas refuser leurs comportements.
Ouvrir les yeux, c’est voir qu’à croire que les autres devraient agir conformément à nos attentes, nous courons le risque de devenir la victime de ces autres à travers l’expression de notre ressentiment contre eux.

De même que nous n’avons pas d’autre possibilité que celle d’accepter qu’il pleuve quand il pleut, nous n’avons pas d’autre possibilité (pour rester en paix), que celle d’accepter la manière dont l’autre a agi alors même que son comportement ne correspond pas à nos besoins. Notre déception nous montre simplement que nous avions préjugé de son comportement, elle met en évidence un urgent besoin de réajustement. C’est notre capacité à prendre la responsabilité de notre déception en remettant en cause nos attentes, qui nous aidera à ne pas devenir la victime insatisfaite de l’autre.
Donc oui, il est certainement déplacé – pour nous – de nourrir une rancoeur face à un proche qui nous ment ou nous plante.
Pour devenir capable de réviser nos attentes à l’égard des autres, il nous faut commencer par apprendre à ne pas céder à notre égocentrisme qui cherche à nous convaincre que les autres devraient répondre à nos attentes et apprendre à accepter ces autres tels qu’ils sont.
Dans un tel contexte, il serait certainement à notre avantage de comprendre que si l’autre a agi comme il a agi, c’est simplement parce qu’au moment où il a agi, il ne pouvait pas agir autrement. (Ce sont nos prétentions et nos jugements sur les autres, qui nous font croire que les autres auraient dû agir en accord avec nos besoins à nous.)

Être beau joueur avec soi-même et avec les autres c’est convenir que nous sommes toujours à nous-mêmes la cause de nos déceptions par rapport aux autres.
C’est bien nous qui sommes responsables de nos projections sur les autres, de la manière dont nous ne tenons pas compte de leurs comportements réels et de la manière dont nous les voulons autrement que comme ils sont.
Par contre, nous ne sommes pas responsables de l’incapacité des autres à être responsables d’eux-mêmes (par exemple à nous mentir ou à nous faire faux bond), alors pourquoi devrions-nous nous condamner à souffrir de leurs comportements en nous sentant leur victime ?
Dans ce contexte précis, il nous faut parvenir à prendre notre responsabilité par rapport à des personnes pour lesquelles nous pensons qu’elles ne sont pas fiables. Cela revient à dire à nous éloigner d’elles si nous en ressentons le besoin.
Nous souvenir que rester proche de personnes pour lesquelles nous ressentons qu’elles nous maltraitent s’apparente à du masochisme.
Ainsi si nous ne sommes pas responsables des personnes qui nous blessent, nous sommes bel et bien responsables de ce que nous faisons de nos blessures car être responsable de soi, c’est à la fois être responsable de ses actes et de ce que l’on ressent.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire : Pourquoi le reproche est vain et nuisible ? mais aussi : Les autres me déçoivent, Ressentiment ou responsabilité et Consentement, responsabilité et respect de soi-même.

  • Joce dit :

    Bonjour

    Oui je pose la une situation vécue il y a qqs jours
    Mon fils 32 ans a fait un arrêt cardiaque et a été plongé ds le chômas qqs jrs
    Auj tt va bien
    Mon frère qui a décidé cette année de ne plus me parler ni me voir
    N a pas changé de comportement vis à vis de moi lors de cet événement
    Cela m a bcp affecte ds un premier tps
    Puis je me suis dit qu il devait vraiment souffrir pour ne pas pouvoir même m écrire un petit mot de soutien
    Il a rendu visite à mon fils en mon absence
    Qd même
    Oui donc après avoir été blessée je compatis
    Et qd je. Au savoir l occasion de le revoir c est prévu pour un mariage d une nièce en juillet je me demandais si ce ne serait pas à moi d aller l enlacer
    Pour lui montrer mon amour
    Mais je ne voudrais pas le blesser non plus
    Je ne me vois pas l ignorer
    Qu est ce que je dois faire ?

    • Vous faire confiance, entre trop et trop peu, vous le sentirez le moment venu.
      Sentir ce besoin d’équilibre, c’est sentir que l’autre existe, et c’est énorme !

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    2 réflexions au sujet de « Sommes-nous responsables de celui qui nous blesse ? »

    1. Joce

      Bonjour

      Oui je pose la une situation vécue il y a qqs jours
      Mon fils 32 ans a fait un arrêt cardiaque et a été plongé ds le chômas qqs jrs
      Auj tt va bien
      Mon frère qui a décidé cette année de ne plus me parler ni me voir
      N a pas changé de comportement vis à vis de moi lors de cet événement
      Cela m a bcp affecte ds un premier tps
      Puis je me suis dit qu il devait vraiment souffrir pour ne pas pouvoir même m écrire un petit mot de soutien
      Il a rendu visite à mon fils en mon absence
      Qd même
      Oui donc après avoir été blessée je compatis
      Et qd je. Au savoir l occasion de le revoir c est prévu pour un mariage d une nièce en juillet je me demandais si ce ne serait pas à moi d aller l enlacer
      Pour lui montrer mon amour
      Mais je ne voudrais pas le blesser non plus
      Je ne me vois pas l ignorer
      Qu est ce que je dois faire ?

      Répondre
      1. Renaud Perronnet Auteur de l’article

        Vous faire confiance, entre trop et trop peu, vous le sentirez le moment venu.
        Sentir ce besoin d’équilibre, c’est sentir que l’autre existe, et c’est énorme !

        Répondre

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