Comment parvenir à me faire respecter par ma famille ?

Question de @whiteporpoise :

Merci pour tout ce que vous êtes et partagez.
J’ai coupé avec ma famille. J’ai écrit à ma mère au moins 2 fois que je ne voulais plus que l’on s’écrive, se voit ni se parle. Aucun membre de ma famille (car ils s’en mêlent tous, mon frère, mes sœurs) n’accepte. Mon frère me reproche de mettre la pression et est venu chez moi (heureusement je suis à randonner en itinérance). Ma mère est venue ou voulait venir.

Que dois-je faire ? Déménager, changer de ville ?
Que les étoiles scintillent pour vous.

Mes pistes de réponse :

Alice au chat du Cheshire :
« Voudriez-vous, je vous prie, me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
Cela dépend en grande partie du lieu où vous voulez vous rendre », répondit le chat.

Ce que vous devez faire dépend donc de ce que vous voulez, de ce qui est vraiment important pour vous. Mais le savez-vous ?

Vous pouvez utiliser – de manière ferme et résolue – la procédure dite du « disque rayé » : répéter inlassablement à votre mère (et à votre famille), que vous ne souhaitez plus la voir, lui parler ou même lui écrire, que vous êtes déterminée, que c’est ainsi pour le moment et que si vous changez d’avis vous le lui ferez savoir. Auquel cas il n’y aurait rien d’autre à faire que de lui montrer votre résolution en n’entreprenant plus aucune sorte de discussion avec elle (ni avec votre famille).

Il est toujours légitime de fuir pour un être qui se sent en danger. Harcelée par votre mère comme par votre famille incapable de vous entendre et de vous respecter, il peut être juste de décider de vous mettre physiquement hors de portée d’eux, ce qui reviendrait à être résolue à « partir sans vous retourner » dans la perspective de mener votre vie à vous – enfin – à l’abri définitif d’influences que vous estimez toxiques. Auquel cas changer de ville ou de région peut être en effet une option salvatrice.

Mais vous pouvez aussi vous poser la question de ce qui nécessiterait votre fuite ? Qu’est-ce qui ferait que vous devriez vous considérer comme leur victime ? Qu’est-ce qui vous empêcherait de les regarder dans les yeux, non pas pour les agresser, mais pour parvenir à vous faire respecter d’eux ? Observez éventuellement en vous ce qui fait que vous n’y parvenez pas ? Que vous continuez de discuter à propos de sujets sur lesquels vous ne voulez plus discuter ? Que vous vous considérez en quelque sorte et malgré vous comme « leur chose » et non pas comme une femme libre et souveraine d’elle-même ?

Vous m’aviez récemment posé la question : « L’entourage peut-il avoir eu une telle force inhibitrice de notre être, qu’aujourd’hui nous en soyons à craindre et redouter nos capacités ? » La réponse est oui, certainement. Auquel cas c’est un travail psychothérapeutique qui pourra vous aider à trouver votre place légitime, notamment en apprenant à affronter votre mauvaise conscience à être par vous-même en prenant votre place.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire : Doit-on prendre sur soi pour faire plaisir à l’autre ? et Consentement, responsabilité et respect de soi-même.

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