Mon fils ne m’invite pas, je serai seule à Noël…

Question de @marie :

Ce Noël mon fils ne m’invite pas et je resterai seule pour Noël ce qui n’a jamais été le cas donc je ne verrai pas mes petits enfants que je vois seulement si je me déplace car ils sont loin. Comment faire pour garder l’amour de ses enfants quand on vieillit et pouvoir voir ses petits enfants quand les parents se ferment à vous sans raison ?

J’ai toujours donné, élevé seule mes enfants.

Comment réagir ?

Mes pistes de réponse :

Il vous faut d’abord comprendre que se morfondre n’est jamais bon, car plus vous tomberez dans la victimisation et la pitié pour vous-même, plus vous souffrirez. (Le moteur de la souffrance est la victimisation et le repli sur soi.)

Comme alternative à la pitié de soi, je vous propose la réflexion, l’ouverture du cœur, puis l’action.

Comment s’y prendre pour garder l’amour ? La réponse est simple : nous ne pouvons recevoir que parce que nous donnons. Cela signifie que le moyen – en votre pouvoir – le plus sûr pour que votre fils s’ouvre à vous, c’est de vous ouvrir à lui (et comprenez que ce sera d’autant plus difficile pour vous que vous pensez de bonne foi lui avoir toujours tout donné). Il vous faut donc découvrir ce qui vous empêche de donner ce que votre fils veut recevoir de vous. Donner, c’est non pas donner ce que nous donnons volontiers, mais donner ce que nous sentons que l’autre demande (et que nous n’avons peut-être pas envie de donner), afin que l’autre le reçoive, ce qui n’est pas du tout la même chose.

Notre résistance à donner est souvent liée à notre désir de toute puissance (notre négativité), qui nous empêche de nous ouvrir à l’autre tel qu’il est. Or le meilleur moyen d’obtenir ce que nous voulons de l’autre est de commencer par nous adapter à lui.

C’est votre cœur de mère qui souffre qui pense que votre fils se ferme à vous « sans raison ». Si vous osez sortir de la manière dont votre souffrance filtre les choses, vous découvrirez qu’il y a nécessairement une cause à la fermeture et à l’incompréhension de votre fils. Une personne qui se ferme a toujours une raison à elle de se fermer, (elle se sent le plus souvent blessée et incomprise), et c’est cette raison qu’il vous faut mettre au jour pour pouvoir vous y adapter et ainsi pouvoir à terme, réaliser votre vœux le plus cher.

Plus vous tenez à vos raisons de souffrir (moins vous en démordez), plus la relation se durcira et moins vous aurez de chances de voir vos petits enfants à Noël, l’an prochain. A contrario moins vous obéissez à la part de vous qui souffre et se referme, plus vous vous ouvrez à votre fils, plus vous comprendrez qu’il a « ses raisons à lui », d’agir comme il agit. (Ses raisons à lui signifie ses raisons qui ne vous regardent pas parce qu’il ne vous appartient plus, et que l’aimer tel qu’il est vous demande de vous adapter à lui.)

C’est à cette condition que vous permettrez à l’énergie de circuler de façon fluide entre vous et lui. La relation étant apaisée, vous aurez mis toutes les chances de votre côté de pouvoir être invitée par lui, donc de pouvoir raisonnablement espérer passer le prochain Noël en compagnie de vos petits enfants.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire : Ma fille de 16 ans est une ingrate et Ma fille de 18 ans veut fuir notre amour, que faire ?

  • Marie France dit :

    Merci beaucoup pour votre réponse.
    Par contre je ne vois pas comment faire, je fais de mon mieux, je ne vois pas comment être ce que je ne suis pas.

    • Je suis d’accord avec vous, on ne peut pas être ce qu’on n’est pas et en même temps, on peut se laisser toucher par l’autre que l’on aime, apprendre à devenir vulnérable et moins entier, (c’est cela faire de son mieux).
      Petit à petit envisager et comprendre que l’autre, pourtant si proche, est très différent de nous et pas à pas apprendre à le regarder différemment pour l’accepter.
      Bonne chance à vous sur ce chemin de patience.

  • Véro dit :

    Bonjour,
    Merci pour vos réflexions qui m’aident tant.
    Vous parlez de la toute puissance, liée à la négativité. Pourriez-vous développer cela? Puisque ce “sentiment” bloque beaucoup de nos réactions, j’aimerai le comprendre pour pouvoir le dépasser. Car je sens que oui, ce sentiment de toute puissance est à la base de beaucoup de nos maux. Merci

    • Le désir de toute puissance est lié au besoin de l’égo d’avoir raison contre l’autre, cela nous permet de nous sentir les martyrs d’une situation et en même temps cela est à l’origine de beaucoup de souffrances.
      Les êtres humains sont tous différents, l’accepter ce n’est pas renoncer à être soi-même, au contraire. C’est envisager que l’autre a toujours une bonne raison (pour lui) d’avoir agi comme il a agi ou d’être ce qu’il est.
      Que cela nous plaise ou non, c’est pareil : l’autre est un autre.
      Dans une relation fusionnelle avec son enfant, le désir de toute puissance est particulièrement fort puisqu’il réussit à convaincre un parent que son enfant devrait s’ouvrir à ses besoins quand il ne s’y ouvre pas.
      C’est ainsi que le parent ressentant ce qu’il nomme « l’ingratitude de son enfant », s’éloigne de lui en inversant les rôles puisque ce sont les parents qui sont pour leurs enfants et non l’inverse.
      C’est dire à quel point le parent qui ressent cette ingratitude est lui-même identifié à ses besoins d’enfant perdu.
      L’amour pour son enfant s’accommode très mal de l’émotion d’ingratitude qui est une dépendance aux besoins de reconnaissance du parent, adressée à un enfant qui – s’il était aimé – ne devrait pas y être contraint.
      Pour aller plus loin, regardez : Que cela nous plaise ou non

      • Marie France dit :

        Vous dites que les parents sont là pour les enfants et non l’inverse .certes mais plus le parent vieillit ou est seul face à la société qui n’aime pas les vieux et les rejettent ,il appartient aux enfants d’être là pour leurs parents .c’est ce que font beaucoup d’enfants devenus adultes d’ailleurs .je me demande d’aleurs si cela n’est pas écrit quelque part dans la Constitution ce droit d’assistance aux us vulnérables et d’autant plus quand ce sont nos propres enfants et quand une femme a élevé seule ses enfants dans ce monde patriarchale

        • Oui, ce que vous partagez-là serait à souhaiter mais la vie est cruelle : quand les enfants s’éloignent de leurs parents parce qu’ils se sentent mal aimés par eux, les parents souffrent.
          Vous partagez avoir beaucoup souffert, notamment en ayant élevé seule vos enfants et c’est ce qui explique votre amertume. Vous avez également souffert de l’ingratitude de votre compagnon, de telle sorte que vous êtes devenue désabusée par rapport aux hommes en général.
          Il serait donc encore plus douloureux pour vous d’agir de telle sorte que vous vous mettriez votre fils définitivement à dos puisque cela vous condamnerait à ne plus pouvoir voir vos petits enfants.
          La vie ne répond pas à votre besoin de justice personnelle et c’en est d’autant plus douloureux pour vous. Alors quel chemin voulez-vous prendre ? Celui de courir le risque d’amplifier vos blessures mutuelles avec votre fils ou ouvrir votre cœur de mère blessée, par-delà votre amour-propre ?

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    6 réflexions au sujet de « Mon fils ne m’invite pas, je serai seule à Noël… »

    1. Véro

      Bonjour,
      Merci pour vos réflexions qui m’aident tant.
      Vous parlez de la toute puissance, liée à la négativité. Pourriez-vous développer cela? Puisque ce “sentiment” bloque beaucoup de nos réactions, j’aimerai le comprendre pour pouvoir le dépasser. Car je sens que oui, ce sentiment de toute puissance est à la base de beaucoup de nos maux. Merci

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      1. Renaud Perronnet Auteur de l’article

        Le désir de toute puissance est lié au besoin de l’égo d’avoir raison contre l’autre, cela nous permet de nous sentir les martyrs d’une situation et en même temps cela est à l’origine de beaucoup de souffrances.
        Les êtres humains sont tous différents, l’accepter ce n’est pas renoncer à être soi-même, au contraire. C’est envisager que l’autre a toujours une bonne raison (pour lui) d’avoir agi comme il a agi ou d’être ce qu’il est.
        Que cela nous plaise ou non, c’est pareil : l’autre est un autre.
        Dans une relation fusionnelle avec son enfant, le désir de toute puissance est particulièrement fort puisqu’il réussit à convaincre un parent que son enfant devrait s’ouvrir à ses besoins quand il ne s’y ouvre pas.
        C’est ainsi que le parent ressentant ce qu’il nomme « l’ingratitude de son enfant », s’éloigne de lui en inversant les rôles puisque ce sont les parents qui sont pour leurs enfants et non l’inverse.
        C’est dire à quel point le parent qui ressent cette ingratitude est lui-même identifié à ses besoins d’enfant perdu.
        L’amour pour son enfant s’accommode très mal de l’émotion d’ingratitude qui est une dépendance aux besoins de reconnaissance du parent, adressée à un enfant qui – s’il était aimé – ne devrait pas y être contraint.
        Pour aller plus loin, regardez : Que cela nous plaise ou non

        Répondre
        1. Marie France

          Vous dites que les parents sont là pour les enfants et non l’inverse .certes mais plus le parent vieillit ou est seul face à la société qui n’aime pas les vieux et les rejettent ,il appartient aux enfants d’être là pour leurs parents .c’est ce que font beaucoup d’enfants devenus adultes d’ailleurs .je me demande d’aleurs si cela n’est pas écrit quelque part dans la Constitution ce droit d’assistance aux us vulnérables et d’autant plus quand ce sont nos propres enfants et quand une femme a élevé seule ses enfants dans ce monde patriarchale

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          1. Renaud Perronnet Auteur de l’article

            Oui, ce que vous partagez-là serait à souhaiter mais la vie est cruelle : quand les enfants s’éloignent de leurs parents parce qu’ils se sentent mal aimés par eux, les parents souffrent.
            Vous partagez avoir beaucoup souffert, notamment en ayant élevé seule vos enfants et c’est ce qui explique votre amertume. Vous avez également souffert de l’ingratitude de votre compagnon, de telle sorte que vous êtes devenue désabusée par rapport aux hommes en général.
            Il serait donc encore plus douloureux pour vous d’agir de telle sorte que vous vous mettriez votre fils définitivement à dos puisque cela vous condamnerait à ne plus pouvoir voir vos petits enfants.
            La vie ne répond pas à votre besoin de justice personnelle et c’en est d’autant plus douloureux pour vous. Alors quel chemin voulez-vous prendre ? Celui de courir le risque d’amplifier vos blessures mutuelles avec votre fils ou ouvrir votre cœur de mère blessée, par-delà votre amour-propre ?

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    2. Marie France

      Merci beaucoup pour votre réponse.
      Par contre je ne vois pas comment faire, je fais de mon mieux, je ne vois pas comment être ce que je ne suis pas.

      Répondre
      1. Renaud Perronnet Auteur de l’article

        Je suis d’accord avec vous, on ne peut pas être ce qu’on n’est pas et en même temps, on peut se laisser toucher par l’autre que l’on aime, apprendre à devenir vulnérable et moins entier, (c’est cela faire de son mieux).
        Petit à petit envisager et comprendre que l’autre, pourtant si proche, est très différent de nous et pas à pas apprendre à le regarder différemment pour l’accepter.
        Bonne chance à vous sur ce chemin de patience.

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