Détricoter sa vie

Une croyance a souvent son origine dans l’enfance et on la traîne comme un boulet à son pied parce qu’on ne se rend même pas compte qu’elle est là ! On marche avec un boulet. En voyant réellement une croyance dans toute sa vulnérabilité, on détricote sa vie, mais cette fois-ci sans vouloir refaire un tricot, car on constate: « Je me trompais ! Je suis un tricot fait de brins de mémoire, une matrice suspendue dans le temps que j’ai inventée pour me tricoter une vie ». À chaque croyance dévoilée, il y a une maille de moins sur la broche jusqu’à ce qu’on constate : « Je n’ai plus de maille, plus de broche, plus de laine. Ah ! Je tricotais un chandail imaginaire pour habiller un fantôme : moi ! » Le témoin regarde, et silencieusement le corps se vide de toutes ses histoires inventées. »

Betty Quirion