C’est un peu comme si on était dans une piscine avec un ballon. Le ballon n’est pas beau et on n’a pas envie de le voir. Puisqu’on ne veut pas le voir on va le prendre et le mettre sous l’eau, pour ne plus le voir. Ça nous demande un effort permanent qui nous empêche de pouvoir libérer nos bras, nager et profiter de la baignade. Au bout d’un moment si je fatigue et relâche la pression, le ballon ressort avec beaucoup de force, il m’éclabousse et il est quand même là. C’est peut-être beaucoup plus habile d’accepter de laisser le ballon flotter, ça sera plus déplaisant que s’il était pas là mais ça sera mieux que de le maintenir en permanence sous l’eau parce qu’on va pouvoir récupérer l’usage de nos bras, profiter de la baignade et peut-être qu’à un moment le ballon va dériver un peu plus loin et on le verra peut-être un peu moins. C’est cette logique là l’acceptation, c’est considérer que la lutte n’est pas toujours la bonne stratégie, parfois c’est beaucoup plus habile d’apprendre à faire avec.
François Bourgognon, psychiatre.