Il nous reste donc à choisir…

Si, par exemple, nous percevons le monde comme un lieu hostile et autrui comme un adversaire toujours prêt à profiter de nous, notre relation aux autres sera empreinte de crainte et de méfiance. Si nous considérons le monde comme un lieu accueillant les autres comme a priori bienveillants, nous aborderons notre quotidien emprunts de cette vision chaleureuse. Nourris du sentiment d’appartenir à la grande famille humaine, nous considérerons les autres comme essentiellement identiques à nous dans leur désir d’être heureux et de ne pas souffrir. À l’inverse, si nous nous considérons comme une entité fondamentalement séparée de ce qui nous entoure et regardons les autres comme de simples instruments de notre bien-être, notre relation à autrui sera fortement égocentrée.

Matthieu Ricard