« L’homme n’est pas notre ennemi. »
Thich Nhất Hạnh
« Quand vous voulez quelque chose de matériel, vous sortez de l’argent pour l’acheter, mais quand vous désirez de l’amour, de la compréhension, la paix pour tout un pays, vous devez payer avec une monnaie plus précieuse que du simple argent. »
Sœur Chân Khôn
C’est après avoir entendu parler Sœur Chân Không de son combat pour la paix, en 1995, que j’ai lu sa passionnante autobiographie : La Force de l’Amour, une bouddhiste dans le Viêt-Nam en guerre.
Arnaud Desjardins sur la quatrième de couverture en disait :
« Son autobiographie est à la fois reportage de guerre et témoignage que seul l’amour est plus fort que la violence. Un livre qui nous donne une haute idée de la femme et où l’historien comme le chercheur spirituel trouveront des informations de première main. Il est difficile de préciser ce qu’on appelle « un bon livre », mais voici certainement un beau livre. »
Dans ce livre elle parle longuement de sa relation à la sœur Nhất Chi Mai avec laquelle elle participa activement à un groupe bouddhiste « l’École de la Jeunesse pour le service social » en s’occupant de l’éducation d’orphelins de guerre.
Elles sont toutes deux disciples du vénérable Thich Nhất Hạnh et pratiquaient un bouddhisme socialement engagé au Viêt Nam.
Le 8 avril de l’année de la Chèvre (Đinh Mùi) du calendrier lunaire correspondant au 16 mai 1967, sœur Nhất Chi Mai se rendit devant la pagode Tư Nghiêm à Saigon pour s’immoler par le feu en signe de protestation contre la guerre du Viêt Nam.
Elle avait 33 ans, laissant derrière elle dix lettres et poésies appelant à la fin de la guerre et au retour à la paix.
Avant de s’immoler, Nhất Chi Mai avait placé deux statuettes devant elle : l’une de la Vierge Marie, la seconde du bodhisattva Avalokiteśvara (qui incarne la compassion ultime), elle demandait ainsi aux catholiques et aux bouddhistes de s’unir pour défendre la paix.
Comme l’écrit sœur Chân Không :
« Elle donna sa vie parce que, plus que tout, elle voulait que les massacres cessent. »
Il m’a semblé qu’à une époque où beaucoup cherchent la paix en encourageant d’autres à se faire massacrer ou à aller massacrer ceux qu’ils appellent les ennemis, il était important de rendre hommage à une femme qui a tenté d’amener la paix dans son propre pays en payant du prix de sa propre vie.
Aujourd’hui, une rue d’Hô Chi Minh-Ville porte son nom, elle est considérée comme une héroïne anti-guerre.
Dans son livre, Sœur Chân Không se rappelle le poème de Thich Nhat Hanh que sœur Nhất Chi Mai avait lu à plusieurs reprises sur une cassette trouvée après sa mort, juste avant de s’immoler par le feu :
Promets-moi,
promets-moi aujourd’hui,
promets-moi à l’instant,
alors que le soleil est au-dessus de nos têtes
exactement à son zénith,
promets-moi :
Même
s’ils te frappaient
avec violence et de toute leur haine;
Même
s’ils te marchaient dessus et t’écrasaient
comme un ver.
Même
s’ils te démembraient et t’éviscéraient
Rappelle-toi, mon frère,
rappelle-toi :
l’homme n’est pas notre ennemi.
Le seul acte digne de toi est la compassion
inébranlable, infinie et inconditionnelle.
La haine ne t’aidera jamais
à vaincre la bête en l’homme.
Un jour, quand tu rencontreras cette bête, seul,
avec ton courage intact, ton regard pacifique,
serein,
(même si personne ne le remarque),
de ton sourire
naîtra une fleur.
Et ceux qui t’aiment
te remarqueront
pendant dix mille cycles de vie et de mort.
À nouveau seul,
j’irai la tête baissée,
sachant que l’amour est devenu éternel.
Sur la route longue et difficile,
Le soleil et la lune
continueront de briller.
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