Pétition : Non à l’accusation d’écoterrorisme !

(Pétition adressée à M. Darmanin, Ministre de l’Intérieur et à M. Nuñez, Préfet de Police)

Le 31/10/22 au matin, sur Fanceinfo, le préfet de police Laurent Nuñez, reprenant les propos du ministre de l’Intérieur, a qualifié d’écoterrorisme, les actions désespérées des activistes de l’écologie.

Il a notamment précisé que si le terrorisme visait à « créer des troubles graves à l’ordre public en vue de semer l’intimidation ou la terreur (…) Il n’y avait pas que les crimes. Il y avait aussi les dégradations, les détériorations, les destructions. » Mettant en parallèle les attentats du Bataclan ou de Charlie Hebdo avec les actions des écologistes.

Alain Peyrefitte, ministre de la Justice du Général De Gaulle en 1977, à qui ce dernier avait demandé un rapport sur les causes de la violence, a conclu son rapport par ces mots :

« Quand il n’est plus possible de parler, ni de comprendre, quand on ne veut plus subir, alors naît la violence, pour affirmer qu’on existe.1 »

Si de plus en plus de jeunes recourent à la violence pour obliger à l’action, c’est parce qu’ils ne sont pas entendus.

Les écologistes qui luttent pour maintenir la vie n’ont pas besoin d’être assimilés à des tueurs, ils ont vitalement besoin d’être écoutés parce qu’ils sont désespérés, et n’ont certainement pas besoin d’être caricaturés.

Nous ne devons avoir aucune illusion : la destruction de la planète Terre a commencé depuis si longtemps, qu’elle ne pourra engendrer aujourd’hui et demain que toujours davantage d’actes désespérés tant que les gouvernements ne prendront pas en compte ceux qui s’en indignent.

L’inaction accable ceux qui ne se résignent pas à la destruction de la planète, c’est donc l’inaction qui est la véritable cause de la violence. Le but des activistes est de forcer les gouvernements à se pencher sur la question, de dramatiser la situation que les responsables persistent à ne vouloir ni entendre ni voir. Tant que les actes des activistes ne seront pas pris pour ce qu’ils sont, des appels au secours, ils ne pourront qu’augmenter en intensité.

N’est-ce pas déchirant de se mettre à la place d’un jeune aujourd’hui ? Ne seriez-vous pas devenu féroce si à 20 ans vous aviez compris que votre planète allait être très prochainement inhabitable ?

Écouter, parler aux désespérés qui ne se sentent pas entendus est le seul moyen de leur permettre de ne pas devoir utiliser des procédés extrêmes. La rage des désespérés n’est bonne pour personne, elle ne peut qu’engendrer larmes et sanglots, le seul moyen de maintenir la paix est de parler pour entendre, agir et négocier.

C’est le désespoir qui est à combattre et non pas ses conséquences. Pourquoi humilier les désespérés ? Croyez-vous vraiment que la mission de la police soit de lutter contre le désespoir ?

Tous les spécialistes de la question soulignent et condamnent l’inaction des gouvernements. Vos engagements pour le climat ne sont « pitoyablement pas à la hauteur2 » a lancé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres le 27 octobre dernier. Dans un message vidéo, il a appelé à cesser immédiatement le « greenwashing » et les « faux-semblants » et a averti : « Nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale ». Comment quelqu’un qui a 20 ans aujourd’hui peut-il assimiler une telle information ?

Pour autant qu’il en est encore temps, il va vous falloir donner des signes forts de prise en compte de l’environnement pour faire cesser le désespoir de nos frères et de nos enfants.

Ces jeunes écologistes sont les porte-drapeaux de ce que nous ne voulons pas voir, peut-être parce que nous sommes devenus trop vieux et égoïstes. Même si vous les désignez comme tels, les écologistes activistes ne sont pas des terroristes. Écoutez-les, dans leur conscience citoyenne, ils s’époumonent à vous dire qu’ils préféraient être avec leurs familles plutôt qu’à manifester.

Dire que nous vivons un drame n’est pas une opinion mais une vérité.

N’oublions jamais que si le désespoir engendre la rage, la démocratie c’est la prévention du désespoir.

© 2022 Renaud Perronnet. Psychopraticien.

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Notes :

1. La documentation Française, Réponses à la violence, Rapport du comité d’études sur la violence, la criminalité et la délinquance, présidé par M. Alain Peyrefitte, Juillet 1977. 

2. Huffpost du 27/10/22.

Illustration :

Tête de mort mexicaine. La tête de mort est souvent associée à l’expression latine « Memento mori » qui signifie « Rappelle toi que tu vas mourir. » La symbolique du crâne est donc associée aux vanités humaines.

Pour aller plus loin, je vous invite à lire :


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Nita

Bonjour,
Ce texte me met mal à l’aise.
Mon conjoint utilisait les mêmes arguments pour justifier sa violence : le fait de ne pas être (soi-disant) écouté (à mon avis, obéi)…

Nita

Donc le sens de cette pétition serait : “Comprenez-les, au lieu de réprimer” ?

Muriel

Est ce que le terrorisme n est pas de stocker quelque chose de précieux et qui n appartient à personne (et donc à tous) au profit de quelques uns ? Qui plus est quand l évaporation dans les bassines est de plus de 50 % en été ? A quand le retour à une polyculture ou les haies, les arbres, les fleurs et les cultures cohabitent au lieu de ce spectacle de champs asséchés ?