« Si on ne voit que ce qu’on connaît,
comment peut-on voir quelque chose de neuf ? »
Et si c’était une erreur de prendre pour vrais les données de nos sens et les préjugés formés par nos croyances et nos habitudes ?
La psychologie moderne voit la cause de beaucoup de nos erreurs de jugement dans la « projection », mécanisme mental qui nous fait inconsciemment placer sur quelqu’un d’autre nos propres sentiments parce que nous sommes incapables de les accepter pour nous-mêmes.
Le philosophe Platon, à travers l’allégorie de la caverne, dénonçait déjà le conformisme à travers lequel nos opinions sont considérées à tort comme des normes objectives.
« Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ne nous ressemblent-ils pas ? Ils n’ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu’à eux. Des choses et d’eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos.
Que l’un d’entre eux soit libéré de force de ses chaînes et soit accompagné vers la sortie, il sera d’abord cruellement ébloui par une lumière qu’il n’a pas l’habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l’on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S’il persiste, il s’accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n’est qu’en se faisant violence qu’il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d’imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : ne le tueront-ils pas ? »
(Résumé de l’allégorie de la Caverne sur l’Encyclopédie libre Wikipédia.)
Le professeur et pasteur anglais Edwin A. Abbott, s’est inspiré de l’allégorie de la caverne en écrivant en 1884 « Flatland », conte qui narre les aventures d’un carré dont le monde à deux dimensions est mis en cause par la découverte d’une sphère… à trois dimensions.
L’extrait vidéo ci-dessous s’en inspire en nous invitant à remettre en cause l’objectivité de nos perceptions. Et si ce que nous appelons « notre conscience » ne se réduisait pas plutôt à « ce dont nous sommes conscients » ?
Compteur de lectures à la date d’aujourd’hui :
1 656 vues
ÉVOLUTE Conseil est un cabinet d’accompagnement psychothérapeutique et un site internet interactif de plus de 8 000 partages avec mes réponses.
Avertissement aux lectrices et aux lecteurs :
Ma formation première est celle d’un philosophe. Il est possible que les idées émises dans ces articles vous apparaissent osées ou déconcertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expérience, je ne vous invite pas à croire ces idées parce qu’elles sont écrites, mais à vérifier par vous-même si ce qui est écrit (et que peut-être vous découvrez) est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions (et peut-être de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes.)