Comment faire passer l’acceptation de ce qui a été du cerveau aux tripes ?

Question de @marie :

Bonjour,
63 ans, enfant non désirée, abusée par un oncle vivant chez nous, élevée par des parents se souciant peu de moi. Grâce à une longue thérapie, j’ai compris le pourquoi de mes actes et réactions. Mais mes réflexes de défense, de protection disproportionnés persistent.

Vous dites que les émotions enfouies doivent être « vécues » pour être « dépassées ». Mais, concrètement, comment faire ? Comment faire passer l’acceptation de ce qui a été, du cerveau « aux tripes » ?

Merci beaucoup.

Mes pistes de réponse :

Le travail est de parvenir à vous réconcilier avec la part de vous qui a été si douloureusement blessée (et qui refuse jusqu’à ce jour de l’avoir été.)
Comprendre le pourquoi de vos actes est insuffisant, il vous faudra aussi comprendre que derrière le pourquoi de certaines de vos réactions, se cache encore la peur et peut-être la colère, autrement dit des émotions encore non exprimées parce qu’interdites. Vos réactions sont le produit du refus de ce que vous avez vécu dans le passé.
Pour se faire il vous faudra commencer non pas par comprendre avec la tête mais par voir avec les yeux du cœur et pour cela vous entraîner à avoir le goût de la vérité : le goût des choses telles qu’elles sont.
C’est à partir de cet entrainement que vous parviendrez un jour à « accepter » avec la totalité de vous-même ce que vous avez vécu donc à faire en sorte que votre passé ne laisse plus de trace en vous.
C’est un travail long et exigeant que celui de s’ouvrir à sa propre souffrance : sentir les choses avec la vulnérabilité de son cœur pour soi-même. C’est une alchimie intime et c’est votre cœur qui doit se rapprocher de vous-même d’abord. La compréhension viendra naturellement après.
« Voir1 », c’est dissiper l’illusion, l’esprit veut des recettes, on ne peut se réconcilier avec ce qui a été qu’en « voyant » inconditionnellement la réalité telle qu’elle est.
Par exemple, réussir à accepter n’avoir pas été désirée revient à consentir un jour à ne plus en avoir besoin, notamment parce que ce qui est certain c’est que vous avez été désirée par la vie puisque vous êtes vivante. Personne ne peut créer de toutes pièces un tel consentement, il s’agit de s’ouvrir à l’évidence, de vous laisser toucher par ce qui est là, pas loin, tout près de vous.
Pour ce faire, prenez-vous pour une chercheuse, il faut que vous parveniez à vous rencontrer d’une manière nouvelle de façon à vous accepter totalement.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire : Esquiver ou digérer ?

Note :

1. À propos de « voir », lisez : Dissiper l’illusion, pour découvrir ce qui empêche de voir, lisez : Le Mental

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *