Accepter les fragilités

A quoi est-ce que ça peut bien servir que nous soyons fragiles ?

C’est que toute différence est une fragilité. Moi qui ne suis qu’une femme, je suis handicapée du masculin. Ecouter c’est accepter de ne pas faire disparaitre l’autre en soi, accepter de ne pas le connaitre sans que ce soit lui qui se révèle lui-même. Est-ce que c’est une position de faiblesse ? Oui si la vie n’est qu’individuelle. Non si elle est relation. Je crois que lorsque nous n’acceptons pas la fragilité de l’autre c’est que nous sommes nous-mêmes dans la mauvaise fragilité qui peut se résumer en un mot : la peur de l’autre. Ce que la force ne pouvait pas, la fragilité le peut, elle est présence sans menace pour l’autre. Là, on est entré dans l’autre monde : celui de l’être avec l’autre.

Marie Balmary (Psychanalyste)