Le faux amour parental

Ce qu’on appelle amour parental est souvent tellement empreint d’agression et de besoins narcissiques non satisfaits que le respect des parents pour l’enfant est faible ou totalement absent. Kafka insiste sur le fait que le respect pour l’enfant est de loin beaucoup plus important pour sa vie que ce qu’on appelle « l’amour parental ». Ce phénomène pourrait souvent être décrit ainsi : « Mon enfant est ma propriété. Je l’aime parce qu’il est à moi. Je l’aime parce que je ne pourrais exister sans lui ». C’est une forme d’amour qui ne voit pas l’enfant, qui est aveugle à ses besoins. Si vous voulez apprendre à « voir » et à respecter votre enfant, alors vous devez apprendre à voir et à respecter le petit enfant que vous fûtes autrefois. (…)

Ce n’est jamais une conviction idéologique qui fait de vous un parent respectueux et empathique. Un individu peut avoir des idéaux très humanitaires en restant très autoritaire. Ce que les parents disent faire n’est pas nécessairement ce qu’ils font réellement.

Alice Miller, Interview d’Ami Lönnroth