Hypocrisie et vérité

Tandis que l’Empereur cheminait fièrement à la procession sous son dais magnifique, tous les hommes, dans la rue et aux fenêtres, s’écriaient : « Quel superbe costume ! Comme la queue en est gracieuse ? Comme la coupe en est parfaite ! » Nul ne voulait laisser voir qu’il ne voyait rien ; il aurait été déclaré niais ou incapable de remplir un emploi. Jamais les habits de l’Empereur n’avaient excité une telle admiration.

– « Mais il me semble qu’il n’a pas du tout d’habit », observa un petit enfant.

Hans Christian Andersen, Les habits neufs de l’empereur