Manifeste contre la violence “éducative”

La France a signé et ratifié le 7 août 1990 la Convention des droits de l’enfant. L’article 19 de cette Convention stipule que les États signataires “prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toutes formes de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales”.

Or, en France, d’après un sondage SOFRES de janvier 1999, 80% des parents donnent à leurs enfants gifles et fessées quand ce ne sont pas des coups de martinet ou de ceinture. Presque tout le monde trouve cela normal, inoffensif et même nécessaire. Et les services sociaux et la Justice n’interviennent que dans les cas extrêmes.

Pourquoi est-il permis de frapper un enfant alors qu’il est interdit de frapper un homme adulte, une femme, une personne âgée et, en prison, le pire des criminels? Nos lois ne permettraient-elles d’agresser que les plus faibles?

Les enfants ont le droit d’être élevés sans violence, ce qui ne signifie pas sans fermeté.

De multiples études récentes, dont un rapport de l’OMS de novembre 2002, ont montré que difficultés scolaires, délinquance, violence, dépression, alcoolisme, abus de drogues, maladies diverses et même accidents ont très souvent pour origine des violences, même modérées, subies dans l’enfance. Maintenant que nous le savons, nous n’avons plus l’excuse de l’ignorance qu’avaient nos parents.

Pourquoi s’étonner que certains jeunes recourent à la violence quand le premier exemple de violence leur a en général été donné par leurs propres parents les frappant sur les joues, le crâne, le dos ou les fesses? L’enfant frappé apprend à frapper les autres. L’enfant respecté apprend à respecter les autres. Le rôle des parents est-il d’enseigner la violence ou le respect?

Les parents qui frappent leurs enfants pour les éduquer le font le plus souvent parce qu’ils ont été frappés eux-mêmes et qu’ils ignorent les conséquences de leurs coups. Seule une interdiction sans ambiguïté, comme celle qui, en France, interdit les coups à l’école depuis le XIXe siècle, peut mettre fin à ce cycle. La France, comme déjà seize pays, dont quatorze européens, doit voter une loi spécifique interdisant toute violence, y compris fessées, gifles, tapes, etc. Cette loi doit être assortie non pas de sanctions judiciaires mais d’une large information apportée aux parents ainsi qu’aux futurs parents sur les effets des coups et les moyens d’élever les enfants sans violence, exactement comme il est demandé aux automobilistes d’être familiers avec le code de la route.

Les signataires de ce manifeste demandent au gouvernement et à leurs députés de mettre la législation française en harmonie avec la Convention des Droits de l’Enfant, comme le demande le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU, et de voter une loi spécifique qui interdise vraiment toute forme de violence à l’égard des enfants. Le texte de cette loi pourrait être semblable à celui de la loi danoise :

“L’enfant a droit au soin et à la sécurité. Il faut agir de manière respectueuse vis-à-vis de l’enfant et ne pas lui infliger de punition corporelle ou autre traitement humiliant.”

TRAITONS LES ENFANTS COMME NOUS

VOUDRIONS QU’ILS NOUS TRAITENT

Ce manifeste est lancé avec le soutien de :

  • l’association « Ni claques ni fessées » (Tél/fax : 01 46 38 21 22)
  • l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire (OVEO) (chez O. Maurel, Chemin de la Cibonne 83220 Le Pradet) Site Internet ICI

Je vous invite vivement à aller consulter le site Internet “Ni claques ni fessées”, vous y trouverez beaucoup d’informations et des réflexions justes et non culpabilisantes :

  • Des arguments contre les punitions corporelles
  • Comment élever ses enfants sans claques ni fessées
  • Légiférer contre les punitions corporelles
  • Quelques points d’histoire en France et ailleurs
  • Un choix de livres pour élever les enfants sans claques ni fessées
  • Ainsi qu’une plaquette fort instructive à télécharger en PDF (876 K)

Pour cela cliquez ICI


Compteur de lectures à la date d’aujourd’hui :

2 049 vues

 

CLIQUEZ ICI POUR VOUS ABONNER AUX COMMENTAIRES DE CET ARTICLE
Abonnement pour
guest

2 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
V. Beaudry

Profession : Étudiant
Ville : Montréal.
Pays : Canada.

Merci beaucoup pour ce document très intéressant. étant contre les punitions, je suis tombé sur cet article de grande qualité qui couvriras une partie de mon travail de Philosophie 🙂

Sabine

Profession : Consultante en informatique.
Ville : Orsay.
Pays : France.

Mes enfants sont dans une école où la fessée est souvent donnée et très peu de parents semblent gênés. Par contre tout le monde admet que les enfants sont violents. Arrêtons de punir nos enfants alors qu’il ne font qu’imiter les adultes. C’est à nous adulte de montrer le bon exemple ce sera alors plus simple pour nos enfant de le suivre.