Pensées

Observer la manière dont nous adhérons sans sourciller à ce que nos pensées nous racontent est très intéressant car cela nous permet de découvrir que nous en sommes les esclaves.

Il suffit que nous pensions, par exemple, après coup, que nous aurions dû être plus à l’écoute des plaintes de notre voisine ou que nous aurions dû rendre visite à notre vieille tante au lieu d’aller au cinéma, pour aussitôt culpabiliser.

Nous continuons, adultes, à fonctionner comme des enfants, avec un juge intérieur qui commente sans arrêt ce que nous faisons en le taxant de « bon » ou de « mauvais » (selon les critères de nos parents et de nos éducateurs – que nous n’avons jamais remis en cause). Et nous nous identifions à ce juge intérieur sans jamais nous poser la question de savoir « qui », en nous, est d’accord ou pas avec ce que nous pensons.

Red Hawk écrit à ce propos : « La pensée ne peut pas résoudre le problème de ma vie parce que c’est la pensée qui est le problème. »

Découvrir que c’est la pensée qui est le problème c’est envisager d’arrêter de lui obéir aveuglément. Elle n’est pas « nous », même si le plus souvent nous nous prenons pour elle.

Arnaud Desjardins précise : « Notre indépendance intérieure par rapport à nos pensées conditionne notre indépendance extérieure par rapport aux événements. »

Moins nous nous sentirons obligés de croire ce que nos pensées nous disent, plus nous parviendrons à être libres d’accueillir les événements tels qu’ils arrivent.

Si – par exemple – nous nous sentons aujourd’hui encore honteux face au regard de l’autre, c’est parce que nous avons cru, dans l’enfance, au moment où nous étions si vulnérables, que le jugement de l’autre sur nous était la vérité, et que donc nous n’étions pas OK tels que nous étions.

Découvrir que « ce qui nous oblige » ainsi à la honte n’est qu’une pensée à laquelle nous adhérons et que nous n’avons jamais songé à remettre en cause est tout bonnement renversant.

© 2014 Renaud & Hélène PERRONNET Tous droits réservés.


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8 Commentaires
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Catherine

très bon sujet mais pas facile du tout, merci également pour ces témoignages, j’ai beaucoup de mal à vous répondre, je dirais seulement que nos pensées sont aussi des vagabondes et que, si on devait les mettre par écrit on serait sans doute surpris en les lisant quelques temps plus tard, je voudrais savoir autre chose, par exemple pense-t-on de la même manière dans toutes les langues ?
Merci pour votre site

el hedri

Bonjour! De deux heure à cinq heure nuit blanche, un fleuve constant de pensées. Impossible de m’extraire du flux.Je tente chaque fois que je le peux de sortir la tete hors de l’eau, de voir comment les pensées s’enchainent…Pour y parvenir sans etre emporté à nouveau je parle à …mon cerveau…:”comment en est on arrivé à cette pensée? Il y avait ça puis ça …et apres? je vois pas le lien? Il faut qu’on trouve, cherche, aide moi!” silence pendant un bon moment, là il faut savoir attendre (…sans impatience…respectueusement)et hop toute l’info arrive…et là il faut savoir dire merci.… Lire la suite »

Martine

Bonjour, Je suis aide soignante, en milieu hospitalier, et j’ai appris à travailler avec mes cinq sens (la Vue, l’Ouïe, l’Odorat, le Toucher, le Goût), mais depuis quelque temps, j’y ai inclus, la Pensée, et cela m’aide beaucoup, énormément. C’est à dire, être là ! avec l’équipe, être là ! avec le patient, sans porter de jugement, être simplement là ! ici et maintenant avec eux ! sans pensées, ni lendemain, c’est extraordinaire comme la relation avec le Patient, comme l’échange avec l’équipe est complètement différente, on ne se raconte pas de bobard, elle est réelle, vivante, elle est présente… Lire la suite »

Mimi

Bonjour,
Je me sens confuse sur le sujet d’être OK telles que nous sommes.
Quand nous avons de mauvaises habitudes, qui nous nuisent ou nuisent aux autres, sommes nous OK telles que nous sommes ?
Une mère qui bat son enfant est-elle OK comme elle est ? Un mari qui cherche à détruire sa femme est-il OK comme il est ?
Des personnes aux comportements toxiques sont-elles OK comme elles sont ?
Merci de m’éclairer.
Cordialement.

Pascale

Bonjour, Mon interrogation sera peut-être un peu décalée par rapport à votre pensée… Toutefois, en lisant la phrase suivante : “Il suffit que nous pensions, par exemple, après coup, que nous aurions dû être plus à l’écoute des plaintes de notre voisine ou que nous aurions dû rendre visite à notre vieille tante au lieu d’aller au cinéma, pour aussitôt culpabiliser.”, je n’ai pu m’empêcher de m’interroger par rapport à la chose suivante : Les personnes qui ont besoin de prendre leur distance par rapport à une autre, ont bien souvent du mal, me semble-t-il, à émettre un message clair… Lire la suite »