Comment ne plus avoir peur de ceux qui nous critiquent ?

Un aspect du travail thérapeutique :

Prendre conscience de son schéma principal et le remettre en cause.

« Pour découvrir les différentes facettes conscientes et inconscientes qui nous constituent, il faut se mettre à l’écoute de soi-même; regarder ce que l’on fait et se demander qui agit. On s’aperçoit alors qu’une large partie de ce qu’il y a véritablement à connaître consiste en ces couches de mémoires et d’expériences qui se sont cristallisées et sont devenues, à la longue, des façons automatiques de faire, de sentir et de penser. »

Guy Corneau.

Question d’A. M. :

Travailleuse Sociale.

Je me présente, je m’appelle A. M. Je suis étudiante et en septembre, je vais entreprendre ma troisième année d’études supérieures. (Je suis dans le domaine du social et vais étudier pour faire travailleur social.)

Je fais appel à vous, car je ne sais plus qu’elle attitude adopter.

Durant mes deux années d’études, j’ai fait la connaissance de deux filles de ma promotion. Au départ, tout se passait pour le mieux, nous nous entendions bien et étions proches. Je les considérais comme mes amies.

Au début, de la deuxième année, une autre fille est venue compléter notre groupe, c’est à partir de ce moment que les choses se sont envenimées pour moi.

En effet, les tendances du groupe se sont inversées, mes amies se détournaient de moi, pour la nouvelle arrivante. Je leur ai parlé à plusieurs reprises, à chacune pour leur expliquer que je me sentais exclue.

Rien à faire, elles continuaient comme si de rien était. Ce comportement m’a fait énormément de mal, car du jour au lendemain, j’avais l’impression de me retrouver seule. Finalement, j’ai pris mes distances avec ces personnes car elles me stressaient constamment (elles étaient les meilleures de la promotion et parlaient tout le temps des cours).

J’en étais arrivée à un tel point, que je ne voulais plus aller en cours.

Aujourd’hui, je n’ai plus de contact avec elles, le problème est que je me retrouverai avec elles à la rentrée au mois de septembre et que je ne sais pas du tout qu’elle attitude adopter. Je n’ai plus envie de subir leur comportement.

Avec ces personnes, je me sentais rabaissée, inutile et toujours à la traîne. Surtout avec l’une d’entre elle, qui a énormément d’influence sur les gens.

J’aimerais savoir quelle attitude adopter ou quels conseils pouvez-vous me donner, pour réussir à les ignorer.

Ma réponse :

Voudriez-vous commencer par lire mes articles « Voir ses schémas à l’œuvre pour y renoncer » et « Le défi de l’aidant », que vous pourrez facilement télécharger sur mon site, peut-être cela vous parlera-t-il ?

La question importante est à mon sens pour vous, de découvrir pourquoi quand des gens que vous aviez cru être vos amies (et qui ne le sont pas en fait) se détournent de vous, vous avez, je vous cite, « énormément mal. »

C’est un peu comme si vous aviez été « abandonnée » et que par là même vous soyez devenue incapable de regarder dans une autre direction que celle de votre blessure.

Qu’est-ce qui s’est activé en vous (selon vous) à ce moment là ? Avez-vous déjà été « trahie » dans votre existence ? Il semblerait que oui, et que ces attitudes fassent ressurgir un passé douloureux pour vous.

Ce que vous dites : « Je n’ai plus envie de subir leur comportement » est très juste. Posez-vous cette question : qu’est-ce qui ferait que vous soyez condamnée à devoir le subir ?

Quelle attitude adopter avec des gens qui ne souhaitent plus vous voir selon vous ? Pouvez-vous définir ce qui vous empêcherait de ne plus voir ceux que vous ne voulez plus voir ?

Mais vous avez surtout besoin de découvrir pourquoi (quand les autres ne veulent plus de vous) vous vous sentez rabaissée ?

Comment estimez-vous la confiance que vous avez en vous ?

N’avez-vous pas le droit (comme chacun) de ne pas devoir être dépendante des autres ? (Etant entendu que notre dépendance commence au moment même où nous nous sentons les victimes des autres).

Je comprends bien que vous appréhendiez la solitude aujourd’hui. Mais comment allez vous agir pour ne pas en être la victime ? Comment allez-vous vous y prendre pour vous ouvrir aux autres ? A de nouvelles relations ?

Votre peur, votre solitude sont dans votre esprit, il ne s’agit pas de les sous-estimer car elles sont réelles, je vous invite juste à tenter de les comprendre : « Tiens, c’est intéressant. Qu’est-ce qui fait que je ressens cela ? »

Savez-vous pourquoi vous craignez cette solitude ? Vous a-t-on fait croire que vous n’êtes pas à la hauteur et fragile ? Si oui, qui ?

2) Réponse d’A. M. le 21/08/06 :

Je tiens à vous remercier de m’avoir répondu.

Lorsque vous m’avez dit que j’étais en quelque sorte « abandonnée » et que j’étais incapable de regarder dans une autre direction. C’est exactement ce que je ressens.

Cette situation je l’ai déjà vécue, et j’ai l’impression qu’à chaque fois ça recommence.

Au lycée, j’étais très proche d’une fille, mais j’ai fini par comprendre que je la craignais. Je n’osais jamais lui dire le fond de ma pensée car elle était très agressive et faisait des scènes en public. Ce n’était pas une amie parce ce que j’avais peur d’elle, elle s’est fait d’autres amies. Vous savez, nous avons repris contact toutes les deux il y a un an environ. La situation n’a pas changé, elle est toujours pareille et moi aussi, je n’ose pas lui dire ce que je ressens, parfois j’ai envie moi aussi de crier et de m’exprimer comme elle, de lui dire ma façon de penser et ce qui ne me plait pas chez elle mais je n’y arrive pas, et elle le sait.

Non pas que je n’ai pas de caractère mais avec certaines personnes, ça ne ressort pas.

Je me sens rabaissée et trahie parce que j’ai l’impression de ne pas être assez bien pour ces filles. Toutes les trois étaient les premières de la promotion. Cette relation me stimulait au départ, puis au fur et à mesure du temps, j’étais de plus en plus découragée, sans m’en rendre compte ; cette relation m’épuisait, j’avais l’impression qu’elles étaient, tout le temps en compétition. J’ai douté de moi, me disant que j’étais nulle, que jamais je ne serais acceptée dans cette fameuse école pour ma troisième année et que elles oui car elles étaient les meilleures. Finalement, contre toute attente j’ai été acceptée et une des trois (la dirigeante du groupe) est sur liste d’attente, elle, la première dans tous les domaines.

Vous savez, lorsque j’ai appris qu’elle était sur liste d’attente, j’ai été contente. Je me déteste pour ça, mais je me suis dit ce jour là : ce ne sont pas toujours ceux qui ont les meilleures notes qui y arrivent. Quelle pensée puérile. Vous vous rendez compte. Je déteste toutes ces situations que j’ai vécues, parce que je trouve, en y pensant que c’est d’un ridicule, tellement enfantin, et le pire de tout ça, c’est que ça m’affecte encore aujourd’hui.

En côtoyant ces filles, je me suis sentie rabaissée car je me suis dit que je ne serais jamais à la hauteur dans ma future profession, que je n’étais pas assez intelligente et beaucoup mais alors beaucoup, beaucoup moins bien qu’elles, vu qu’elles m’excluaient constamment. Je me comparais sans cesse à elles. C’est par leur comportement que je me sentais rabaissée et inutile. En même temps, je ne voulais pas me soumettre à elles, et qu’elles me dirigent. Je voulais rester moi.

Oui, je ne veux plus les voir et ne plus subir leur comportement, mais d’un côté j’y suis condamnée car elles seront dans ma promotion (de 15 élèves).

Bien sûr je veux rencontrer d’autres personnes, mais je les connais quasiment toutes car elles sont de ma promotion de l’année dernière, où il n’y avait que des clans.

Je n’ai pas beaucoup confiance en moi, dans beaucoup de domaines. Je le sais. Ce que je voudrais, c’est vivre ma vie, ne pas être dépendante des autres, être moi, et qu’on m’apprécie pour ce que je suis. Oui, tout ce que je veux c’est être moi.

Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi, je n’arrive pas à avoir une amie qui m’apprécie pour ce que je suis.

Je ne sais pas répondre à certaines questions que vous me posez : « Quelle attitude adopter avec des gens qui ne souhaitent plus vous voir ? » Les ignorer ?

« Comment agir pour ne pas en être la victime ? » Prendre confiance en moi ?

Je doute de moi, je me rends compte qu’il est très difficile de se connaître soi même. Par moments je suis tellement stressée, j’essaie de me demander pourquoi ? Mais parfois je ne sais pas y répondre. Je ne m’écoute pas assez et ne me fais pas confiance.

Ma réponse :

Je vous propose quelques pistes supplémentaires sur la base de vos réflexions.

Quand vous dites : « Cette situation je l’ai déjà vécue, et j’ai l’impression qu’à chaque fois ça recommence. » Sachez que tant que vous n’aurez pas été voir ce que cette situation réactive, cela recommencera. Si vous souhaitez que cela cesse parce que cela vous fait souffrir, il faut que vous vous demandiez (au besoin avec l’aide d’un thérapeute à la hauteur) ce que cela réveille en vous.

Il y a des personnes qui vous sont proches et qui par leurs attitudes et depuis très longtemps vous font peur, dans ce contexte il est très difficile pour vous de séparer l’amitié de la peur. Pour vous, dans votre histoire personnelle, il y a eu confusion et cela vous met très mal à l’aise parce que vous vous demandez qui est quoi. En ce sens, comprenez bien que « par rapport à votre apprentissage », vous êtes totalement « normale ». Vous vivez un douloureux paradoxe parce que vous avez appris à avoir peur de qui vous étiez proche. Tout être humain qui aurait appris la même chose que vous vivrait ce douloureux paradoxe.

Vous vivez dans la peur de la critique des autres parce que vous pensez, je vous cite : « Quand les gens m’excluent, cela veut dire que je suis beaucoup mais alors beaucoup moins bien qu’eux. » Comment savez-vous cela ? Quelle est l’expérience de vie qui vous a appris cela ?

Le propre de la peur pathologique est de vous inhiber donc de vous empêcher d’agir. Tout au fond de vous, vous avez envie de crier… mais vous n’y parvenez pas, du moins dites-vous « avec certaines personnes ». C’est là, précisément ce que vous avez à découvrir : avec quel type, quel genre de personnes ? Des personnes qui vous feraient penser à qui ?

Parce que vous êtes enfermée dans la peur d’être critiquée, vous créez un « sentiment d’infériorité ». Comprenez que ce sentiment d’infériorité n’existe que parce que vous êtes enfermée dans cette peur qui vous use et vous fait dépenser une énergie considérable.

Ce qui est intéressant à observer c’est que les faits (vous êtes acceptée en troisième année) démentent votre croyance (en votre incapacité à réussir). Votre sentiment d’infériorité ne repose donc sur rien d’objectif, il est une croyance que vous avez été amenée à avoir sur vous. Pourquoi et comment sont les deux questions essentielles auxquelles il est important, pour vous de répondre.

Parce que vous pensez que vous n’avez aucune « raison valable » d’être dans le ressentiment vis-à-vis de « ces filles de votre promotion », quand vous l’êtes, vous vous en voulez, vous vous détestez. Souvenez-vous toujours qu’un être humain qui a peur fonctionne à la manière d’une victime et le propre d’une victime, c’est d’avoir du ressentiment contre les autres. Vous ne vous aimez pas sous ce jour, vous vous trouvez « ridicule »… simplement parce que vous n’avez pas encore accès à la raison qui fait que vous fonctionnez comme une victime. Vous ne pouvez pas – pour le moment – vous dissocier de vos propres croyances négatives sur vous-même.

Comme toute personne qui ne s’aime pas vous vous comparez aux autres (en oubliant que vous êtes unique donc incomparable). En fait, de vous comparer vous permet de vous éviter de vous confronter à la cause véritable de votre difficulté présente (qui est liée à la réactualisation de votre vécu passé). A un autre moment, quand vous reprenez courage et confiance en vous (ce qui vous montre que vous n’êtes pas brisée), vous réagissez et exprimez de tout votre cœur que vous voulez « rester vous-même ».

Bien sûr, ce ne sont pas les autres qui sont la cause de vos comportements de peur mais la manière dont vous les voyez, dont vous les interprétez, dont vous leur donnez de l’importance (et cela bien malgré vous) c’est pour cela qu’il faut (si vous le voulez) aller voir, là où ça vous fait mal, c’est-à-dire découvrir ce qui est à l’origine de votre peur.

Oui – comme chacun de nous – vous avez le droit de devenir qui vous êtes donc de vivre votre vie. Ce qui vous en empêche (pour le moment) est votre dépendance au passé.

Je suis d’accord avec vous, « il est très difficile de se connaître soi même », cela demande de la détermination c’est-à-dire oser regarder ce que communément les gens n’osent pas voir en face.

Toute seule, vous concluez « Je ne m’écoute pas assez », c’est très juste, il va falloir que vous appreniez à vous écouter, à vous découvrir, à vous comprendre. Le seul obstacle à cela serait de penser que vous n’y auriez pas droit parce que vous seriez mauvaise ou moins bonne que les autres. C’est cette pensée ségrégationniste qui vous interdirait d’oser penser que comme tous les êtres humains, vous avez le droit de ne pas craindre les autres, donc de prendre en compte votre peur qui vous les fait craindre afin de vivre et d’être heureuse.

Cette pensée doit devenir peu à peu une certitude et cette certitude vous permettra peu à peu d’avancer, de prendre confiance donc de pouvoir faire avec votre peur.

Cela vous sera rendu possible grâce à la connaissance que vous aurez de vos propres mécanismes. Ce travail sur vous est capital, surtout pour la « travailleuse sociale » que vous voulez devenir (et qui ne pourra pas se permettre de devenir une victime des personnes qu’elle se proposera d’aider.)

3) Réponse d’A. M. le 01/11/06 :

Je tiens à vous donner quelques nouvelles.

J’ai laissé passer la rentrée pour prendre mes repères, et réfléchir sur moi-même.

Il y a quelques jours, à mon école, une intervenante nous a fait cours et était psychologue. Une chose dans ses dires m’a frappé, et depuis, je réfléchis beaucoup dessus et comprends plus de choses.

Elle a dit que lorsque nous étions petits, si nous avions des problèmes pour être intégrés dans un groupe (amis, camarades de classe), il y a de fortes chances, que cela se reproduise de manière inconsciente plus tard.

Or, je me souviens de mon enfance, elle était pénible car j’étais à l’école dans mon village, les instituteurs se connaissaient bien et échangeaient beaucoup entre eux.

J’étais considérée comme un cancre, en réalité, j’étais effrayée par mes professeurs et n’arrivais plus à réfléchir, ce qui expliquait mes mauvaises notes (cela aussi j’ai pris du temps pour le comprendre), ils s’énervaient dès que je ne comprenais pas et me montraient du doigt, tous les élèves ricanaient. L’ennui est que cela s’est poursuivi pendant tout mon cycle primaire, vu que les professeurs communiquaient entre eux.

Tous les matins, avant d’aller à l’école j’avais terriblement mal au ventre, mes parents ne comprenaient pas mon trouble et étaient très en colère contre moi, du fait de mes mauvaises notes.

En plus, de cela, les élèves de la classe se moquaient eux aussi de moi, me trouvaient des surnoms ridicules, et s’amusaient de me laisser seule, sans que je ne comprenne pourquoi. J’en étais à un tel point que je falsifiais mes notes pour ne pas me faire engueuler le week-end. C’était une situation horrible pour moi.

Il m’a fallu du temps pour que je comprenne que cette histoire qui a duré longtemps m’a beaucoup affecté, je pense même qu’elle m’a traumatisé.

Lorsque j’en parle aujourd’hui avec mes parents, ma mère en a pleuré une fois, à elle je lui en veux moins qu’à mon père de ne pas avoir vu ce qui se passait même s’ils éprouvent tous les deux des remords. Mon père je lui en veux plus, car je détestais son attitude envers moi, il me criait dessus, ne m’expliquait jamais calmement lorsque je ne comprenais pas mes erreurs, je me sentais nulle, bref un cancre. Je le craignais.

Je me souviens qu’un week-end, pour me punir de mes mauvaises notes il m’a laissé seule à la maison, ma mère travaillait tandis que lui est parti au cinéma avec ma sœur.

Ce qui était difficile, c’était qu’à l’école, cela n’allait pas du tout, aussi bien avec les instituteurs qu’avec les élèves, je n’avais pas de véritables copines car elles se moquaient sans cesse de moi et me laissaient toute seule, j’en étais à un tel point, que je leur donnais plein de jouets pour qu’elles ne me fassent pas « la gueule ». Mais aussi à la maison ou j’avais le sentiment d’être incomprise.

Je comprends mes parents, pour eux c’était normal d’écouter le professeur.

Ces détails peuvent paraître insignifiants, pourtant lorsque l’on vit cela avec des yeux d’enfants, c’est dur. Encore aujourd’hui lorsque que j’y pense, j’ai un véritable pincement au cœur. Les enfants sont vraiment cruels entre eux.

Bref, quoi qu’il en soit, j’ai l’impression que cela se reproduit, les remarques cinglantes de mes camarades m’ont poursuivie pendant mon cycle au collège. En fait, ce que je n’ai jamais compris, c’était pourquoi me laissait-on toute seule. Je comprenais seulement plus tard, que dans un groupe il y a des meneurs qui souhaitent que l’on se plie à leurs règles et ceux qui sont menés.

Aujourd’hui, je crois que j’ai sans cesse la crainte que cela se reproduise, j’ai été tellement confortée dans mon enfance d’être inintéressante que j’ai l’impression que ce sera toujours le cas. Comment une chose qui s’est passée il y a plus de 10 ans peut tellement m’affecter encore aujourd’hui ? J’ai l’impression d’être prisonnière de cela.

C’est drôle je n’aurais jamais cru que mes « problèmes » pouvaient provenir de là, pourtant dès que la psychologue en a parlé, ça m’a frappé comme si cela était une évidence, que c’était juste là, mais que je ne le voyais pas.

Lorsque j’ai parlé brièvement avec cette psychologue, elle m’a dit que je me confortais dans cette impression comme si cela était normal, dès que je me sens exclue d’un groupe, je me rassure en me disant que c’est normal puisqu’il, en a toujours été ainsi.

Qu’en pensez-vous ?

Ma réponse :

Je vois que vous progressez dans la juste compréhension que vous avez de vous-même et cela est très important pour devenir libre de ce qui vous rend prisonnière encore aujourd’hui. Comprenez qu’il vous est possible – avec la détermination qui est la vôtre -de vous évader de votre prison, donc de ne plus devoir indéfiniment penser qu’il vous faut réussir à faire « comme si » donc à ignorer ceux qui vous font peur en vous critiquant.

Vous êtes entrain de découvrir que si vous cherchez à ignorer ceux qui vous font peur, c’est parce que vous êtes prisonnière de votre peur et esclave d’un passé que vous n’avez pas encore intégré.

Tant que nous ne sommes pas prêts à les entendre, nous n’entendons pas les choses… et puis un jour, sans que nous sachions trop pourquoi, quelque chose que pourtant nous savons… cristallise et… nous l’entendons : c’est ainsi que vous découvrez qu’ayant eu, petite, des problèmes à vous intégrer avec des camarades de classe, vous continuez d’avoir des difficultés, adulte, avec des camarades de promotion. Vous découvrez ainsi le lien entre ce que vous vivez aujourd’hui et votre passé. Cela est devenu pour vous, dites-vous « une évidence », qui était juste là et que vous ne voyiez pas. C’est en effet comme cela que se déroule une importante prise de conscience. C’est cela accéder à la connaissance de soi, vous avez là appris (pour toujours) quelque chose de votre manière de fonctionner.

C’est cela qui permet à certains thérapeutes de dire que les choses n’arrivent pas par hasard, que nous les attirons, inconsciemment bien sûr. C’est vrai que c’est parfois très difficile pour nous d’entendre que « notre être attire notre vie » (même si c’est – pour ceux qui l’entendent – l’opportunité d’une issue : changer). (A ce propos vous pouvez consulter ma réponse à la question : « Peut-on dire que la maladie nous rend service en nous alertant ? »)

Les paroles de cette psychologue, intervenante dans votre école, ont fait mouche. Sans le savoir, elle a parlé de vous et maintenant tout afflue chez vous.

Regardons ensemble : comme vous le faites très bien, il est capital de différencier ce que nous appellerons le message apparent (vous en tant que cancre) du message réel (vous effrayée), c’est donc parce que vous êtes effrayée, que vous vous inhibez et paraissez cancre aux yeux de certains autres. Lesquels ? Il sera important pour vous de vous confronter personnellement (à l’intérieur de vous-même) à chacun d’entre eux.

Peu à peu vous êtes donc rentrée dans votre coquille (ne sachant que faire d’autre pour vous protéger) et plus vous rentriez dans votre coquille, plus vous paraissiez différente, plus vous étiez montrée du doigt et rejetée. Le mot n’est pas trop fort, je pense que vous pouvez dire que vous avez été traumatisée.

Etre traumatisé, c’est être contraint de prendre (parce que nous ne savons pas comment nous y prendre autrement) une apparence que nous ne voulons pas prendre, terrorisés que nous sommes par l’image que les autres nous donnent de nous. Vous avez donc appris peu à peu à vous trahir vous-même, à filer doux et à trouver des stratagèmes pour moins souffrir (comme donner des jouets donc des cadeaux, c’est-à-dire tenter d’acheter l’amour ou l’attention de l’autre), incapable que vous étiez à l’époque (parce que vous étiez petite) de vous assumer telle que vous étiez. Votre corps, en somatisant avec un terrible mal de ventre a tenté pourtant de crier votre vérité qui n’a été entendue ni par vous (contrainte de vous penser nulle), ni par vos proches (contraints par leur croyance « un enfant doit travailler à l’école et écouter son professeur. »)

Dans un tel contexte, vos proches semblent vous avoir davantage enfoncée que soutenue.

Vous dites que vous en voulez à votre père parce qu’il n’a rien senti du drame intime que vous viviez : non seulement il ne gardait pas son calme, mais en plus il en rajoutait en vous criant dessus et en participant activement aux critiques des autres. Il est donc parfaitement juste et opportun que vous lui en vouliez puisqu’il a participé activement au fait que vous vous soyez sentie nulle. (Je vous rappelle que nous ne sommes pas entrain de juger quiconque mais simplement entrain de voir « la vérité » de votre vécu intime en nous souvenant que nous ne sommes jamais à l’origine de ce qui nous est arrivé dans l’enfance.)

Vous évoquez même qu’un week-end, pour vous punir de vos mauvaises notes, il vous a laissé seule à la maison et est parti au cinéma avec votre sœur : pour vous, cela n’a pas été autre chose qu’une intolérable injustice doublée d’un abandon.

Il est important que vous compreniez qu’à l’époque, vous vous étiez interdit de pouvoir penser consciemment que votre père avait eu une attitude indigne car ça aurait été vous avouer à vous-même ce que vous ne vouliez surtout pas entendre (qu’il vous aimait bien mal) prisonnière que vous étiez de votre besoin d’être aimée. En conséquence de quoi la fausse loi qui est à l’origine de votre schéma s’est gravée en vous : « Je mérite d’être abandonnée parce que je suis nulle. » et vous êtes devenue une victime (qui se réveille aujourd’hui parce qu’elle ne veut plus souffrir.)

Et… invariablement, tant que vous ne vous confrontez pas à cette fausse loi, elle se répète, parce qu’elle ne demande qu’à ce que vous la démasquiez (et c’est ce que vous êtes entrain de faire.)

En ce qui concerne votre mère, vous dites que vous lui en voulez moins (qu’à votre père) parce qu’elle a pleuré de son erreur, (je vous comprends car le fait qu’elle pleure de son erreur, vous a fait sentir qu’elle en avait pris conscience donc qu’elle vous avait au moins un peu comprise !) Cela me rappelle l’attitude dont vous me parlez dans votre second mail, quand vous avez appris que votre amie était sur liste d’attente et que vous vous en êtes réjouie. Là encore vous preniez en quelque sorte votre revanche.

Pourquoi, plutôt que de vous juger, ne vous comprendriez-vous pas ? Il y a de la frustration, du ressentiment, de la haine en vous. Vous en libérer, c’est ne pas les juger, ne pas les refouler mais les reconnaître, les accueillir : ces émotions ne sont que les rançons de vos souffrances et quand vous m’écrivez : « Je déteste toutes ces situations que j’ai vécues, parce que je trouve, en y pensant que c’est d’un ridicule, tellement enfantin, et le pire de tout ça, c’est que ça m’affecte encore aujourd’hui. » vous ne faites que vous maltraiter un peu plus en ne vous aimant pas vous-même.

Comprenez-vous qu’en vous détestant vous-même, vous faites le jeu de ce que vous n’aimez pas en vous ? Et que si vous avez du ressentiment pour vos parents (par exemple), c’est uniquement parce que vous avez souffert de leur cécité, de leur participation injuste à ce qui vous faisait tant souffrir. Qui pourrait se permettre de juger votre ressentiment issu de votre souffrance ?

Donc je vous invite à ne pas céder trop vite à la compréhension de vos parents. D’accord, « pour eux c’était normal d’écouter le professeur », mais ce « normal » a été pour vous très cruel puisque cela vous accompagne toujours aujourd’hui en vous obligeant à être contre vous-même, au point de me demander dans votre premier mail comment vous pourriez réussir à ignorer ceux qui vous font du mal.

Vous allez au plus profond quand vous partagez : « En fait, ce que je n’ai jamais compris, c’était pourquoi me laissait-on toute seule ? » Pourquoi la lâcheté, l’injustice et l’incompréhension ? Pourquoi toute cette inconscience ? Il est sûrement important pour vous que vous vous accordiez le droit de laisser monter votre ressenti en face de cette question et que vous le partagiez si vous le voulez.

Vous avez l’impression d’être prisonnière de votre passé, cela est normal . Le neurobiologiste Jean-Didier Vincent, directeur de l’Institut Alfred Fessart à Gif-sur-Yvette, explique dans son livre « Les Anatomies de la pensée » : « Tout notre être est mémoire. (…) Les souvenirs obligent à construire un schéma d’action, souvent bricolé de façon à apaiser une insupportable souffrance. (…) Les représentations se construisent dans le cerveau à travers le filtre des émotions. Émotions et affects servent de support à leur construction. » Vous entendez, nos schémas tentent d’apaiser une insupportable souffrance, alors comment pourrions-nous nous en vouloir de les avoir adoptés ?

Je cède au plaisir de partager cette citation éclairante d’Arnaud Desjardins avec vous : « Le développement de l’enfant se fait par cristallisation autour d’impressions emmagasinées dans l’inconscient, à partir d’un drame ou des drames de sa petite enfance, qui demeurent aussi puissants et actifs qu’ils sont oubliés. Ainsi ce que nous sommes est l’expression de ce dont nous nous sommes nourris. Nous sommes le résultat des impressions que nous avons perçues, des événements que nous avons vécus. Si une blessure laisse une cicatrice sur notre être physique, un drame laisse une cicatrice sur notre être psychique. Un enfant s’est senti abandonné par sa maman. Devenu adulte, il s’angoisse dès que son épouse est en retard ou manifeste son désaccord même sur un détail secondaire. »

Plus vous comprendrez de l’intérieur, c’est-à-dire pas seulement avec votre tête mais aussi avec votre cœur et votre corps donc avec vos tripes, que votre inconscient vous incite à agir donc que vous ne faites que vous débattre pour moins souffrir, plus vous vous en libérerez donc moins il vous obligera. Cela passe par oser être authentique vis-à-vis de vous-même. Un collègue thérapeute explique « Pour mettre de l’ordre, il faut regarder le désordre » ce n’est ni confortable ni agréable que d’oser regarder le désordre mais c’est la seule issue que nous ayons, si nous voulons mettre de l’ordre.

La psychologue intervenante dans votre école vous a dit que vous vous confortiez dans cette impression que vous avez de vous-même comme si cela était normal. Oui, cela s’appelle un schéma, c’est-à-dire que vous obéissez à une loi (que vous n’avez pas voulue mais à laquelle vous avec donné votre accord étant petite, à l’époque, vous n’avez pas pu faire autrement.) Donc – aujourd’hui encore – dès que vous vous sentez exclue d’un groupe, vous vous rassurez en vous disant que c’est normal puisqu’il, en a toujours été ainsi.

Aujourd’hui est différent d’hier ! Allez-vous oser remettre en cause cette loi ?

Quand vous partagez que vous avez un « pincement au cœur » quand vous prenez conscience que vous avez « vécu cela avec des yeux d’enfants », vous commencez très justement à avoir de la compassion pour la petite fille si peu comprise que vous avez été. N’hésitez pas à la prendre dans vos bras pour l’écouter, elle en a simplement besoin (et c’est cela se réconcilier avec soi-même). Vous êtes innocente de ce que les adultes ont voulu vous faire vivre, le découvrir, c’est commencer à remettre en cause votre fausse loi. C’est commencer à vous libérer.

Et vous reconnaîtrez que vous aurez commencé à la remettre en cause à la sensation de détente et de bien être que vous vivrez aussi bien physiquement, qu’émotionnellement et mentalement.

Aujourd’hui, dites-vous, vous vivez dans la crainte que « cela se reproduise », en fait cela se reproduira parce qu’il ne peut pas en être autrement (tant que vous obéissez à cette loi).

La question n’est plus, pour vous, de savoir « quand » ça va se reproduire mais plus précisément de savoir si « quand ça se reproduira » cela rencontrera une « pauvre victime en proie à la peur » ou un être humain déterminé à se comprendre (donc à ne plus se juger) et qui – parce qu’il se comprend – reste debout, immobile, au cœur de son malaise, les yeux ouverts et vivant.

Là, vous ne serez plus obligée ni contrainte par votre schéma, vous en serez devenue libre. Le drame qui a laissé une cicatrice sur votre être psychique – parce qu’il aura été reconnu par vous – ne demandera plus à se réactualiser, il vous laissera en paix… avec une cicatrice propre.

(Pour illustrer cette pratique, n’hésitez pas à lire et relire le poème « Autobiographie en cinq actes », de Portia Nelson, cité à la fin de mon article “Voir ses schémas à l’œuvre pour y renoncer”.

4) Réponse d’A. M. le 11/12/06 :

J’ai lu plusieurs fois votre réponse, j’ai également lu l’article : se libérer de ses schémas.

Lorsque j’ai lu votre réponse, la première fois, j’ai pleuré, c’est comme si je m’autorisais enfin à ressentir la souffrance que j’endurais. J’ai même été très surprise de cette réaction. Puis j’ai eu un sentiment de soulagement, parce qu’enfin on me comprenait et que je me comprenais moi-même. En fait c’est cela, je me suis autorisée à vivre, du moins à laisser sortir ma souffrance.

Ce que vous m’avez écrit m’a frappé comme si c’était une évidence, comme lorsque la psychologue a parlé.

Vous savez, lorsque j’en ai parlé une fois avec mon père, de ce qui s’était passé lorsque j’étais petite, il m’a dit que je devais oublier, ce qui ne m’a pas plu, c’est surtout le ton employé : c’était l’air de dire c’est bon tu es chiante à ressasser, oublie. Eh bien non, voyez vous, je n’ai pas envie d’oublier parce que je sais que ça fait partie de moi.

Le sentiment qui a suivi, je n’arrive pas bien à le définir, à la fois soulagée de comprendre que toutes mes réactions provenaient de ce passé mais à la fois des craintes. Est ce que je vais enfin arriver à me débarrasser de ces sentiments horribles ? Lorsque j’ai lu l’article pour se débarrasser de ses schémas, le paragraphe « à qui s’adresse le travail sur les schémas », je me suis encore une fois aperçue qu’en réalité j’étais triste et agressive. Souvent au cours de l’année passée mon père me demandait « la vie est belle ? » et moi à chaque fois je me disais « non !! » sans comprendre pourquoi j’étais dans un tel état.

En me questionnant je me suis également aperçue que je fuis toute relation amoureuse. J’ai peur de beaucoup de choses, du coup je me trouve des excuses pour ne pas me lancer (Je me dis : pas pendant les études).

J’ai toujours les mêmes craintes qui rejoignent ma façon de penser : peur de ne pas être aimée pour ce que je suis, peur d’être quittée. Du coup je fuis pour être sûre de ne pas souffrir alors qu’en réalité le poids de la solitude m’est de plus en plus insupportable. Et bien sûr, j’envie les autres !! Eux sont capables de se lancer, de prendre des risques, et moi non, et je me dis que c’est bien fait que de toutes façons je ne le mérite pas.

Ce qui est bizarre c’est que je n’aime pas la solitude mais que j’y suis toujours confrontée. Je pourrais faire des efforts pour ne plus l’être mais inconsciemment, je veux me protéger.

Pour les hommes je me dis : surtout ne tombe pas amoureuse, tu seras tellement mal lorsqu’il te quittera. Quand des amies me racontent leurs déboires je me dis « tu as raison d’être seule, au moins tu ne te tracasses pas pour des histoires de ce genre », et après lorsque je les vois heureuses, je les envie.

Pensez-vous que le fait de fuir toute relation provient également de mon schéma ? Plus j’y réfléchis, plus j’ai l’impression qu’il dirige tous les domaines de ma vie et pas que ce côté relationnel, mais aussi sentimental.

J’ai pris conscience de ce schéma, mais je ne sais pas comment faire pour le briser. J’aurais besoin de votre aide.

Merci pour votre soutien et vos réponses.

Ma réponse :

Je suis d’accord avec vous, vous avez pris conscience de votre schéma, c’est-à-dire de la manière avec laquelle vous répétez des comportements que vous ne voulez plus. Votre principal risque – maintenant que vous en avez pris conscience – serait de vous percevoir avec pitié et condescendance. Ainsi vous serait-il possible de vous lamenter avec des « Je suis une imbécile », de vous culpabiliser avec des « J’aurais pas dû ».

Si dans le passé, vous avez été comme vous avez été, c’est bel et bien parce qu’à cette époque là, vous ne pouviez pas être autrement. Contrainte par la peur, vous n’avez pas pu penser et agir autrement que comme vous avez pensé et agi. Par contre, ce qui était vrai à une époque de votre vie n’est plus vrai aujourd’hui, puisque vous découvrez le « pot aux roses ». De le découvrir a pour seul but de vous permettre de ne plus tomber dans ce que vous savez maintenant être « votre piège personnel » sinon, cela n’aurait aucun sens.

Je vous invite à faire naître en vous une nouvelle attitude à la fois réaliste et lucide : juste la vérité, rien que la vérité de ce que vous avez été. Devenir, vis-à-vis de vous-même, ici et maintenant, le propre « témoin lucide » de vos manières erronées de penser et d’agir en comprenant que si vos comportements sont ce qu’ils sont à ce jour, vous avez nécessairement une « bonne raison pour vous » de les avoir adoptés. Si vous osez regarder cela « en face », la peur que vous avez de reproduire vos propres comportements erronés diminuera d’elle-même. La peur de la peur diminuant, votre peur originelle diminuera à son tour.

Vouloir changer est en soi une violence contre soi-même. Votre but est donc de comprendre et de sentir que par-delà les jugements que vous pouvez émettre sur vous-même, vous êtes ce que vous êtes, ici et maintenant, et que cela ne laisse rien présager de votre avenir.

Plus vous continuerez de vous détendre dans la compréhension que vous avez de vous-même, plus vous permettrez au changement que vous souhaitez de se produire en douceur.

Donc, vous remontez à la source : vous découvrez que votre père n’a pas toujours été aussi aimant que vous auriez aimé qu’il soit, qu’il a même été parfois franchement odieux, là vous sentez l’émotion remonter (ce qui est normal puisqu’elle n’a jamais été exprimée), vous l’accueillez et sentez alors un certain soulagement. Vous vous sentez comprise mais surtout : vous vous comprenez vous-même (c’est à cela que sert un thérapeute), vous vous réconciliez avec un certain passé qui vous avait divisé contre vous-même.

Regardez, comprenez, ressentez à quel point tout se délie tout seul : comme vous dites très justement : « Je me suis autorisée à vivre ma souffrance », vous vous êtes autorisée à vous ouvrir à vous-même, vous vous êtes autorisée à vivre, au cœur de la vérité de votre vécu, c’est cela qui est thérapeutique.

Pour des raisons qui lui appartiennent, votre père – quand vous lui avez parlé de ce moment traumatique passé – vous a dit que vous deviez oublier sur un ton qui vous a choqué très fort. Comme un enfant ressent au fond de lui-même l’injustice causée par son parent qui le gifle « pour son bien », vous ressentez que l’attitude de votre père qui veut « effacer » ou minimiser (bien sûr sur la base de ce qu’il ressent lui) la gravité de ce qui s’est passé entre vous, est injuste. Son attitude ravive même votre colère contre lui (l’important est pour vous – ici – de rester fidèle à ce que vous ressentez), et vous dites d’une manière parfaitement cohérente « je n’ai pas envie d’oublier parce que je sais que ça fait partie de moi », il n’y a en effet rien à oublier car l’oubli ne peut pas se décider, encore moins se forcer. Si l’oubli n’est pas possible, la « cicatrisation définitive », elle, est possible quand la charge émotionnelle du passé a été reconnue, s’est exprimée et est donc apaisée. Pour le moment, vous n’en êtes pas à ce stade, vous vivez toujours vos sentiments comme « horribles » (dites-vous) et c’est aussi en ce sens que vous restez fidèle à vous-même.

Si vous voulez encore davantage vous comprendre vous-même, souvenez vous que le sentiment premier que vous avez eu de vous-même provient du premier stade de votre développement (cela veut dire que l’idée que vous vous êtes faite des autres est liée aux personnes avec qui vous êtes entrée en contact lors des premières années de votre vie.)

Qu’en est-il précisément pour vous ? Quel a été le premier stade de votre développement ? Vous me dites que bien vite, vous avez été considérée comme un cancre, effrayée par vos professeurs et n’arrivant plus à réfléchir et que cela s’est poursuivi pendant tout votre cycle primaire. Tous les matins, avant d’aller à l’école, vous aviez peur de l’humiliation et somatisiez en ayant terriblement mal au ventre, là-dedans vos parents étaient incapables de vous aider puisque non seulement ils ne vous comprenaient pas mais répondaient à la déception que vous leur inspiriez par de la colère ! Vous n’aviez pas d’autre alternative que de les craindre (du moins votre père). Je mesure donc l’intensité de votre souffrance quand vous m’écrivez : « C’était une situation horrible pour moi » et je vous invite à surtout ne rien renier. C’est parce que vous ne renierez rien de votre passé (très signifiant) que vous en deviendrez de plus en plus libre.

Ce que vous avez été depuis votre « début » a été remodelé et renforcé tout au long de votre enfance par les réactions de votre entourage telles que vous les décrivez, cela a peu à peu créé l’idée que vous vous êtes faite de vous-même, c’est cette idée qui est à l’origine de votre schéma.

Sur la base de ce conditionnement permanent de vous-même, s’est développé un sentiment habituel de vous, tel que vous vous vivez aujourd’hui.

C’est dans ce contexte que vous m’avez écrit votre premier mail en me demandant quelle attitude adopter pour réussir à ignorer les personnes qui vous font mal et que je vous ai proposé de regarder EN VOUS ce qui faisait que vous vouliez les ignorer.

Les choses se dévoilant peu à peu, vous êtes maintenant sur le seuil d’une nouvelle prise de conscience, en vous apercevant que vous fuyez toute relation amoureuse. Bien sûr, la manière dont vous avez appris à craindre la relation avec les autres rend pour vous la relation amoureuse particulièrement périlleuse. Vous vivez donc cette relation comme risquée. N’allez pas trop vite, comprenez et accueillez cette jeune femme qui – pour le moment – est mal à l’aise dans la simple perspective de la relation amoureuse. Elle n’est pas « folle », comprenez-vous ? Elle a simplement des besoins présents à oser concilier avec son passé douloureux.

Là-dessus, vous tergiversez, vous vous racontez à vous-même que ce n’est pas le moment d’être amoureuse puisque vous entreprenez des études. Regardez, ce prétexte est donc l’allié de votre méfiance vis-à-vis de la relation amoureuse. D’autre part, et là vous êtes « vraie », vous dites vous-même n’avoir aucun goût pour la solitude. Cette solitude est donc la manière que vous avez momentanément trouvée pour moins souffrir (et soyez certaine qu’elle a eu sa valeur, ne la reniez pas elle non plus).

Quand vous vous dites à vous-même : les autres dans la relation amoureuse « sont capables de se lancer, de prendre des risques, et moi non, et je me dis que c’est bien fait que de toutes façons je ne le mérite pas », vous vous maltraitez vous-même plutôt que de vous comprendre.

Vous vous maltraitez parce que vous vous sentez encore contrainte de retourner contre vous-même les sentiments d’hostilité que vous avez pour ceux qui vous méprisaient, (et qui vous ont longtemps obligé à penser qu’ils avaient raison : que vous étiez un « cancre » donc une personne sans valeur.)

Aujourd’hui, vous avez découvert que si vous ne réussissiez pas c’est simplement parce que vous étiez tétanisée par la peur. Vous n’avez donc plus besoin d’épargner personne et je vous invite à oser vous confronter à l’injustice de vos éducateurs (je ferai mieux de dire de vos dresseurs) plutôt que de les comprendre.

Donc maintenant regardez, ouvrez-vous avec authenticité : ne méritez-vous pas l’amour ?

Aujourd’hui, votre force de vie, votre désir de rencontrer un homme, votre désir d’aimer vous pousse et en même temps vous avez peur. Ce désir vous conduit sur un terrain dangereux parce que pas encore complètement consolidé.

Plus vous « naissez à vous-même », plus vous prenez confiance en vous, moins vous « obéissez » à votre passé traumatisé, plus vous vous consolidez, plus vous vous permettez de vous ouvrir à ce que vous voulez profondément : aimer. En fait tout est « intact », à l’intérieur de vous.

Vous êtes à un moment crucial… à qui allez-vous obéir ? A votre « désir de peur » ou à votre « désir d’amour » ?

Laissez-vous faire, observez, écoutez simplement ce qui est entrain de naître en vous ! Que de remises en questions, que de croyances ébranlées !

Pas à pas, n’ayez crainte, vous avancez pas à pas comme cela vous est possible, les modèles n’existent pas « ailleurs », vous êtes votre propre modèle, il n’y a rien à « faire », juste vivre, vous comprendre vous-même, avec le regard bienveillant de ce « témoin lucide » dont je vous parle plus haut.

Vous êtes entrain de remettre en cause, d’ébranler des croyances anciennes, ça bouge, laissez faire et continuez de me faire part de vos découvertes si vous le souhaitez.

Bienvenue dans ce nouveau monde de respect de vous-même.

© 2006 Renaud PERRONNET Tous droits réservés.


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souky

bonjour , je suis une collegienne qui me fait critiquer par une fille avec qui j’ai des problemes depuis longtemps .Cette fille se prends pour le centre du monde elle critique tout le monde sans aucunne preuves convenables .Elle aime critiquer des pesonnes qui ne le font expres et qui sont dans une etapes difficilles de leur vie . Ce matin en arrivant au college de nairobi je luoi dis salut et me retrouve sans reponse .De plus elle me critique sur une histoire qui ses passe hier entre 11h et 12h.Je trouve quellle aime critiquer les autres mais n’aime… Lire la suite »

Lepan

Bonjour, J’ai 58 ans et j’écris depuis l’âge de 10 ans. Je n’avais jamais osé publier, jusqu’au jour où je me suis enfin décidée. C’était il y a 6 ans. Je ne peux pas dire que j’ai eu beaucoup de succès, mais j’ai pris plaisir à publier 2 romans. Ils ont été lus par certains membres de ma famille (pas tous !), par quelques ami(es) et connaissances. Mais plus d’une fois j’ai été déçue, car beaucoup m’ont critiquée sur les fautes d’orthographe, les tournures de phrases etc… J’ai un très bon mari, qui me dit que tous les romans contiennent… Lire la suite »

Lepan

Un grand merci, Monsieur.
Tout est dit en quelques lignes.
Effectivement, j’ai tendance à me laisser “écraser” par mon entourage, sans doute à cause d’une enfance très perturbée. Je suis restée “une petite fille” que l’on ne respecte pas toujours. Mais il est difficile de “grandir” quand on a déjà 58 ans.
Je vous remercie de m’encourager à continuer d’écrire.
Je vais suivre vos conseils.
Cordialement,
D. L

Nadine

Bonjour, je me retrouve énormément dans l’histoire de A.M., surtout quand elle parle du mal qu’elle a à s’engager dans les relations amoureuses. Cela a toujours été mon cas et voilà que j’approche de la quarantaine et cela fait environ deux ans que je vois une psychologue qui m’a bcp aidé à cheminer (m’autoriser à exprimer mes sentiments autrefois considérés illégitimes dans ma famille, etc). J’aurais aimé être en mesure de faire le deuil (que je commence à peine à faire) de plusieurs relations familiales plus tôt et avoir la capacité émotionnelle de me lancer dans une relation amoureuse de… Lire la suite »

Nadine

La raison pour laquelle je m’abreuve d’autres sources d’info psychologique est que je suis présentemement en arrêt de travail et donc, je ne suis plus dans la même ville que ma psychologue pour un bout. Je tente donc de m’aider le plus possible dans ce que je vis et je suis donc tombée sur votre site qui m’a beaucoup impressionnée. Justement, en espérant recevoir une réponse de votre part, j’avais lu La vie n’est pas injuste mais elle est cruelle. Cet article est percutant et amène effectivement une perspective différente sur la vie; il aide d’une certaine façon, à naviguer… Lire la suite »

Nadine

Merci beaucoup

Alice

Bonjour, Je viens de rentrer a la maison, pleine de peine et les larmes au yeux, apres avoir rencontré mon fiancé qui a pas arrêté de critiquer ma facon de faire les choses. Pleine de rancune et de colere, je suis rentré sur internet pour me soulager, je suis tombé sur ce merveilleux article qui va changé ma vie. Le cas de la travailleuse en social est exactement le mien, exactement !!!!! La meme histoire !!!! J etais mal traité par mes parents, j avais tjrs peur de leurs reactions ce qui fait que je falscifiais tout pour qu’ils ne… Lire la suite »

rose de noel

Bonjour, Je tombe par hasard sur votre site et je me dis que vous allez peut être pouvoir M aider à trouver une solution. J ai une fille de 22 ans encore étudiante qui me boude depuis plusieurs mois enfin qui nous boude mon conjoint et moi depuis plusieurs mois. C à à démarré sur une remarque de rien du tout, du genre tu pourrais M aider à faire la vaisselle. Après, elle s est fâchée. Elle est repartie à NANTES fâchée. Aucune nouvelle ensuite sinon Quelques semaines plus tard, elle M à envoyé un mail pour me dire que… Lire la suite »

bouchon

Bonjour J’ai lu l’article de A.M. travailleuse sociale, j’ai lu vos commentaires. Je suis enseignante, confrontée depuis des années à des problèmes avec certaines collègues qui me font souffrir et prendre la fuite depuis que je suis passée directrice. Je vis également mal le fait de ne voir mes enfants que très peu, qu’ils communiquent avec comme une certaine retenue, de voir l’un souffrir de surpoids, l’autre de difficultés dans son travail toujours en quête de performance et de reconnaissance vivant tous les deux avec des femmes qui exigent d’eux et eux qui obéissent et manquent de communication, je pense… Lire la suite »

clara

J’ai 14ans Quand jetait en 5ième tout ce passait bien mai dpui que je suit en 4ieme tou à basculer au début sa alai bien mai après sa alai plus je sais pa pourquoi tou le monde m’insultait et les fille de ma classe disait que j’était très maigre et que je fesait pitier et il y en a une qui ma dit que peut être que ma mère me donnait pa a manger c’est pour cela que jetait mince et pourtant je fait 54kilo moi je me trouve pa mince ni gros .Tou les jour elle m’embête elle me… Lire la suite »

Yacine

Re-bonjour, Je vous remercie d’abord pour votre réponse. Seulement, le problème qui se pose est que je n’ai plus aucun contact, ayant changé de ville Étc.. Il m’est impossible de retrouver leur trace étant donné que certains sont a l’étranger Étc… Cette idée de tout avouer pourrait être une solution, seulement elle ne se présente pas a moi, et j’ai bien peur de ne jamais m’en sortir.. J’ai toujours eu tendance à exagérer les choses, à empirer tout le temps, à faire les pires scénarios et ça pour tout, même les choses les plus futiles…. J’aimerai justement travailler sur cela,… Lire la suite »

Yacine

Merci pour tous ces éclairages… Je me permet juste de vous solliciter une dernière fois à ce sujet : qu’entendez-vous par “résoudre symboliquement”? Quant à la psychotérapie, je l’ai faite, seulement mon psy m’a clairement fait comprendre que je n’avais pas réellement un soucis, que durant mes futurs séances, il ne ferait que m’écouter pour me confier (j’ai donc stoppé ces séances qui me semblaient inutiles).

sandra lh

Je tiens à m’excuser. Car avec le recul j’ai mal lu votre commentaire. Sincèrement désolée

sandra lh

Bonjour Monsieur. Je ne sais pas trop comment prendre votre commentaire . . Quand vous me dites que je n ai necessairement pas vecu de traumatisme. Je vais essaye de faire court et precis. Depuis le début de ma scolarité sur mon bulletin de notes mes professeurs notaient que je n’avais pas confiance en moi. D’autre part j’ai toujours eu des problèmes relationnels avec les autres sans comprendre pourquoi j’étais rejetée. Cela a duré de mon arrivée à l’école maternelle jusqu’au lycée et même au delà. Je tombe souvent sur des relations a un seul sens ce qui me fait… Lire la suite »

Yacine

Bonjour, Je vous écrit pour vous faire part d’un ressentiment et d’une situation que j’ai viscéralement envie de changer. En effet, en ayant quitté le lycée, toute ma bande d’ami a pris son chemin, sa route, en ayant tous gardé contact entre eux.. Sauf moi. Le problème ne s’arrête pas là puisque justement, pour tenter de me faire “aimer” et apprécié, j’ai menti à certains pour me faire une place et “acheter” leur confiance ; j’ai inventé des SMS pour faire croire que telle personne à critiqué telle autre etc.. Enfin bref, je ne sais pas ce qui m’a pris…… Lire la suite »

sandra lh

Bonjour! ! Je suis tombé par hasard au grès de mes recherches sur internet sur la peur des autres et de la critique. Je me retrouve dans certains témoignage pour certains détails et notamment dans la discussion que vs avez avec AM. J’ai compris que je souffrais d’un manque de confiance en moi parce que j’ai moi aussi peur de la critique, du regard des autres. Et que cela m’empêche d’agir alors que je veux faire plein de choses. Je viens d’avoir réponse a une de mes question car dans mon travail thérapeutique ma psychologue m’avais posé une question: qu’est… Lire la suite »

pirins

il serait mieux de pleurer comme une baleine même pendant 2 mois quitte à essayer d’oublier toute personne susceptible de vous faire souffrir. si ton créateur ne t’a pas condamné mais pourquoi tu te condamne toi-même? c’est dur mais ça vaut la peine

F.

Bonjour, Avant tout, je vous remercie encore pour vos réponses qui m’encouragent à continuer mon travail thérapeutique. En ce qui me concerne, j’ai eu une mère maltraitante qui m’a conduit à penser que je n’étais pas quelqu’un d’aimable, ni même à la hauteur dans toutes les circonstances de ma vie. En travaillant sur moi, j’ai découvert que j’ai du mal à accepter cette réalité. Or, c’est pourtant la reconnaissance de l’existence de cette réalité qui me permettra de la changer. J’ai remarqué que mon attitude était similaire dans mon travail: lorsque mon patron adopte un comportement qui me choque, je… Lire la suite »

F.

Merci beaucoup pour votre réponse.

Isabelle

Bonjour, Je viens de terminer la lecture de beaucoup de vos articles et cela m’amène à prendre conscience de beaucoup de choses sur moi-même. Ma relation aux autres est complexe: je recherche des amitiés compliqués dans lesquelles je me remets constamment en question; ai-je bien fait de lui avoir fait confiance? Ne va-t-il pas aller le répéter à d’autres personnes? Ce soir, je me rends compte que je ne vais pas bien et que mes schémas m’amènent à interpréter très négativement beaucoup de réactions ou de réflexions de la part des autres. Je n’ose pas leur en faire part de… Lire la suite »

Pett

Bonjour, Alors voilà je suis en dernière année de collège et j’aimerais vraiment en garder un bon souvenir.. Sauf qu’il a une fille qui a 2 reprises était dans ma classe (et je risque de me retrouver encore avec elle) et est très influente et très violente (elle avait frapper violemment une de mes amies l’année dernière) tous le monde a peur d’elle et personne n’ose rien dire d’elle ou de contrer ses insultes ou ses critiquent. Je me demandais juste comment je pourrais ne pas avoir peur d’elle et comment ne pas m’abaisser devant elle sans faire un homicide… Lire la suite »

Pett

Oui je pense que vous avez raison. Maintenant je comprend quelque chose. Je n’ai pas parler a mes amies de cela car j’en ai honte. Mais au fond je pense que tout le monde en a honte et que personne n’ose en parler. Je vais essayer de demander l’avis des autres personnes sur lesquels elle exercent sont ”autorité” et je pourrais savoir comment ne plus avoir peur d’elle ni m’abaisser. Peut être qu’au fond je ne suis pas aussi indépendante que je ne le croyais. Merci beaucoup pour vos conseils.

alain

Salut , Moi aussi j’ai pu lire tout ce qui se dit dans ce forum que j’ai trouvé en cherchant à me débarrasser de ma peur des gens, donc en faisant une recherche sur Google. Donc moi aussi j’ai peur des critiques des gens, mais moi c’est un peu différent, car chaque fois les gens me vois comme un gai, alors que je le suis pas, j’aime les femmes, mais cela s’est développé au fur et à mesure que le temps passe , ça a commencé dans le milieu professionnel , au début j’avais une certaine confiance en moi ,… Lire la suite »

alain

merci pour votre réponse et vos conseils . concernant le thérapeute , j’aurais aimé le faire mais j’ai pas les moyens pour ça , car j’ai déjà essayé de voir un psy analyste , à qui j’ai raconté tout , mais après 10 séances avec lui , j’ai pas constaté de changement dans mon caractère ou ma situation , je comprends que de tels problèmes ça prend beaucoup de temps mais pour moi c’est plus une question d’argent que de temps de thérapie . donc si vous pouvez me donner des conseils pratiques à suivre pour faire un travail sur… Lire la suite »

mamia

c est inutile d essayer de n pas avoir peur moi je peur de tout mes collèges elles savent qui je me sent inférieure a eux personne ne me adresse le parole ça faite 5 ans qui je travail avec eux donc je fait comme je peux je pence cette gendre de peurs est dans le gênes chez certaine personne

Sandra

Bonjour, Mon problème à moi est assez difficile à écrire car je n’en ai jamais parlé ou je me suis tue car j’avais trop de fierté pour en parler. En fait, j’ai une peur des autres qui m’empêche de parler correctement et de dire ouvertement ce que j’ai envie de dire. Paradoxalement, je ne sais pas si cela vient de ma peur des autres, mais j’ai tendance à être incohérente dans ce que je dis sans m’en rendre compte ce qui fait que aujourd’hui, lorsque je m’adresse à quelqu’un (ou envoi un mail) je pense systématiquement que la personne en… Lire la suite »

Valérie

Bonjour, et merci pour ce site très encourageant, Ma situation est aussi très différente de celle décrite par A.M., mais les sentiments ressentis sont semblables : Rejetée depuis ma naissance par ma famille entière (abandon du côté paternel – pas connu la famille avant l’âge de 21 ans, dressage d’enfant du côté maternel – pour faire court…), j’ai connu une 1ère délivrance en 2002 après 5 séances de PNL. J’ai beaucoup progressé dans l’intervalle, mais je me sens toujours polluée (de différentes façons) par plusieurs proches : 1) De ma soeur cadette (1/2 soeur avec qui je n’ai pas été… Lire la suite »

Valérie

Vous aviez raison : je voudrais pouvoir leur dire ” c’est votre avis ” sans que leur réponse me donne mal au ventre. Comme je suis dans une impasse, l’idée du déménagement s’est imposée et elle pourra se réaliser avec leur décès ! Quelle horreur de devoir sa libération à la mort… Une autre chose me hante : mon couple est en train de faire les frais de mes inaptitudes, et je suis tellement en recherche de paix en même temps qu’en conflit permanent que mon mal-être est présent à chaque instant (j’ai de plus en plus de départs de… Lire la suite »

xiiii

Profession : Etudiante Je trouve tout ça intéressant, et j veux dire que moi aussi j ai cet handicap et je ne supporte pas tout s qui m arrive. et tout ça a cause de mon père, il est très sévère( bon la plupart des temps) et il me fait très peur parfois ( toute la famille d ailleurs) et ça a provoquer chez moi LA PEUR et LA HANTE tout l temps et j arrive pas a me délivrer d cette situation. sans oublié que j ai des sentiment bizarre envers certaines personnes surtout ceux que je connais pas… Lire la suite »

Louise

Profession : Etudiante Ville : Maumusson Pays : France Le commentaire de A.M. m’a beaucoup touché, bien que nous n’ayons pas le même problème. En effet, je me suis rendue compte hier soir de ma dépendance envers ma meilleure amie. Tout ce que je fais, je me demande si elle l’aurait fait, je lui demande son avis sur tout et j’ai l’impression de me forcer à être d’accord avec elle. Et je me suis rendue compte que je ne m’écoute jamais et je pense n’avoir aucune personnalité. De plus, j’ai toujours eu des problèmes relationnels avec les autres, je me… Lire la suite »

GrosED

Salut ! Je suis tombé sur ce site hier (j’ai tapé dans google : ne plus avoir peur) et en parcourant cette page j’ai éprouvé un profond soulagement. Non je ne suis pas un gros con et il y a une raison à tout. Depuis je me sens mieu, j’ai trouvé le courage de parler à un pote de mes problèmes et il m’a répondu avec une grande humanitée, apres quoi il m’a invité chez lui à manger et j’ai pu partager un repas avec ses parent (je pensait qu’ils me détestaient alors qu’ils sont en réalité géniaux). Tout ca… Lire la suite »

Christiane

Profession : Assistante administrative
Ville : Hénin-Beaumont
Pays : France

Je suis trés touchée par tout ce que je lis.
La mort de mon frère a éveillé plein de doutes quant à mes croyances.
Votre site me permet de cheminer doucement et d’éclairer encore un peu plus mon cheminement sur le développement personnel entrepris depuis maintenant pas mal d’années.
Se découvrir est une réelle ouverture à l’amour et au respect de soi.
Merci pour votre aide !!!
Courtoisement.

Vincent

Me sentant bafoué, j’ai fait quelques recherches sur le net, pour trouver d’éventuelles pistes pour me sentir mieux… C’est là que je tombe sur cette discussion qui m’interpelle au plus haut point. Mon vécu est évidemment très différent, ne serait-ce que parce que je suis un garçon. Je n’ai pas toujours été bien intégré à l’école primaire, mais j’ai malgré tout eu de vrais amis. Mes parents m’ont plus enfoncé que soutenu dans mes moments de doutes, en me culpabilisant, ou en niant ma détresse. En secondaire, ça s’est estompé, mais c’est resté présent. J’ai commencé à découvrir que la… Lire la suite »