Archives par étiquette : Impuissance

Avec l'aimable autorisation de Mary Stuart

Compassion

Etymologiquement, le mot compassion vient du latin cumpassio et signifie « souffrance avec ».

On peut donc légitimement s’interroger sur le sens de la compassion en tant que simple disposition émotionnelle à la perception de la souffrance d’autrui.

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Pour ne plus avoir peur de la bonté ni de l’impuissance…

« Homo sum : humani nihil a me alienum puto. »

(Je suis homme, rien de ce qui est humain ne m’est étranger.)

Publius Terentius Afer, dit Térence

(auteur latin d’origine berbère, né à Carthage, vers 190 – 159 av. J.C.).

Quand il a peur d’assumer ses valeurs humanistes, quand il finit par « oublier l’homme », l’aidant qui sent que la réponse juste à la détresse de l’autre est de le prendre dans ses bras pour l’étreindre n’ose pas le faire ou, s’il le fait, il pense qu’il doit le cacher.

Plus l’aidant s’endurcit et « se blinde », plus il se sent insatisfait de lui dans son rôle, donc pas à la hauteur humaine de sa tâche.

Il y a encore trop souvent dans le milieu de la relation d’aide une sorte de conformisme qui oblige les aidants à penser qu’ils ne doivent pas se montrer compréhensifs, ou tout du moins à s’en sentir coupables quand ils le sont.

Les aidants ont besoin de prendre confiance en eux-mêmes (et en ce qu’ils sentent juste de faire) donc de savoir qu’ils sont capables d’être plus solides qu’ils ne le pensent. Dans une interview accordée à Fabien Ouaki, le Dalaï-Lama partage : Continuer la lecture

Une psychologue en souffrance : Comment gérer son impuissance ?

« Il y a un apaisement au fond de toute grande impuissance. »

Marguerite Yourcenar.

« On ne commande à la nature qu’en lui obéissant. »

Francis Bacon.

Question d’Eliane, psychologue.

Je suis psychologue dans une institution sociale et je suis présente dans les réunions d’équipe pour accompagner cette équipe dans sa réflexion. Après des vécus d’injustice, de non écoute, d’exigences importantes concernant le travail, les remplacements de collègues absents… l’accueil d’un enfant très violent, très difficile à prendre en charge le temps d’une réorientation voulue la plus rapide possible par tous car enfant en souffrance dans ce lieu et ayant besoin d’une prise en charge autre a été très mal vécu par l’équipe. Toute parole autre que celle de l’équipe est inaudible. Venez le prendre en charge au quotidien, sur le groupe d’enfants et à partir de là vous pourrez parler. Cela vaut pour tous les professionnels non éducateurs du groupe. La souffrance est massive, le rejet de toute réflexion surtout de une ou deux personnes de l’équipe est fort. Il n’y a plus de confiance. Je suis réduite à l’impuissance comme tous. Je crains de me retrouver en situation difficile si j’interviens. Je subis comme eux subissent et je me demande comment rester psychologue dans cette situation où il est impossible d’introduire un petit écart par rapport au discours de l’équipe. Je les écoute, je fais preuve d’empathie par rapport à ce qu’ils vivent mais je n’ai pas l’impression d’être reçue dans cette attitude. Merci de me lire. Continuer la lecture